jeudi 30 avril 2015

L'Hospitalité est l'école de la vie

Frère SEBASTIAN JU Chine
J’ai été embauché en l’an 2000 par les Frères de saint Jean de Dieu pour travailler dans le Centre de Saint Benoît Menni à Gwangju, en Corée du Sud. Ce centre accueille des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. 

Ceci m’a permis d’observer la vie des frères et la manière dont ils s’efforcent d’imiter les gestes et le comportement de saint Jean de Dieu qui considérait toute personne comme son propre frère ou sa sœur. 

J’ai donc décidé d’engager ma vie à servir mon prochain dans le besoin comme s’il était mon propre frère. Après avoir fait ma profession solennelle, j’ai été envoyé en Chine. J’avais un peu peur des défis qui m’y attendaient. Toutefois, après avoir tout confié au Seigneur, j’ai envisagé l’avenir avec un peu plus de courage. Le travail en Chine était fort semblable au travail que j’avais fait en Corée du Sud avec les malades d’Alzheimer. Ce n’est certes pas un travail facile mais cela m’a enseigné le vrai sens de l’hospitalité. Souvent les patients ne se souviennent pas du passé, de leur jeunesse et se comportent comme des enfants naïfs et innocents. Pratiquer l’hospitalité en donnant des soins élémentaires comme donner un bain ou faire un massage à une personne âgée me remplit de joie et me fait oublier ma fatigue. Je suis convaincu maintenant d’être à ma place là où je travaille et vis. Je suis très reconnaissant aux patients âgés de me permettre de mettre en pratique les valeurs de l’Ordre qui sont appréciées partout : hospitalité, qualité, respect, responsabilité et spiritualité.

mercredi 29 avril 2015

L'exemple de saint Jean de Dieu comme guide pour notre vie

HUMBERTO DEHOM Brasil
L’histoire de mon rapport avec les frères a commencé quand l’hôpital Saint Jean de Dieu à Divinópolis a fait appel à mon travail. J’ai tout de suite compris que cet hôpital n’était pas comme les autres, qu’il était beaucoup plus qu’un simple hôpital. 
  
C’est le bénévolat qui a permis à mes sentiments de se manifester sous la forme de service et d’aide aux nécessiteux. Avec mon ami Toninho, nous avons commencé à offrir le «CAFEZINHO SOLIDÁRIO», le café de la solidarité. Il s’agit d’un projet qui existe encore et qui consiste à offrir gratuitement une tasse de café et, avec elle, l’amour, l’écoute et l’amitié aux patients et aux visiteurs.  
J’aime profondément cet hôpital. C’est un lieu de guérison, de bénédictions, d’accueil, de charité et d’amour, un lieu de paix et de travail que je n’ai plus l’intention de quitter.

Nous nous devons tous de lutter pour cet hôpital qui est devenu un point de repère pour les plus nécessiteux et de travailler sans relâche pour en assurer la pérennité. 
  
L’Association des bénévoles Saint Jean de Dieu  a vu le jour en 2013 pour aider et financer le projet «Cafezinho», ce qui témoigne de la force que transmet ce lieu merveilleux.

Je remercie saint Jean de Dieu, fondateur spirituel de ces hôpitaux, car son histoire, son héritage et ses leçons d’humanité et d’humilité nous inspirent et nous guident dans le travail et dans la vie.

mardi 28 avril 2015

L'Hospitalité est notre identité

MARUCHI BALLESTEROS MARTÍN
Espagne
« A Rome, fais comme les Romains ».

 Quand je suis devenue membre de la Commission interprovinciale j’ai été surprise de l’amabilité et de la disponibilité des collaborateurs qui travaillaient déjà à l’hôpital. Petit à petit, j’ai connu d’autres œuvres des Frères où l’approche était la même. Alors je me suis dit qu’il ne s’agissait pas que de bonnes manières. 

Hospitalité signifie accueillir, recevoir aimablement l’autre. L’hospitalité est notre carte d’identité ou bien, comme j’aime le rappeler aux bénévoles dans mes cours de formation, le badge qui différencie la famille de saint Jean de Dieu.  

Mon bureau – le secrétariat technique de la commission interprovinciale – se trouve juste en face de l’entrée de la clinique. Je suis la première personne que l’on voit quand on arrive. Si bien qu’après onze ans de travail, la gentillesse est devenue ma manière spontanée de recevoir les visiteurs. Tout aussi spontanément, quelque chose a changé en moi. Je ne sais pas si cela tient à mon travail, aux frères, à saint Jean de Dieu ou au temps qui passe. Toujours est-il que ceux qui m’entourent le confirment. 

Il y a 12 mois, África est venue au monde. Cela n’est pas facile de devenir grand’mère quand on ne se considère pas comme telle. Mais le fait de la prendre dans mes bras, de l’accueillir chez moi et dans ma vie a été à la fois un don et du travail supplémentaire qui s’ajoute à mon badge et qui fait spontanément partie de moi.   

lundi 27 avril 2015

Des multitudes de compétences au service de l'Hoispitalité

Frère SAMSON KAPUOT
Papouasie Nouvelle Guinée
J’appartiens à la communauté qui gère le dispensaire dans la région rurale de Walamu dans la Province du Sepik oriental de la Papouasie Nouvelle Guinée. L’Ordre y est présent depuis 1997. Les Frères sont arrivés à Walamu dans le dessein de soigner les professeurs et les étudiants du lycée Saint François. 

L’infirmerie pour les urgences de l’institut Saint François s’est vite transformée en dispensaire de soins primaires pour les gens de la région. Ce dispensaire a ensuite eu une antenne à Suau, un village éloigné de tout. Mes confrères sont des agents de santé adéquatement formés. Pour ma part, je suis un technicien dans le domaine du bâtiment : construction, installation électrique et maintenance. Tout le monde me le dit et je suis convaincu que mon travail fait tout autant partie de la vocation d’hospitalité que celui d’un infirmier ou d’un agent de santé. Je sais que si je n’étais pas ici, le dispensaire ne fonctionnerait pas d’une manière aussi efficace et ne serait pas à même de répondre aux besoins de la population. 

Je pense que mon témoignage est important pour démontrer que la vocation d’hospitalité selon l’esprit de saint Jean de Dieu est inclusive et que toutes les compétences peuvent être mises au service des pauvres, des maladies et des nécessiteux.

dimanche 26 avril 2015

Désirer Dieu

Frère JEAN CLAUDE Afrique
L'ordre de départ est total : il s'agit de tout quitter : pays, famille et maison familiale, pour partir dans un pays inconnu. Il serait difficile de concevoir un arrachement plus radical. 

Ma décision de me consacrer à Dieu plus précisément pour servir les malades, être avec eux pour l’amour du Christ, c’est une aventure qui a commencé à partir de ma rencontre avec mes cousins, l’un au grand séminaire et d’autres chez les Oblats de Marie Immaculée, et surtout avec notre curé, le Père Allary Prêtre Jésuite Belge. Avec l’aide de mon directeur spirituel, ça m’a pris six ans pour discerner, c’était le temps de mes études secondaire.

A l’obtention de mon baccalauréat, le temps de recherche était long pour m’orienter dans une congrégation hospitalière dans le pays, sachant qu’il n’y en avait pas ; Dieu fit qu’un jour j’ai pris connaissance de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu grâce à la sœur Thérèse Kansolé, religieuse Assomptionniste, qui m’a donné les contacts de l’hôpital Saint Jean de Dieu d’Afagnan/Togo. Avec l’accord de mon directeur spirituel, j’ai osé et souhaité écrire au frère Jean de Dieu Spenard. Un mois plus tard, il m’a envoyé la bibliographie de Saint de Dieu, les images des saints l’Ordre etc. Nous avons échangé des courriers et à la quatrième correspondance, il m’a demandé de lui fournir toutes les informations sur moi-même et, si je tenais à devenir membre de l’ordre, je devais prendre le risque d’aller le rejoindre au Togo à mes propres frais.  Avec l’accord de ma famille, j’ai quitté mon pays pour une destination inconnue.

J'ai été capable de plonger et de répondre à l'invitation du Seigneur à rejoindre la vie religieuse… donc qu'est-ce que l’Ordre Hospitalier des Frère de saint Jean de Dieu peut signifie pour moi ? Cela signifie que je peux m'acquitter de mon désir le plus profond, pour ce que je souhaite le plus, et que c'est également le désir Dieu pour moi. Et quand je dis que je suis heureux, je dis que je me sens rempli et vivant dans cette vie, il m'amène la joie véritable et la paix au niveau le plus profond. 

Ce n'est pas un bonheur sans lutte ni douleur et défis constants, ... mais un sentiment profond de bonheur au quotidien. En choisissant d'être frère Ordre Hospitalier des Frère de saint Jean de Dieu signifie que je suis capable de me donner totalement à Jésus de telle façon que je ne peux pas l’être  pour une autre vocation.

samedi 25 avril 2015

Hospitalier au cœur de la detresse

Frère PETER GELFER Etats-Unis
Je suis membre de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu aux Etats-Unis depuis 1964. 

J’ai occupé plusieurs postes pendant ma vie jusqu’à être responsable de la formation et directeur spirituel pour accompagner les candidats dans leur cheminement spirituel et leur service auprès des malades. 

J’ai été ordonné prêtre en 1980. J’ai eu diverses responsabilités comme celle de promoteur des vocations, secrétaire provincial et finalement aumônier. Je suis un aumônier diplômé et j’ai travaillé comme tel dans divers centres de la Province, à Los Angeles et à Ojai pour offrir à nos résident âgés le réconfort spirituel et affectif dont ils avaient besoin en cette période délicate de leur vie. Je les aidais à faire leur deuil lors de la perte d’un être cher. 

J’ai également travaillé comme aumônier dans l’hospice de Sainte Marie dans l’Apple Valley. Et je suis également aumônier du centre médical régional Saint Jean de Dieu, un centre des Sœurs de la Miséricorde à Oxnard en Californie, qui fait partie du système de santé avec dignité (Dignity Health System). Une de mes plus grandes joies, qui est à la fois un défi, est d’être un membre fondateur de l’équipe du centre de retraite de Rachel’s Vineyard dans la région de Los Angeles pour la guérison des personnes après un avortement. C’est un tel don de voir la transformation des retraitantes qui passent de l’angoisse, de la peine profonde, de l’incapacité à se pardonner, à se sentir aimées inconditionnellement par un Dieu compatissant qui les pardonne et leur montre comment se pardonner et comment rencontrer leur ‘petit’ de cœur à cœur et d’âme à âme. Grâce à ces divers ministères j’ai pu réconforter ceux qui ont croisé ma route pendant ces 49 années.

vendredi 24 avril 2015

Jean de Dieu est encore vivant aujourd'hui

Frère PEDRO ELIAS SAAVEDRA BARRERA
Colombie
Neuvième enfant d’une fratrie de dix, je suis né le 7 novembre 1937, à Onzaga, Santander en Colombie. Une semaine plus tard, j’étais baptisé. Je suis entré dans l’Ordre en 1952 et y ai fait ma première profession le 8 décembre 1955. J’ai été ordonné prêtre au titre de l’hospitalité le 18 décembre 1971. 

Dès l’enfance, j’ai été attiré par la vie religieuse et j’ai appris à connaître l’Ordre grâce à un cousin, Gabriel Saavedra, profès solennel. Après avoir lu la biographie de saint Jean de Dieu et constaté personnellement comment les frères vivaient et servaient les malades, j’ai été confirmé dans mon désir de suivre Jésus conformément au style de saint Jean de Dieu. J’avais également été fort frappé par l’exemple des formateurs et leur manière de se mettre à l’écoute des malades. 

Au cours de ma vie, j’ai rempli plusieurs charges : formateur, conseiller provincial, supérieur local, supérieur provincial et conseiller général pendant 9 ans, dont trois avec le Frère Pierluigi Marchesi, ce grand prophète de l’hospitalité, et six avec le Frère Brian O’Donnell. Pendant ces neuf années, j’ai eu l’occasion de visiter pour ainsi dire toutes les communautés de notre Institut éparpillées sur les cinq continents. J’ai eu la chance de voir les diverses expressions du charisme de notre Ordre. J’ai pu constater que saint Jean de Dieu est encore bien vivant et que le feu d’amour qui incendiait le cœur de cet “homme qui sut aimer”, embrase toutes les réalités et les œuvres de notre Institut. Sa fidélité à l’Église, au charisme et à l’homme d’aujourd’hui demeurent immuables. Comme le bon Samaritain de l’évangile, notre Ordre s’intéresse à la personne qui souffre et s’efforce sans cesse de découvrir la meilleure manière de l’accompagner et de soulager sa souffrance.

jeudi 23 avril 2015

La transmission des valeurs de l'Ordre passe aussi par les choses les plus simples


SARAH ROBINSON
Province occidentale d’Europe

Je suis témoin de tant de gestes et d’expressions d’hospitalité autour de moi toute la journée que ce soit par des collègues ou un courriel de remerciement pour l’une ou l’autre chose que j’ai faite. Les personnes que je rencontre créent un lieu de travail hospitalier presque tous les jours.

Je ne suis peut-être pas à  tous les avant-postes pour venir en aide aux personnes qui utilisent nos services, mais je me sens bien parce que d’une certaine manière, j’appartiens à ce groupe. Assise à mon bureau dans le département ‘marketing et communications’ je me dis que cela fait déjà dix ans que je travaille pour l’Ordre Hospitalier des Frères de Saint Jean de Dieu. Cela me fait un choc pour deux raisons : tout d’abord la rapidité avec laquelle ces années se sont écoulées et ensuite pour la manière dont le style hospitalier ne cesse de m’émerveiller. Je me rends compte de ce qui se passe dans les services entre autres par des visites. 

Une chose que j’apprécie en particulier sont les reportages photos réalisés lors des sorties ou des fêtes. Les valeurs de l’Ordre sont transmises d’une manière si simple et si directe grâce à ces photos qui expriment à la fois, joie, chaleur et compassion..

mercredi 22 avril 2015

S'émerveiller devant les créatures de Dieu


Frère MATHEO LEE Corée du Sud
Je m’appelle Matheo Lee et j’appartiens à la Province de Corée de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu. Je suis Maître des novices pour le moment. Il y a longtemps, un professeur d’anatomie m’a dit : ʺ Dieu, créateur des êtres humains mérite que l’on s’émerveille devant ses créatures.”  Ce qu’il a dit ce jour-là reste très présent dans mon esprit et demeure un critère de discernement pour me montrer comment mettre en pratique les valeurs de l’évangile dans mon service auprès des nécessiteux. 

J’éprouve beaucoup de gratitude envers Dieu de pouvoir vivre ma vocation en suivant fidèlement l’exemple de saint Jean de Dieu qui a soigné les malades et les pauvres avec tant de dévouement et dont la devise était : “À l’âme par le corps”. Je m’efforce d’imiter son comportement envers les patients, leurs proches, les collaborateurs et tous ceux qui croisent chaque jour ma route : les sans-abri, les laissés-pour-compte de la société, les personnes âgées souffrant de démence sénile. Je m’efforce de réconforter ceux qui sont dans la peine après avoir perdu un être cher. Je tente de transmettre tout cela aux novices qui pérenniseront l’Ordre dans le futur.

mardi 21 avril 2015

Il faut apprendre à être l'Hospitalié

BARBARA CINI Lombardie-Vénétie
"L'Hospitalité" est présente dans de nombreuses histoires bibliques et, face à un Dieu qui est présent dans le monde par Jésus Christ, le comportement à adopter ne peut être que celui de l'accueil. Cette attitude est particulièrement chère aux frères de saint Jean de Dieu, car c'est le charisme que leur a légué leur fondateur. C'est un don précieux, qui devrait « contaminer » les collaborateurs qui –comme moi- travaillent dans leurs centres. J'imagine que c'est pour cela que l'on m'a demandé de parler de ma propre expérience. Elle n'est pas marquée de grands événements exceptionnels, mais trouve son authenticité justement dans le quotidien, l'ordinaire et les choses simples. Apprendre à faire l'hospitalité? Non, apprendre à être l'hospitalité!

Être hospitalière signifie pour moi essayer d'être accueillante, d'accepter l'autre dans sa diversité, sans vouloir lui imposer ma conception de la vie ou du monde. C’est essayer de vivre en étant toujours ouverte, prête à changer ma routine, mes engagements; c'est l'attitude nécessaire pour faire de la place à l'autre et lui permettre d'entrer dans "ma maison", même lorsque c'est incommode. Cela signifie accueillir l'invité avec joie, en lui donnant le maximum pour qu'il se sente bien.

Il est vrai que le monde qui nous entoure incite toujours plus à la méfiance et au repli sur soi-même. Nous avons de moins en moins de temps pour nous-mêmes et sommes désorientés par les diversités culturelles, religieuses, ethniques et économiques. Comment puis-je me consacrer à mon "hôte" si je suis concentrée sur mes problèmes au point parfois de ne pas me rendre compte des besoins de ceux qui m'entourent? Et comment puis-je faire preuve d'hospitalité envers les autres si je ne m'accueille pas moi-même, avec mes angoisses et mes fragilités?

Dans mon service auprès des personnes malades ou âgées, je me rends compte que je dois avant tout travailler sur moi-même, pour accepter mon altérité et ensuite accueillir les autres et être là pour eux. Il s'agit d'un travail personnel qui m'inscrit cependant dans une mission de communauté: c'est l'Église qui fait preuve d'attention et d'hospitalité à travers les frères de saint Jean de Dieu.

Certaines personnes ont joué un rôle dans ma vie ("mes" témoins de la foi). L'un d'entre eux est l’ancien patriarche de Venise, Marco Cé, que j’appréciais beaucoup. Je lui ai confié un jour que je souhaitais changer de travail et il m'a dit: “Barbara, réfléchis bien! Tu as entre les mains un trésor précieux, le contact avec les personnes qui souffrent. Les servir ne fût-ce que pour leur offrir un instant de soulagement, c'est ton école de vie”. 

Depuis, j'ai pris au sérieux cette tâche d'apprendre à vivre l’hospitalité, avec tous les efforts et bouleversements que cela comporte... à la suite de Jésus et en compagnie d'un grand saint, Jean de Dieu, et des religieux de l'Ordre qui porte son nom.

lundi 20 avril 2015

Fraternité, signifie aimer et se sentir aimé


Frère JAIRO ENRIQUE URUETA BLANCO
Colombie
Je rends grâce au Seigneur de m’avoir fait connaître l’Ordre hospitalier pendant mon parcours vocationnel. Je me souviens de la mission que réalisaient les Sœurs de la charité de Sainte Anne à l’hôpital de l’Enfant Jésus à Barranquilla (Colombie) et de leur dévouement à l’égard des patients atteints de tuberculose. 

C’est dans ce contexte qu’on m’a parlé de l’hospitalité et d’un Saint qui avait consacré sa vie aux malades et qui, ce faisant, avait découvert la miséricorde de Dieu. Aussitôt après, j’ai eu envie de connaître les Frères de saint Jean de Dieu et, avec eux, j’ai entrepris mon chemin d’hospitalité qui m’a permis de devenir ce que je suis aujourd’hui, de servir avec joie les malades, les pauvres et les nécessiteux. Ceux-ci sont toujours dans l’attente d’une main amie ou d’une parole qui leur permette de découvrir l’amour de Dieu. Ainsi, ai-je trouvé une famille qui m’a accueilli dans ma pauvreté et ma faiblesse, qui m’a montré que fraternité signifie aimer et se sentir aimé. 

Au sein de cette famille et dans le cadre du projet communautaire, j’ai pu m’épanouir et cette étape de ma vie m’a permis de reconnaître Jésus, de l’aimer et de le servir. J’ai été formateur de jeunes désireux de devenir frère de saint Jean de Dieu et d’en partager le projet de vie. La recherche de Jésus est un élément fondamental de ma vie spirituelle ; grâce à mes frères.

dimanche 19 avril 2015

Accompagner jusqu'au bout

Frère LUKE BAEK Corée du Sud
Je vis dans la communauté de Saint Dae Gun à, Damyang, où je m’occupe du Centre pour personnes âgées. Ce dernier se trouve dans une très belle région de la Corée célèbre pour ses forêts de bambous. 

Je suis un assistant social et j’organise des programmes pour les résidents. La majorité d’entre eux souffrent de maladies gériatriques comme la démence sénile, ou des suites d’accidents cérébrovasculaires. Travailler avec des personnes âgées peut être agréable, mais les difficultés ne manquent pas. Par exemple, un hôte peut demander de laisser la porte toujours ouverte pour qu’il puisse rentrer chez lui. Une autre ne permet à personne d’entrer dans sa chambre car elle se méfie de tous. Une autre encore ne cessait d’appeler à voix haute le nom de ses enfants. J’ai fait de nombreuses expériences dans ce Centre, certaines bonnes, d’autres moins. Souvent, je dois préparer les visiteurs et leur expliquer la routine quotidienne de nos hôtes. 

Comme frère, je suis bien conscient de mes obligations vis-à-vis des résidents qui me sont confiés. Je dois veiller à leur confort et à leur sécurité et faire en sorte qu’ils passent la fin de leur existence dans une atmosphère sereine et détendue. J’aime beaucoup la vie que je mène avec tous ses imprévus, ses hauts et ses bas. Je sens que Dieu m’a appelé à vivre avec des personnes âgées pour les soutenir pendant les derniers jours de leur existence.

samedi 18 avril 2015

L'hospitalité est innée chez l'être humain


LAURA MARTÍNEZ RODRÍGUEZ
Espagne

Ma mère me dit toujours : « Tu les reconnaîtras à leurs actes ».  

Et il en a été ainsi, en faisant de l’hospitalité une option de vie charismatique dont je m’efforce d’imprégner tout mon être. 

Parce que vivre l’hospitalité est loin d’être simple. Celle-ci nous remet en question, nous interpelle, nous incite sans cesse à nous ouvrir à l’altérité et à la transcendance. Elle bouscule souvent nos convictions. 

Je crois que l’hospitalité est innée chez l’être humain. Nier cette hospitalité revient à se nier soi-même.

Mon expérience de l’hospitalité envers les enfants, les jeunes, les malades, les pauvres, les plus démunis et tous ceux qui m’entourent accroît mon humanité et me permet de vivre en lettres majuscules. Rencontrer mon prochain me permet d’entrer en moi-même et de rencontrer Dieu qui me remet sans cesse sur la juste voie que j’ai librement choisie.

Vivre l’hospitalité signifie pour moi ne laisser personne au bord de la route et devenir moi-même action et expression de la charité et de la justice, un outil au service de mon vécu. 

L’expérience de l’hospitalité m’a transformée. J’ai eu la chance de la recevoir de grandes personnalités et de pouvoir compter sur le soutien des frères pour la mettre en œuvre et pour l’alimenter.
     
J’espère pouvoir traduire dans les faits ce que ma mère me disait: « Ils te reconnaîtront à ton hospitalité ».

vendredi 17 avril 2015

Savoir évoluer ensemble pour pérenniser l'héritage de saint Jean de Dieu

MYRIAM I.PULIDO FERNANDEZ Colombie 
Je viens d’une famille d’origine modeste et j’ai dû travailler très jeune, en faisant des travaux pénibles et mal payés. Il y a quinze ans, j’ai été embauchée par l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu comme employée et j’y ai appris à servir avec amour et dévouement. 
Deux livres m’ont aidée à mieux comprendre le charisme et la mission de l’Ordre : l’un est la biographie de Jean de Dieu et l’autre la Charte de l’Ordre.  
J’ai été récompensée en 2008 comme meilleure collaboratrice de la Curie provinciale et à cette occasion j’ai reçu la petite statue “Le bâton de saint Raphaël”.
En 2011, le Frère Jairo Urueta, Supérieur provincial, m’a donné l’occasion de travailler à l’accueil comme réceptionniste, où je réalise mon travail avec dévouement jusqu’à ce jour.  
L’exemple des frères - leur consécration, leur service et style de vie - m’a aidé à transformer non seulement ma propre vie mais également celle de ma famille et de mon entourage. Je voudrais citer l’exemple de Frère Jenaro qui, de sa main atrophiée, m’a bénie la dernière fois où j’ai eu l’occasion de lui offrir un café. Et que dire de Frère Joaquín Gaviria qui en me voyant, m’a fait le plus beau compliment de ma vie “Ce n’est pas Dieu qui est venu, mais il a envoyé son ange”. 
Je suis débordante de gratitude d’appartenir à la Famille hospitalière de saint Jean de Dieu. Je peux témoigner que les nouvelles générations de frères et de collaborateurs renouvellent leur vie et évoluent à l’unisson pour que, malgré les difficultés des temps actuels, l’héritage de saint Jean de Dieu se pérennise dans le temps.

jeudi 16 avril 2015

Prendre soin des autres c'est prendre aussi soin de soi-même

Frère IGNATIUS SUDOL Etats-Unis
Je suis né à Brooklyn/New York, et suis entré chez les Frères de Saint Jean de Dieu en septembre 1961, au noviciat Saint Joseph à Ojai en Californie. J’ai prononcé mes premiers vœux le 2 juillet 1963 et ai entrepris des études pour devenir infirmier. J’ai travaillé dans les différentes œuvres de l’Ordre en Californie en qualité d’Infirmier. J’ai fêté mon jubilé d’or en 2013 dans notre Centre de soins à Victorville en Californie.. Je suis membre de la communauté d’Apple Valley en Californie.

Bien que je sois un frère profès depuis cinquante ans, j’ai l’impression de n’avoir pleinement réalisé mon identité de Frère de saint Jean de Dieu que depuis ces six dernières années. Je suis devenu un bénévole dans ce Centre de Saint Jean de Dieu qui accueille des personnes souffrant de dépendance pour une durée de 90 jours. J’y travaille trois soirs par semaine et ma tâche est d’aider le service d’admission pour ce programme de désintoxication de 90 jours ou sept jours. Les hommes et les femmes qui fréquentent le centre ont des histoires de dépendance de courte ou longue durée. 

Au fil du temps, je suis devenu conscient que moi-même j’étais un alcoolique et j’ai entrepris mon cheminement vers la sobriété. Je me suis dit que si ces hommes et ces femmes pouvaient le faire, je le pouvais également. Je sens un lien de famille avec ces personnes qui suivent le programme de désintoxication et je me sens privilégié de partager avec eux cette route vers la sobriété. Étant donné que je ne suis pas un gestionnaire de cas mais un frère, je peux témoigner beaucoup de compréhension, soutenir et encourager les résidents.


mercredi 15 avril 2015

Chaque fonction au sein de l'Ordre est Hospitalité

SILVIA FARINA Italie
Je travaille à la Curie générale de l'Ordre depuis plus de 18 ans. Je venais d'un monde professionnel différent et je connaissais les frères de saint Jean de Dieu surtout parce que je les associais à l'hôpital de l'Île sur le Tibre. Ma vie a toujours été inspirée par les valeurs chrétiennes transmises par mes parents.

J'ai progressivement approfondi ma connaissance de l'Ordre, et surtout de la vie de son fondateur, saint Jean de Dieu, auquel je m'adresse chaque fois que je rencontre des difficultés, que ce soit dans mon travail ou dans la vie quotidienne.

Je ne travaille pas dans une structure de soins de santé, en contact étroit avec les malades, mais cela ne m'empêche pas de mettre en pratique l'hospitalité, même si je la pratique certainement de manière différente par rapport à ceux qui s'engagent directement auprès de ceux qui souffrent.

Je me suis souvent demandé si mon travail, "en coulisses", peut vraiment apporter quelque chose, même d'infime, aux malades et à ceux qui les assistent. J'ai posé cette question aux frères et, grâce au dialogue avec eux, j'ai pu réfléchir et parvenir à la conclusion que tout travail et tout acte réalisé dans une structure de l'Ordre, indépendamment du rôle joué, aura des répercussions sur nos œuvres et donc aussi sur les personnes qui s'en remettent aux soins et à l'assistance de la Famille de saint Jean de Dieu.

Assumer au mieux sa tâche, avec honnêteté, en faisant preuve de professionnalisme et en agissant ainsi pour le bien de tous ; avoir une attitude d'ouverture et de dialogue dans l'environnement professionnel ; faire preuve de respect pour les personnes, mais aussi pour les choses qui nous sont confiées : tout cela aussi est hospitalité. J'aime en particulier définir notre Curie comme la Maison générale de l'Hospitalité, vu qu'elle accueille tant de personnes venant des quatre coins du monde : frères, collaborateurs, amis de l'Ordre et pèlerins.

mardi 14 avril 2015

L'aide des collaborateurs


JOSÉ ROJAS
Amérique du Sud méridionale
Je suis thérapeute dans différents domaines allant de l’ergothérapie, à la thérapie psycho-sociale, artisanale, neurocognitive. Notre équipe de travail met au point différentes approches et stratégies visant à créer ou à renforcer des habitudes comportementales socialement acceptables, en s’appuyant sur des activités collectives et individuelles de nos patients.

Je suis membre de la Commission pour l’Amérique Latine de la Pastorale de la santé et de la Communication. Je collabore à plusieurs projets liés à ma profession.

Je suis également membre du Comité de l’Ecole de l’hospitalité de la Province, dont la mission est de diffuser la charisme de l’hospitalité auprès de toute la Famille de Saint Jean de Dieu.

lundi 13 avril 2015

Apporter joie et espérance aux personnes accueillies

Frère GEORGE TECKU Etats-Unis
Mon nom est George Joseph Tecku et je suis un membre de la Province des Etats-Unis d’Amérique de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu depuis 1987. Je vis actuellement à  Los Angeles en Californie. Avant d’entrer dans l’Ordre j’ai fait des études à l’université de Quincy et j’ai une licence en Sciences de l’Éducation et un diplôme en théologie. 

J’ai été pendant quatre ans aide-soignant dans la Marine que j’ai quittée avec honneur après avoir reçu le certificat d’aide-soignant. Dans la Marine comme dans les deux autres endroits où j’ai travaillé comme aide-soignant j’ai acquis une expérience tant professionnelle que spirituelle quand je m’occupais d’infirmes ou de moribonds.

 Ces expériences d’aide-soignant sont devenues le fil conducteur qui m’a conduit à devenir un frère de Saint Jean de Dieu. Aujourd’hui, je coordonne le service d’attention spirituelle dans la Maison de retraite Saint Jean de Dieu. Je suis interpellé chaque jour pour me mettre à l’écoute des résidents et des collaborateurs. Je les encourage à trouver du Bonheur malgré les pertes et le chagrin. J’ai fait ma profession solennelle en avril 1995. J’ai découvert au fil des ans comment vivre davantage les valeurs de l’hospitalité : respect, Responsabilité, Qualité, spiritualité. Ces valeurs sont importantes pour aider les gens à retrouver leur dignité et leur intégrité de personne. Ces dernières vingt-sept années de vie religieuse m’ont épanoui et m’ont permis, du moins je l’espère, d’apporter un rayon de joie et d’espérance aux personnes avec lesquelles je vis et qui croisent ma route.

dimanche 12 avril 2015

Faites-vous un trésor dans le ciel

Frère GABRIEL MONARCH Etats-Unis
Je suis entré dans l’Ordre en 1992. Je faisais une retraite en 1990 à l’Abbaye de Saint André où j’ai rencontré le frère Georges qui avait accompagné un autre frère pour rencontrer son directeur spirituel. Il s’est présenté et m’a parlé de saint Jean de Dieu. Le jour suivant, j’ai eu un entretien avec mon directeur spirituel et après lui avoir dit qui j’avais rencontré, il m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit : ʺvoilà ta vocationʺ. 

Je vis actuellement dans l’Apple Valley en Californie, et exerce mon ministère dans la paroisse de Notre-Dame du Désert et j’aide le curé dans ses diverses tâches. Visiter les malades à domicile, visiter le Centre médical de Sainte Marie, assurer les veillées de prière dans les maisons funéraires, funérailles, soutien lors des deuils et accompagnement des toxicomanes ou alcooliques ou des personnes souffrant de l’une ou l’autre dépendance. Comme vous pouvez le constater, l’esprit de saint Jean de Dieu est bien entré dans cette paroisse. En 2001, j’ai fait ma profession solennelle. Ma propre route vers Grenade a commencé en 1985 quand on m’a demandé d’apporter la communion à des résidents de l’hôpital de proximité de Long Beach qui accueillait des malades du SIDA. Personne ne voulait s’approcher de ces malades, pas même le curé de la paroisse.

C’est là que mon cheminement a commencé et, jusqu’à ce jour, j’ai eu le privilège de servir les enfants de Dieu dans les léproseries de notre temps. Banquier de 1962 à 1992, je demandais alors des intérêts pour tout prêt. Aujourd’hui, mon taux d’intérêt est fort différent, mais les dividendes sont éternels. Ma vocation poursuit sa route vers Grenade...Amen Jésus.

samedi 11 avril 2015

La communauté est une école d'Hospitalité

Frère JACOB KETCHEN Afrique
Je suis entré dans l’Ordre en 2004 après avoir terminé mon lycée et jusqu’à présent j’en suis fort satisfait. Ce qui ne signifie nullement que cela ait été toujours facile.

Pendant tout le processus de formation, mon ‘vade mecum’ se résumait en deux mots : simplicité et ouverture. Cette devise m’a permis de surmonter tous les obstacles. J’ai été fort frappé par la qualité de la formation qui veut orienter les frères formés vers un sens plus aigu des responsabilités qui sont les leurs. Pendant cette période, j’ai pu compter sur les conseils et l’exemple des frères aînés.

L’expérience de vie communautaire dans divers endroits a également contribué à ma croissance personnelle. Ce style vie impose une autodiscipline. J’ai pu compter sur l’appui et la sollicitude des autres frères pour m’y habituer. Si je n’avais pas opté pour cet état de vie, j’ai l’impression que quelque chose de vital me manquerait. Vivre ensemble et avoir comme mission servir les démunis est une telle richesse ! On partage les joies et les peines ; on voit des frères âgés s’adapter aux jeunes et vice-versa. Ceci est typique dans une communauté. L’hospitalité est pratiquée tout d’abord en communauté avant de l’exercer à l’extérieur. La vie de prière est au centre de tout.

Le charisme de l’hospitalité m’a donné la force de servir les pauvres et les nécessiteux. Comme infirmier, j’ai pu interagir avec d’autres soignants et surtout avec les malades. Je partage leur joie au moment d’une guérison et leur peine quand la mort survient. C’est un donner et recevoir. Je donne beaucoup mais je reçois encore davantage. Cela n’empêche pas les moments de frustrations quand on assiste impuissant au décès d’un patient que l’on a soigné avec sollicitude. Tout est dans les mains de Dieu et la communauté m’a aidé à aller de l’avant quelles que soient les circonstances.

En conclusion, je peux affirmer que je suis heureux d’avoir pu réaliser mon désir d’entrer dans la vie religieuse et de me consacrer à Dieu dans l’Ordre pour servir les pauvres et les malades. Je me demande parfois : « Existe-t-il un autre état de vie capable de me satisfaire tout autant ? ».

vendredi 10 avril 2015

L'Hospitalité est une valeur pour tous les peuples

Frère ADOLF YUNGKI
Papouasie Nouvelle Guinée
Beaucoup de frères ont une formation d’agent médico-social afin de pouvoir gérer des dispensaires dans des lieux isolés du pays. J'ai frait des études en ce sens dans une île qui s’appelle Karkar et qui se trouve dans la mer de Bismarck, à environ 30 kilomètres de Madang. 

La population de l’île de même que mes compagnons étudiants ne connaissent pas l’Ordre. Je dois très souvent leur expliquer les origines de l’Ordre, son esprit et charisme. Étant donné que mes compagnons s’intéressent au secteur de la santé, ils sont très curieux et désireux d’entendre ce que je leur raconte sur l’Ordre et sur le ministère de guérison de l’Église. 

Je leur explique souvent que les frères et les collaborateurs de l’Ordre constituent la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu. Lorsque je leur dis que nos valeurs : Qualité, Respect, Responsabilité et Spiritualité – font partie de l’hospitalité pour nous, ils comprennent la grandeur du charisme que Dieu nous a donné pour son peuple. L’hospitalité fait partie de la culture mélanésienne. Nous partageons tout ce que nous avons avec notre famille et notre clan. Je leur dis alors que l’hospitalité de saint Jean de Dieu considère tous les hommes comme faisant partie du grand clan des enfants de Dieu. Du moins, c’est ce que j’ai appris lorsque je suis devenu un Frère de Saint Jean de Dieu.

jeudi 9 avril 2015

Chaque collaborateur est membre de la famille hospitalière

JONATHAN HERNÁNDEZ COSÍO Mexique
C’est en participant à un projet du centre psychiatrique de Zapopan en qualité de bénévole en 2008 que j’ai connu l’Ordre Hospitalier et que j’ai entendu parler pour la première fois du charisme et de la mission de saint Jean de Dieu et de ses œuvres.
La même année, j’ai eu l’opportunité de collaborer avec les Frères et de remplir la fonction de directeur administratif. C’est ainsi que j’ai vécu toute une série de vicissitudes liées aux difficultés économiques auxquelles était confronté l’Ordre dans mon pays et qui exigeaient un engagement résolu de la part de tous les membres de cette communauté.
Au fil des ans, grâce à la présence de collègues venant du monde entier avec des cultures différentes mais poursuivant le même objectif, j’ai mûri et j’ai commencé à comprendre le sens du don de la vocation de servir les plus pauvres. Aujourd’hui, je suis directeur général. 
Je suis reconnaissant envers l’Ordre Hospitalier qui offre à ses collaborateurs laïcs un espace de spiritualité qui les aide à devenir membres à part entière de la famille hospitalière et à travailler avec un nouvel élan.



mercredi 8 avril 2015

Le bénévolat hospitalier est une expérience gratifiante

ISOLDE BRADLEY Prov. occidentale d’Europe
J’ai toujours été consciente du merveilleux travail qui se faisait à « Suzanne House » et dès que j’en ai eu l’occasion j’y ai travaillé comme bénévole. Je restais auprès des enfants pour leur tenir compagnie. Parfois, je leur lisais une histoire ou bien nous regardions ensemble un DVD.  Chaque fois que j’y vais, j’y reste aussi la nuit pour pouvoir accompagner un enfant à l’hôpital si cela s’avérait nécessaire. Je trouve cette expérience très gratifiante et je sens que ma vie en a été enrichie. Bien que ma contributions soit minime, je sais que d’une certaine manière cela permet au personnel du service de mieux accomplir leur travail très délicat, d’élargir l’horizon d’enfants dont les conditions de vie sont extrêmement limitées et de soutenir leurs familles.

mardi 7 avril 2015

Aider les autres est une source de joie

Frère Abraham HWANG Corée du Sud
Je suis entré dans l’Ordre de Saint Jean de Dieu en 2004. Je crois que la semence de ma vocation a été semée lorsqu’au lycée j’ai visité l’Hôpital de Daegu. A cette époque, je n’étais pas encore chrétien mais j’avais des amis catholiques. J’avais une certaine foi, mais en grandissant j’étais plus intéressé par les plaisirs du monde. 

Vers la trentaine, j’ai commencé à me mettre au service de personnes âgées ou handicapées comme volontaire. Je leur apportais des repas et les aidais à faire le nettoyage. J’ai découvert qu’aider les autres était une source de joie et les plaisirs du monde ont perdu leur attrait pour moi. Je me suis rendu à Chuncheon et j’ai rencontré le frère Michael qui est maintenant le supérieur provincial. Il m’a accueilli avec bonté même si je n’avais pas pris rendez-vous. J’ai ensuite visité la maison mère à Gwangju et je m’y suis senti en paix et heureux.  Je sais maintenant que j’avais été touché par le charisme de l’hospitalité. J’ai décidé de devenir un frère dans cet Ordre. Après avoir fait ma première profession, j’ai commencé à travailler dans notre maison pour personnes âgées et dans le service de rééducation pour les patients qui avaient des problèmes psychologiques. Je suis très satisfait d’avoir été accompagné dans mon cheminement par les frères.

Louanges et grâces soient rendues à Dieu de m’avoir appelé à la vie consacrée. Je prie le Seigneur de continuer à guider ma vie dans l’avenir.

lundi 6 avril 2015

"Dieu avant tout et par-dessus tout ce qui est au monde"

Frère ANGELO SALA Italie
Je m’appelle frère Angelo. J’ai 50 ans et 30 ans de vie religieuse. A l’heure actuelle, je suis Supérieur de la communauté d’accueil des vocations à San Maurizio Canavese, non loin de Turin. L’œuvre où réside et travaille ma communauté est un centre hospitalier de rééducation. Tant les frères que les collaborateurs veillent à ce que l’esprit de notre Fondateur, saint Jean de Dieu, et le charisme hospitalier soient toujours vivants.
    
Je suis également animateur des vocations de la Province de Lombardie-Vénétie. 
  
L’histoire de ma vocation remonte à 1980, quand j’ai connu les Frères de saint Jean de Dieu grâce au service de bénévolat d’une de nos œuvres : j’étais impressionné par l’exemple et le témoignage des religieux qui ne ménageaient pas leurs efforts pour répondre aux besoins des malades, y compris pour les services les plus humbles. C’est à leur dévouement que je dois ma décision d’entreprendre le chemin de la vie religieuse jusqu’à ma consécration en 1984.
    
Pendant ma formation, l’enseignement que j’ai reçu était toujours accompagné d’un solide témoignage d’hospitalité, de prière et de vie fraternelle. Mes formateurs m’ont fait connaître en profondeur le charisme de l’hospitalité. Ils m’ont enseigné que les Frères de saint Jean de Dieu doivent toujours prier et être au service des malades.
   
Grâce à la formation que j’ai reçue, aujourd’hui je m’efforce de transmettre aux autres, notamment aux collaborateurs, l’esprit de notre Fondateur : mettre l’homme au centre et lui fournir des soins holistiques. J’apprends beaucoup de mes supérieurs quand ils me rappellent que nous devons accueillir, former et travailler avec nos collaborateurs, afin qu’ils puissent se faire l’écho de l’esprit d’hospitalité qui caractérise notre Ordre.
  
La prière revêt une importance primordiale. Jean de Dieu priait beaucoup ; il avait une relation intime avec Dieu ; il ne faisait rien sans demander aide à Dieu : « DIEU AVANT TOUT ET PAR-DESSUS TOUT CE QUI EST AU MONDE ». 

En tant que religieux, nous avons consacré notre vie au Christ dans le service des autres. Dès lors, nous devons être d’authentiques témoins de l’amour miséricordieux du Père. Nous devons être heureux d’avoir offert notre vie au Christ. A cette fin, nous devons avoir un dialogue profond avec Lui et prier longuement. Nous devons aider nos collaborateurs, avec qui nous devons gérer nos œuvres,  et nous employer sans relâche à servir les malades, sans jamais perdre de vue les besoins des uns et des autres. Une autre attitude qu’il ne faut pas oublier est le service direct auprès du malade : retourner à son chevet dès que cela nous est possible. Dans mon expérience de Supérieur, je me rends compte que circuler dans les services nous rend attentifs aux besoins des malades et de nos collaborateurs. 
  
Dans les couloirs de nos hôpitaux doivent résonner les pas de saint Jean de Dieu qui se penche pour essuyer la sueur sur le front du malade.

dimanche 5 avril 2015

L'expérience des frères de Saint Jean de Dieu pour promouvoir la santé

Frère JULIAN LIDDIARD Australie
J’ai été à l’école chez les Frères Maristes, une congrégation fondée par Marcellin Champagnat, un saint français. Lorsque j’ai quitté l’école et que j’ai commencé à travailler dans le commerce au détail, je savais ce qu’était la vie religieuse. Je vivais assez proche de “Kendall Grange”, une école d’éducation spécialisée pour garçons handicapés mentalement.

Au fur et à mesure que je découvrais la vie et l’œuvre des Frères de saint Jean de Dieu je devenais de plus en plus convaincu que je devais présenter une demande pour entrer dans leur Ordre. Et finalement j’y suis entré en 1964. Pendant mon scolasticat, j’ai suivi une formation d’infirmier en psychiatrie et je me suis occupé du département santé de la Province. En 1994, j’ai été nommé le premier président de l’Organisation catholique des soins de santé du New South Wales et du Australian Capital Territory nouvellement fondée. Pendant vingt ans, j’ai été pris par le développement de cette organisation tant au niveau régional que national. Le 8 août 2014, le diocèse de Parramatta m’a décoré d’une médaille honorifique en reconnaissance de ces vingt années de service. Je mentionne ce fait uniquement pour indiquer à quel point l’action et le service d’un grand nombre de frères dans le secteur de la santé a été important. Ce service d’Église est une partie intégrale de ma vocation dans l’hospitalité.

samedi 4 avril 2015

Les frères doivent être des animateurs

Frère HECTOR  RODRIGUEZ
Amérique du Sud Méridionale
En tant que frère de saint Jean de Dieu je suis persuadé que j’ai beaucoup à donner chaque jour. Je suis animateur dans un pavillon de la clinique. J’aime beaucoup être au contact des patients, les écouter, répondre à leurs besoins, ainsi qu’à ceux de leurs proches. Je visite tous les services de l’œuvre, je m’efforce de comprendre les besoins et les soucis des collaborateurs, je vais les voir quand ils sont malades, je les accompagne dans la douleur et je partage leur joie. J’ai beaucoup à apprendre tant des malades que des collaborateurs et mon expérience à leur côté est très enrichissante. Je crois que le rôle des frères dans les œuvres  est celui d’être des animateurs. Il nous faut déléguer les fonctions que nous pouvons partager avec d’autres. Nous vivons à une époque de changements rapides et  nous ne devons pas nous accrocher au pouvoir ni avoir peur de le perdre. Néanmoins , nous devons nous préparer pour l’avenir, sachant que les frères dans nos communautés seront de moins en moins nombreux et qu’il faudra tout mettre en œuvre pour assurer la pérennité de notre charisme.
 
Je suis Supérieur, mais je me sens un frère parmi d’autres, avec une grande responsabilité que je partage avec eux.

vendredi 3 avril 2015

Il faut aller à la source pour puiser ses forces

Frère IGNACE Afrique
Le rêve de tout homme c’est d’aller plus loin dans ses ambitions. D’abord trouver un travail décent et fonder une famille. 

 Je suis né dans famille païenne. Mon père a épousé quatre femmes. Pendant longtemps j’ai vécu dans les ténèbres sans même connaître le Christ.J’ai commencé l’école primaire et secondaire dans mon village à côté de ma grand-mère. Mon rêve en particulier était de devenir un militaire. Plus tard, ce rêve s’est transformé en une autre ambition que je n’arrivais pas à comprendre. Il a fallu que je quitte le village pour aller à Pagouda. Là, je suis resté chez mon oncle paternel. Tous ses enfants étaient des chrétiens. J’ai commencé les cours de catéchisme avec sa femme. J’étais servant de messe et membre actif dans la Jeunesse Etudiante Catholique (J.E C).

 Les Sœurs de Saint Catherine nous entretenaient sur la vie des Saints. Elles ont créé un groupe qu’on appelait « Groupe Oasis » C’est dans ce groupe que j’ai découvert ma vocation de devenir prêtre. Mais comme j’aimais visiter les malades du quartier avec les sœurs, la Supérieure de la communauté m’avait parlé des religieux qui s’occupaient uniquement des malades. Je ne suis jamais sorti de chez moi et pire encore, je n’avais jamais traversé la frontière. C’était le début d’une grande aventure vers le Bénin et plus spécialement vers Tanguiéta.

La découverte de ce monde nouveau, qui est celui de la souffrance, a rendu mon cheminement plus facile. On nous parlait de la vie communautaire, la règle de Saint Augustin, les Constitutions. Les enseignements sur la vie de Saint Jean de Dieu, ses œuvres, la naissance de l’Ordre des frères de Saint Jean de Dieu, étaient d’une portée très remarquable. J’ai trouvé une autre vie, une autre famille, un autre monde.

A chaque instant de mon existence, je me pose la question de savoir si je ressemble un peu à ce grand Saint qu’est notre fondateur. J’ai compris qu’il faut aller toujours à la source pour puiser des forces. L’acceptation de l’autre dans la communauté, la prière personnelle, la prière communautaire, les exercices spirituels, les lectures spirituelles, l’écoute de la Sainte messe et la méditation du chapelet ont fait de moi un autre homme. Et c’est avec cela que je demande à Dieu de me donner plus de forces et de patience pour accomplir l’œuvre de Saint Jean de Dieu.

jeudi 2 avril 2015

Le savoir du monde ne suffit pas sans attention à l'autre

Maejima HIROSHI Japon
Mon nom est MAEJIMA Hiroshi. Je suis un collaborateur des Frères de saint Jean de Dieu dans la Délégation japonaise de la Province de Corée. Je porte deux casquettes. D' une part, je suis employé au secrétariat de la Délégation et, de l’autre, je suis le directeur du centre protégé pour les nécessiteux de la région. 

Ce centre vient en aide aux handicapés mentaux y compris ceux qui sont atteints de schizophrénie. Saint Jean de Dieu a lui aussi été hospitalisé parce qu’on croyait qu’il avait perdu la raison. C’est dans cet Hôpital Royal qu’il a fini par découvrir quelle était sa vraie vocation. Nous avons ici des usagers qui fréquentent ce centre pour toutes sortes de raisons. Par exemple, il y a un ex-prisonnier. Au Japon, lorsque les personnes sont reconnues coupables d’un crime, on ne les accepte pas dans des structures publiques. Il faut évidemment avoir reçu une préparation adéquate pour traiter ces personnes. 

J’aimerais vous narrer à ce propos une anecdote. Je ne peux évidemment pas entrer dans les détails car il y a un devoir de confidentialité vis-à-vis de nos patients. Lors d’une rencontre, j’ai demandé à un jeune collaborateur : ʺMais si cela avait été du vivant de saint Jean de Dieuʺ? Le jeune m’a répondu : ʺ Je pense qu’il aurait aidé toute personne en difficultéʺ. Il ne suffit pas d’avoir tout le savoir du monde, il faut de la sensibilité, de la délicatesse et beaucoup de compréhension pour travailler avec les personnes dans le besoin. L’important est d’être attentif et à l’écoute de l’autre. Il faut être capable de le soutenir avec sollicitude, a ajouté un ancien collaborateur et nous avons accepté dans notre centre-laboratoire ce patient un peu problématique.

En fin de compte, l’unique chose à faire est de suivre l’exemple de saint Jean de Dieu. Je repense souvent à cet épisode la vie du Centre et suis très heureux de la manière dont nous avons agi.

mercredi 1 avril 2015

Chaque patient est unique

SERGI RODRÍGUEZ ROVIRA
Espagne
La mission qui m’a été confiée en tant que bénévole de l’hôpital saint Jean de Dieu de Barcelone consiste à veiller à ce que les patients oublient pendant quelques instants leur état de santé. Mais ces patients ne sont pas comme les autres car il s’agit d’enfants, garçons et filles. 

Dans le cadre de cette mission, le jeune âge constitue une valeur ajoutée. Celui-ci, d’après mon expérience récente, me permet de comprendre les enfants et de les traiter sur un pied d’égalité, évitant ainsi l’instauration d’une relation père-fils. C’est là où ma notion d’hospitalité acquiert de l’importance car – l’accueil universel mis à part – je suis en mesure de comprendre les besoins de chaque enfant et de chaque adolescent dans un monde en mutation et donc d’avoir une approche personnalisée.

Faire face à des adversités de tout genre m’a permis d’acquérir une plus grande maturité. Cependant, je ne fais pas l’erreur de croire que j’ai tout vu. L’hôpital ne cesse de nous surprendre et de nous donner des leçons. Par exemple, j’ai vite appris qu’une maladie grave s’associe souvent à la marginalisation sociale ou en est la conséquence.

A l’époque où nous vivons, les jeunes ont pris conscience qu’il faut changer la donne. Cet engagement me donne la force de consacrer une partie de mon temps à trouver des réponses aux demandes de la société. Car si les jeunes ne participent pas au progrès collectif, qui pourra assurer le développement social ?