mardi 30 juin 2015

Etre à l'écoute de la souffrance

Frère KARL WIENCH
Allemagne
Hier, alors que je terminais mon service à l'hospice et étais sur le point de rentrer chez moi, le téléphone a sonné. Comme j'étais seul à l'infirmerie, j'ai décroché. C'était, comme souvent à cette heure-là (les bureaux étaient déjà fermés) une dame qui souhaitait trouver une place à l'hospice pour son oncle gravement malade. Nous recevons souvent ce type d'appels; il ne s'agit pas simplement de demandes d'hospitalisation chez nous, mais aussi la possibilité pour les familles de parler de toute la douleur qu'elles vivent lorsqu'elles accompagnent un malade en phase terminale. Je sais que pouvoir exprimer ses soucis apporte un peu de réconfort, et j'ai donc consacré le temps nécessaire à cette conversation, à cette famille et donc à l'oncle malade. Je l'ai fait parce ce que j'en avais la possibilité, parce que je voulais éviter d'expédier rapidement les choses, d'obliger la dame à expliquer à nouveau la situation à un collègue après le changement d'équipe ou d'être transférée d'un interlocuteur à l'autre; je lui ai donc offert un petit moment d'hospitalité. De tels gestes peuvent prendre différentes formes en fonction des circonstances. Ils sont possibles toujours et presque partout, si on le veut.

lundi 29 juin 2015

Donner sans rien attendre en retour

ELENA ECHEVERRY DE URIBE
Colombie
Je m’appelle Elena Echeverry de Uribe et depuis près de 40 ans je suis bénévole à la Clinique Saint Jean de Dieu. Mon témoignage d’hospitalité consiste essentiellement à accompagner des patients hospitalisés. Je tente de leur offrir une aide désintéressée car je n’attends rien en échange ni aucune rémunération. Je ne peux leur offrir que ma sollicitude pour réconforter ces personnes défavorisées. Je tente d’imiter l’exemple de notre frère aîné, Jésus. Mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle je pratique ce bénévolat. J’imite également l’exemple de ma mère qui, en cachette du restant de la famille, avait une authentique vocation au service et a aidé son prochain de multiples manières. Ce n’est qu’après sa mort que nous avons découvert sa générosité. Quant à moi, j’éprouve une grande satisfaction à pouvoir secourir tant de malades. J’ai également la chance d’avoir un foyer heureux et des enfants charmants et gentils. Je remercie la clinique de m’offrir la possibilité de m’épanouir comme personne et de me former spirituellement et humainement en ayant l’occasion d’approfondir au sein de la Commission de la pastorale socio-sanitaire, les principes, les valeurs et la mission de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu.

dimanche 28 juin 2015

Proclamer le Royaume aux pauvres et aux malades

Frère AROKYA RAJ
Inde
Je suis né dans une famille d’agriculteurs en 1991 et j’ai deux frères. Lors d’une visite à l’école de Tamil Nadu du promoteur des vocations de l’Ordre, j’ai entendu parler de saint Jean de Dieu et du charisme de l’hospitalité. Ce saint et sa mission de prendre soin des malades et des délaissés m’ont fort touché. J’en ai parlé avec mes parents qui m’ont dit que j’avais le choix soit d’entrer chez les frères soit de continuer des études. Je me suis rendu plus tard à une retraite pour les vocations dans une maison de l’Ordre, à Trichy, et après cela j’ai été accepté comme candidat et j’ai entrepris ma formation initiale. 

Pendant la deuxième année de noviciat, j’ai expérimenté la manière dont les frères pratiquent l’hospitalité dans diverses œuvres de l’Ordre. J’ai pu constater que les frères et les collaborateurs vivaient ce que l’on m’avait enseigné au noviciat, à savoir imiter le Christ compatissant et miséricordieux dans leur service auprès des malades, des pauvres et des démunis. Ils s’efforcent d’être comme Jésus qui passa sur cette terre en faisant le bien et en guérissant toutes sortes de maladies et infirmités. J’ai compris qu’en faisant preuve d’hospitalité envers tous, l’Ordre soutient la mission de l’Eglise, c’est-à-dire proclamer et manifester le Royaume aux pauvres et aux malades. Ce faisant, nous transformons notre propre existence. Je suis heureux d’avoir répondu à cette vocation merveilleuse, vocation qui garde présente dans notre société la présence miséricordieuse de Jésus de Nazareth.

samedi 27 juin 2015

Servir Dieu tel que nous sommes

Frère AUGUSTO VIEIRA GONÇALVES
Brésil
Je suis né en 1957 dans la banlieue de Fátima (Portugal). J’ai grandi dans une famille de paysans honnêtes et chrétiens.

Dès l’âge de 11 ans, j’ai grandi davantage encore à l’école apostolique des Frères de saint Jean de Dieu, où j’ai connu l’Ordre, j’ai fait mes études et me suis initié aux soins aux patients psychiatriques. Là, j’ai compris que je voulais me consacrer à Dieu.
   
A 17 ans j’étais novice, à 19 ans j’ai fait ma première profession. A cette époque-là, j’étais un peu saint et un peu rêveur ; j’étais en quelque sorte protégé du monde,  assez instruit et plutôt immature.   
Avec les missionnaires Rédemptoristes, ma catéchèse est devenue théologie : le Père Santos m’a enseigné les choses de Dieu et celles de l’homme. A l’université, j’ai étudié la comptabilité et la gestion.

Au Portugal, j’ai travaillé surtout dans le domaine de la gestion ; j’ai été à la tête de communautés et d’œuvres ; j’ai été journaliste, puis animateur hospitalier et agent de pastorale des jeunes. A l’âge de 45 ans, je me suis rendu au Brésil où pendant 5 ans j’ai pris les rênes de communautés et d’œuvres avant de me consacrer, pendant 7 ans, à l’hospitalité en faveur de populations démunies.

Je crois que j’ai été, et que je suis encore plus rationnel que sentimental, plus laborieux que sociable. J’ai toujours préféré mon bureau aux soins infirmiers, la théologie à la dévotion, l’idéal à la souffrance. J’ai commencé trop tôt, mais, Dieu merci, les choses vont assez bien dans ma vie. Mais ma vie serait bien meilleure si j’avais moins de défauts et de carences ! 

Je pense que j’ai été le partenaire de l’Esprit saint dans la création et le suivi de la jeunesse hospitalière au Portugal et de la Maison de l’hospitalité au Brésil : dans le premier cas j’ai guidé la personne vers l’hospitalité, dans le second je lui ai offert l’hospitalité. 

Ainsi, Dieu et Jean de Dieu sont devenus pour moi une réalité et le deviennent chaque jour davantage.
  
Mon avenir ? Ils le diront !

vendredi 26 juin 2015

Soulager la souffrance des membres du Christ souffrant

Frère SEVERIN AGOSSOU
Afrique
J’ai été à l’école jusqu’en classe de 3ème. Puis j’ai appris la soudure tôlerie. Entré au monastère de Kokoubou (Bénin) en 1995, j’ai émis les vœux temporaires pour trois ans, le 15 août 1999.

En 1996 j’avais des verrues plantaires et je suis allé à Afagnan pour être opéré par le Frère Florent. Un an après il y a eu récidive. Et en 1997, j’ai été une seconde fois opéré à Tanguiéta. C’est le point de départ de ma vocation hospitalière. Après mon opération au cours de mon hospitalisation à la clinique de Tanguiéta, j’avais très mal, et j’ai eu des nuits blanches, sans sommeil. Autour de moi, le cri et l’angoisse de tant d’autres malades qui souffraient et n’avaient pas de sommeil, me plongèrent dans le monde de la souffrance. Alors, je me suis posé la question de savoir pourquoi la maladie devenait atroce la nuit ? Et pourquoi la nuit était sans fin ? Et très longue ?

Dès lors, le monde des souffrants devint ma passion. Je me sentais attiré dans ce monde afin de le comprendre et de pouvoir soulager un temps soit peu la souffrance des membres souffrants du Christ. Car je L’ai découvert dans le souffrant. Soulager la souffrance des malades  est une tâche noble. J’ai fait l’expérience du dépouillement et de la petitesse du Christ dans le souffrant.

Retourné au monastère, je ne pouvais pas me détacher du monde des souffrants. Il occupait toute ma pensée, mes journées. J’ai partagé cette expérience avec mon confesseur, mon prieur qui m’a conseillé de faire un stage chez les frères hospitalier de Saint Jean de Dieu.

J’ai fait alors une demande de stage aux frères de Tanguiéta pour une période de trois mois en 2002 ; elle me fut accordée et j’ai commencé le stage en mars 2002. Ce stage n’a fait que confirmer mon grand désir d’être au service des membres souffrants du Christ.

C’est alors que j’ai demandé à être admis dans l’Ordre hospitalier des frères de Saint Jean de Dieu. J’ai commencé le postulat le 28 août 2003 et le noviciat le 15 août 2004. J’ai fait la profession temporaire le 14 août 2006. 

Après la profession temporaire, je suis allé à Tanguiéta pour la mise en route du laboratoire de phytothérapie, en attendant une formation professionnelle pour le bien des malades. 

Depuis le 15 octobre 2012, je suis à l’école des infirmiers auxiliaires d’état d’Afagnan pour une formation de trois ans.

jeudi 25 juin 2015

Le service de l’hospitalité demande de s'améliorer sans cesse

ELENA ÁLVAREZ
Amérique du sud méridionale
Je suis infirmière diplômée, chargée du contrôle des soins infirmiers.

Dans l’accomplissement de mon travail je m’efforce de m’améliorer sans cesse et je suis sûre que la connaissance de l’œuvre et de l’esprit de saint Jean de Dieu ne fera que renforcer mon sentiment d’appartenance à l’Ordre. 

Je m’efforce également de consolider mes relations avec les autres à partir de valeurs telles que la solidarité, la tolérance, la gentillesse et, surtout, l’hospitalité qui est notre charisme. 

Le travail bien fait, accompagné d’une formation permanente m’aidera à grandir sur le plan professionnel et humain.

mercredi 24 juin 2015

Exercer l'hospitalité tout au long de sa vie

Frère RAPHAEL DILLON
Australie
Je suis né en 1919 et au moment de rédiger ce témoignage j’ai 95 ans. J’ai grandi dans le Queensland du Nord dans une ville qui s’appelle Cairns. Nous étions quatre enfants et j’étais le plus jeune. Je suis allé au lycée chez les Frères Maristes et chaque année il y avait l’un d’entre eux qui venait nous parler de la vocation à la vie religieuse comme frère. J’ai pensé à un moment de devenir un Frère Mariste mais, au moment de quitter l’école j’ai décidé de rejoindre l’activité de mon père – il fabriquait des boissons non-alcoolisées. C’est le curé de ma paroisse qui m’a fait connaître l’Ordre. Lui-même était un religieux augustinien, le Père Thomas Hunt OSA. Il m’a remis des opuscules de promotion vocationnelle que l’Ordre avait envoyés dans les diverses paroisses d’Australie. L’idée d’appartenir à un Ordre qui faisait des œuvres de charité me plaisait et j’ai donc demandé à y entrer. Je suis entré au noviciat de Morisset New South Wales le 8 Mars 1950, J’avais 31 ans. Je me suis ensuite rapidement formé comme infirmier spécialisé en psychiatrie et j’ai exercé l’hospitalité comme tel en Australie et en Nouvelle Zélande de même qu’en Papouasie Nouvelle Guinée et aux États-Unis d’Amérique. Maintenant, que je suis arrivé au terme de mon existence, je vis dans une maison de retraite, mais continue à exercer l’hospitalité auprès des résidents de cette maison.

mardi 23 juin 2015

Aider de son mieux

ROBERT BUEHRINGER
Autriche
Je suis secrétaire provincial de la Province d’Autriche ; mon rôle est donc administratif. J'ai dans mon bureau une image de saint Jean de Dieu qui sauve un vieil homme d'une maison en feu. Aider les autres au moment où ils en ont besoin est pour moi le cœur j de l'hospitalité ; je l’avais déjà vécu chez les scouts avec le principe d'"une bonne action par jour".

Il y a toujours quelqu'un à aider à surmonter un obstacle qu'il ne pourrait peut-être pas franchir seul. Cette forme d'aide ne signifie pas soutenir continuellement la personne, mais seulement l'épauler pendant un moment, dans une situation difficile.

Les collaborateurs qui ne sont pas directement en contact avec les patients contribuent différemment à l'hospitalité : ils fournissent des informations, font office de gardiens de trésors, ils expliquent les textes de lois, contrôlent contrats et chiffres. Mais leur mission est parfois tout simplement d'écouter, par exemple lorsque l'interlocuteur peine à trouver une réponse qu'il a en lui. L'entraide professionnelle au sein de l'équipe administrative est très importante, car la jungle administrative rend nécessaires boussole, torche et corde de sécurité. Trouver ensemble le meilleur chemin nous met sur la bonne voie pour sortir de cette jungle.

Le tableau montre à côté de saint Jean de Dieu un jeune et un homme qui protège Jean de Dieu lui-même. C'est ainsi que je conçois mon rôle personnel : appui et soutien à ceux qui, au sein de l'Ordre, assument leur rôle en tant que frères. Et, comme on le dit aussi chez les scouts : de mon mieux !

lundi 22 juin 2015

Les valeurs de saint Jean de Dieu rendent la vie plus agréable

MARIA ANTONIA ROMO
Andalousie
Après avoir traversé une étape de la vie très difficile, liée à l’âge et au départ des enfants qui se marient, j’avais beaucoup de temps pour réfléchir et pour trouver un sens plus profond à ma vie. Convaincue que j’étais que les mêmes soins que j’avais dispensés aux membres de ma famille, je pouvais les offrir à tous ceux qui en avaient besoin, j’ai donc décidé de m’adresser à l’hôpital des frères de saint Jean de Dieu. 

L’accueil qui me fut réservé fut très émouvant. Au service de soins palliatifs, que ce soit pendant ou après ma formation, la responsable de ma formation, les directeurs et les professionnels de l’œuvre m’ont toujours aidée et respectée.  

Leur aide a été précieuse, mais, au fil du temps, j’ai compris que ce sont les malades, « mes enfants » comme je les appelle souvent, qui m’aident vraiment et me donnent la force nécessaire pour réaliser mon travail quotidien : même s’ils traversent des moments difficiles, ils sont capables de les partager avec moi. 
  
De ce fait, je suis prise dans une spirale qui accroît mon engagement, me comble et m’amène à me dévouer toujours plus à leur service.  

Je n’ai pas une longue pratique, mais j’ai déjà de très beaux souvenirs, tels le jour où j’ai été nommée bénévole, les activités de Noël, les visites aux œuvres de l’Ordre, les processions. Autrement dit, des valeurs qui à force d’être partagées, rendent notre vie plus agréable jour après jour.    

dimanche 21 juin 2015

Frère de saint Jean de Dieu au service des justiciables

Frère BRIAN EGAN
Australie
Je suis né à Sydney le 7 février 1941 mais j’ai d’abord grandi à Lithgow, une ville à 150 km à l’ouest de Sydney. C’est là que j’ai été à l’école primaire Saint Patrick et ensuite au lycée tenu par les Frères des Écoles Chrétiennes. Ma famille était fort impliquée dans la vie de la paroisse. Après le lycée, j’ai pu combiner une formation religieuse et spirituelle à une formation de gestionnaire d’une grande chaîne de vente au détail. J’ai connu l’Ordre par l’intermédiaire d’un cousin qui y était entré et une brochure reçue lors d’une retraite. 

Je suis entré dans l’Ordre en janvier 1963 pour commencer ma formation initiale. J’ai également reçu un formation de soignant et c’est à ce titre que j’ai travaillé dans plusieurs de nos œuvres en Australie. Je me suis formé plus tard comme agent de pastorale. 

À l’heure actuelle, j’exerce mon hospitalité en offrant un programme de soutien juridique à quiconque doit faire face à une injonction des tribunaux de Sydney afin de lui donner conseils et réconfort. Ceux d’entre nous qui travaillent dans ce secteur offrent une oreille attentive, un visage aimable, une présence chaleureuse aux victimes, défenseurs, témoins et leurs proches. Nous offrons notre empathie et compréhension sans préjugés ou partis pris à quiconque en a besoin. Nous sommes également des agents de liaison avec les fonctionnaires de justice, les membres de la police et les avocats. Je travaille à l’heure actuelle à la Cour Suprême du District de Sydney, un tribunal qui ne chôme pas.

samedi 20 juin 2015

Avoir un cœur ouvert aux souffrances des hommes

ANDREA AVESANIItalie
C’était un jour de mai 1992 quand les frères de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu m’accueillirent à la pharmacie du Vatican. « A partir d’aujourd’hui, nous allons travailler ensemble. Bienvenue ! », me dit Frère Fabiano, Supérieur de la communauté. Et d’ajouter : « Je te présente les frères qui travaillent ici ». J’en connaissais un grand nombre depuis mon enfance. Et il continua : « Frère Augusto, directeur adjoint. Frère Arcangelo, qui travaillera avec toi. Frère Martino, Frère Giovanni, Frère Claudio, Frère Mariano et Frère Anselmo ».  Je me souviens de tous avec gratitude et affection : ils m’ont beaucoup appris.

Je ne suis ni un frère, ni un collaborateur, ni un bénévole : je suis un pharmacien de la pharmacie du Vatican. Depuis plus de vingt ans, je travaille avec les religieux de la communauté des Frères de saint Jean de Dieu au Vatican. Religieux et laïcs, salariés du Saint Siège, nous avons tous le privilège et l’honneur de collaborer avec le Saint Père dans son apostolat. 
  
Au fil du temps, les frères australiens sont partis et de nouveaux frères sont arrivés : espagnols, indiens, polonais, anglais, africains et vietnamiens. Dans un esprit d’accueil, nous avons partagé avec eux les souffrances, les satisfactions, les repas. Nous avons construit une véritable fraternité, en surmontant parfois des problèmes inévitables. Et quand la vie nous a mis à rude épreuve, et je le sais d’expérience personnelle, nous n’avons jamais été seuls. En dépit de la mondanité, des tentations causées par l’argent et le pouvoir, nous n’avons jamais perdu de vue les enseignements de saint Jean de Dieu : un cœur et un esprit ouverts aux personnes qui souffrent, à la misère de l’homme.

C’est ainsi que les Frères de saint Jean de Dieu ont géré et gèrent la pharmacie du Vatican. Et… le jour de la saint André leurs vœux ne se font pas attendre !

vendredi 19 juin 2015

Le bonheur de voir sourire un enfant

CRISTIAN ENRIQUE RODRIGUEZ TORO
Colombie
Je m’appelle Cristian Enrique Rodríguez, et suis en dixième à l’Institut Saint Jean de Dieu de Bogota. Le plus grand bonheur est de voir le sourire d’un enfant et c’est encore mieux lorsque c’est toi-même qui l’a provoqué ce sourire ! L’idée du projet “Transforme-toi en Roi Mage !” a démarré un jour où l’on m’avait invité avec d’autres compagnons à visiter le Centre Benoît Menni. En arrivant dans cet endroit situé dans une partie défavorisée de la ville, nous avons rencontré un nombre impressionnant d’enfants dont le visage exprimait la tristesse et la souffrance. C’était des gosses démunis, manquant de tout. En les voyant, j’ai été saisi du désir de les aider en créant un projet pour éclairer le temps des fêtes de Noël.

Nous avons commencé avec rien, en étant très nerveux. Mais nos compagnons nous ont secondés et répondu avec tant de générosité que nous étions remplis d’espérance. Le résultat a dépassé de loin nos attentes et nous sommes parvenus à récolter une grande quantité de cadeaux. Quand nous les avons distribués, nous étions déguisés en clowns et avons animé un beau moment de détente. Nous avons raconté l’histoire de saint Jean de Dieu et les enfants étaient très émus et souriaient comme s’ils avaient été enchantés. Cela a été la plus grande satisfaction pour tout ce que nous avions entrepris. Nous avons mis en place maintenant un autre projet à la Clinique Saint Raphaël qui porte le nom de “Bonheur” et consiste à organiser des sessions de thérapie du rire spécialement à l’intention d’enfants atteints du cancer.

jeudi 18 juin 2015

L'hospitalité c'est être simplement, là.

SHENG-HUA PEI Chine
Je suis responsable des services infirmiers dans le centre pour patients atteints de la maladie d’Alzheimer de l’Ordre en Chine. Je ne trouve pas de mots pour décrire le bonheur que j’éprouve en évoquant les trois années passées dans ce Centre avec ces patients âgés. J’y ai appris tant de choses importantes. À première vue, vivre avec des personnes âgées peut sembler banal mais il n’en est rien. Communiquer avec des personnes qui entendent mal et établir avec elles des relations de confiance peut s’avérer difficile. En outre, il est toujours pénible d’assister à leur diminution physique et psychique. Récemment, je me suis efforcé de communiquer avec une femme qui venait d’être admise. Depuis plus d’un mois, elle ne s’était pas lavée et n’avait pas lavé ses cheveux. On ne parvenait pas à la convaincre de le faire et donc nous avons décidé qu’il nous fallait la laver. J’ai commencé à la baigner en lui parlant doucement et très rapidement elle m’a aidé. Après le bain, elle m’a remercié à plusieurs reprises et essuyé la sueur de mon front. Comment vous décrire le sentiment de satisfaction et de bonheur qui m’a envahi à cet instant ? Dès ce moment-là, cette dame est devenue très aimable avec moi et un jour elle s’est approchée en me disant : “Merci beaucoup et acceptez ces chaussettes” qu’elle a sorties de son sac. Par ces mots, elle manifestait son bon et aimable caractère. Lorsque ces vieilles personnes que j’ai appris à si bien connaître meurent, c’est émouvant et très significatif pour moi de partager les derniers moments de leur vie comme un de leurs amis.

mercredi 17 juin 2015

le malade mental est porteur d'humanité

FRANCESCO GUARANOProvince Romaine
Depuis plus de 30 ans, je travaille à l’Institut de rééducation psychiatrique et de neuromotricité “San Giovanni di Dio FATEBENEFRATELLI” de Genzano. 

A l’heure actuelle, je suis coordinateur de la rééducation et des activités éducatives, étant moi-même éducateur professionnel. Au cours de ces longues années, j’ai appris qu’aucun métier n’apporte autant d’émotions, de drames, de victoires et d’échecs que celui de prendre soin de l’homme. Je n’ai pas choisi ce chemin faute d’alternatives, car dès l’âge de vingt ans j’ai pu avoir cet emploi stable dont rêvent tant de jeunes. Je n’ai même pas été foudroyé sur le chemin de Damas, car j’étais engagé dans le domaine social dès mon adolescence. J’aurais pu fort bien garder mon travail et mon train-train quotidien tout en maintenant mon engagement dans le social comme bénévole. Pendant plusieurs années, j’ai vécu dans mon Institut comme si je ne voyais pas ni n’entendais cette humanité blessée dans le corps et dans l’âme.

 Or, j’ai lu des ouvrages de grands humanistes comme Franco Basaglia, un homme qui rend la dignité à ceux qui en ont été privés. Bref, pendant des années j’ai vécu à côté de gens ʺdifférentsʺ sans avoir compris qu’être différent comporte et apporte une richesse. J’ai continué des études pour acquérir les compétences nécessaires pour devenir éducateur professionnel et veiller à ce que les malades en institut psychiatrique maintiennent autant que possible leur autonomie de vie. Depuis quinze ans, je coordonne également des stages pour des personnes venant d’instituts semblables au nôtre. Ces stages me permettent d’entrer en contact avec de nombreux jeunes et de travailler en étroite collaboration avec un frère de l’Ordre de saint Jean de Dieu. Ceci nous donne l’occasion d’expliquer l’histoire de l’Ordre, le parcours et le charisme de son fondateur. Je pense avoir vraiment trouvé ma vocation de collaborateur laïc dans ce contexte de proximité avec le patient souffrant d’un manque de raison, incapable d’articuler clairement sa pensée mais qui est porteur d’une humanité, humanité qui semble de plus en plus ignorée et rejetée par nos sociétés malheureusement.

mardi 16 juin 2015

Etre l'instrument du Seigneur pour pratiquer sa miséricorde



JAVIER ALBERTO ENRÍQUEZ JIMÉNEZ
Colombie
J’ai commencé à travailler en tant que collaborateur dans le département de la Pastorale socio-sanitaire de l’Hôpital Saint Raphaël de Pasto le 14 février 2013.

Être membre de cette Institution est pour moi une occasion d’épanouissement personnel car j’ai la conviction que je peux aider à se construire les personnes qui croisent ma route. Se sentir un instrument dans les mains du Seigneur est une grande satisfaction. En transmettant sa Parole, je renouvelle chaque jour mon engagement à mieux servir les malades, leurs familles, les collaborateurs, les bénévoles, les voisins et les bienfaiteurs. Grâce au soutien inconditionnel des frères, je peux me consacrer totalement au service hospitalier en suivant l’exemple de notre maître, saint Jean de Dieu, un des plus beaux exemples de dévouement et de miséricorde. 

Appartenir à la Famille hospitalière de saint Jean de Dieu est une grande chance et j’en rends grâce au Dieu de la vie au cours de la célébration eucharistique, de la prière et lorsque je médite sa sainte parole. Je me sens rempli de gratitude envers Dieu qui m’a appelé à ce service d’hospitalité et je renouvelle ma réponse à cet appel chaque jour.

lundi 15 juin 2015

Traiter les gens avec respect comme un membre de notre famille

SERENA PARK
Corée du Sud
Je suis la responsable du service infirmier de la Maison de retraite de l’Ordre à Damyang. Ce service a été inauguré en décembre 2007 et notre premier résident était un homme de 91 ans. Il était un ancien militaire. Au début, il gardait les yeux fermés et ne voulait pas marcher. Il refusait ses repas, ses médicaments et tout ce qui lui était présenté. Lorsqu’on l’aidait à se laver les dents, il attrapait la brosse à dents et la jetait au loin en menaçant avec violence le personnel soignant. Nous avions de grosses difficultés pour communiquer avec lui à cause de sa surdité et d’un début de démence sénile. Au fil des jours, il a commencé à aller mieux, grâce surtout à la sollicitude et aux soins des frères et du personnel soignant. Les membres de sa famille étaient étonnés devant l’amélioration de son comportement. Il a commencé à manger ses repas de manière autonome et à montrer de l’intérêt pour son environnement et les personnes qui l’entouraient. Parfois même, il lisait un livre. Lorsqu’un frère l’aidait à regarder un film sur des soldats sur internet, il était content et souriait. Petit à petit, il a reappris à marcher avec l’aide d’un déambulateur ce qui a grandement stupéfié ses proches. Au moment de sa mort, il avait passé cinq ans de sa vie dans la Maison de retraite. Parfois, je me demande : “Mais qu’est-ce-que c’est que l’hospitalité ?” N’est-ce pas faire toujours de notre mieux pour les personnes dont nous avons la charge et les traiter avec respect comme si elles étaient un membre de notre propre famille ? Pour moi, membre de la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu, voilà ce que signifie ce beau mot d’hospitalité.

dimanche 14 juin 2015

Le malade, méprisé ou abandonné est mon frère

Frère PHILIPPE PATAYODI
Afrique
« Il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ses frères ». Donner sa vie ! C’est ainsi je me suis senti appelé à donner ma vie pour les plus pauvres, les malades et les démunis. Ma vie en communauté hospitalière pour cette cause commune fut et demeure mon désir le plus profond de mon don total à Dieu pour suivre le Christ compatissant et miséricordieux aux services de mes frères pauvres et malades.

Mon cheminement dans cette famille hospitalière est une expérience riche de points positifs et négatifs à chaque étape de ma formation qui m’enrichissent pour ma vie quotidienne. Conscient que sans Dieu je ne peux rien, chaque matin je m’enrichis par la célébration eucharistique où je me nourris de la parole de Dieu, du corps et du sang du Christ qui me vivifient toute la journée dans mes rapports avec mes frères et sœurs. Cet amour et ce désir constants de la présence de Dieu dans ma vie m’envoient vers mes frères pour les écouter, partager leurs peines et leurs joies; pour recevoir et accepter tout le monde sans discrimination de langue, de culture, de nationalité, de race. Cela m’envoie aussi à compatir avec mes frères malades et délaissés qui n’ont personne pour s’occuper d’eux.

Mon expérience hospitalière dans cette communauté de scolasticat se résume par ma disponibilité de cœur à accepter tout le monde tel qu’il est, sans mépris pour sa faiblesse, car pour moi toute personne peut être pauvre, malade, méprisée ou abandonnée à un moment ou l’autre de sa vie. Le malade, le méprisé ou l’abandonné le plus proche est mon frère, le collaborateur avec qui je vis. En méditant sur la vie de notre père saint Jean de Dieu, je me trouve embrasé par la miséricorde de Dieu qui me motive à donner à mon entourage le meilleur de moi-même. Ma relation claire et sincère avec nos collaborateurs s’exprime par l’écoute et les encouragements : telle est mon hospitalité comme frère de St Jean de Dieu. Dans les petits services rendus, ils voient une particularité qui les marque et parfois ils me l’expriment. Ceci est l’une des actions de l’Esprit de Dieu, car par moi-même je ne peux rien faire qui puisse marquer positivement quelqu’un, à cause de ma faiblesse humaine. Conscient de cette faiblesse, je m’abandonne chaque jour dans l’Amour du Père par la constante recherche à vivre ma journée dans sa Lumière. L’esprit d’hospitalité me conduit vers tout le monde grâce à une relation simple et humaine, en particulier vers les collègues de l’école, vers les malades à visiter, grâce à mes prières et aussi avec mon argent de poche que j’utilise pour aider le plus démunis que je croise dans ma vie.

samedi 13 juin 2015

Offrir le meilleur de ce que nous avons

ROSAURA JULIAN GALVEZ
Espagne
Accueillir l’autre et se mettre à son service constitue le fondement de notre travail. Cela nous valorise. Se sentir membre de l’œuvre à part entière dès le début nous donne force et enthousiasme. 
Les personnes que nous prenons en charge nous stimulent. Il s’agit souvent de personnes très vulnérables que la société rejette et qui nous apprennent au quotidien qu’il suffit d’un petit geste pour les rendre heureuses. 

Au cours de ces cinq dernières années, j’ai vécu beaucoup d’expériences qui ont enrichi mon humanité. Aujourd’hui, j’aide, j’écoute et j’offre un sourire sans rien attendre en retour.   
Une des expériences qui m’a le plus marquée est celle d’avoir contribué avec mes collègues à trouver un logement digne pour une des personnes que nous avions prise en charge. Une fois installée dans son appartement, elle est revenue pour nous dire à quel point nous lui avions changé la vie et l’avions rendue heureuse. Les mots me manquent pour exprimer les sentiments que j’ai éprouvés à ce moment-là, mais cela m’a appris à valoriser les petites choses de notre quotidien qui auparavant passaient inaperçues.

Grâce à des institutions comme la nôtre, ces personnes qui n’ont ni famille ni ressources suffisantes pour subvenir à leurs besoins, ont la possibilité de trouver un foyer, un accompagnement, un suivi médical. Voilà le grand travail que réalise la Fondation où nous travaillons jour après jour pour offrir une meilleure qualité de vie aux personnes que nous accueillons.

vendredi 12 juin 2015

Hospitalité signifie offrir des soins de qualités


NORMA BULAN Etats Unis
Je m’appelle Norma Bulan. J’ai été fort impressionnée de voir la merveilleuse structure de la Maison de santé et de retraite Saint Jean de Dieu lorsqu’en février 2012 j’ai été embauchée comme directrice du nursing. Contrairement aux autres structures dans lesquelles j’ai travaillé comme directrice du nursing pendant vingt ans, les défis que je dois relever à Saint Jean de Dieu ne se limitent pas à respecter les normes fédérales et de l’état de Californie, mais de réaliser la mission en pratiquant les valeurs de l’Ordre Hospitalier de saint Jean de Dieu. Pour un professionnel de la santé, HOSPITALITÉ signifie offrir des soins de qualité à quiconque en a besoin quels que soient sa race, sa religion ou son statut financier. Il s’agit d’améliorer leurs conditions de vie et de santé pour les jours qui leur restent à vivre. Cela exige un dévouement désintéressé de la part des collaborateurs lorsqu’ils soignent les malades ou les personnes âgées. Comme directrice responsable du nursing, mon objectif est de former une équipe avec les collaborateurs et de faire en sorte qu’ils travaillent ensemble pour assurer des soins de qualité, améliorer les relations entre les soignants et les résidents, soutenir et réconforter les familles dans leurs tribulations. 

En travaillant à Saint Jean de Dieu, j’ai pu fortifier ma foi en Dieu. Lorsque les choses deviennent plus difficiles, je demande à Dieu de me bénir et de me donner la sagesse nécessaire pour orienter mon équipe à remplir son devoir avec compassion et à donner à nos résidents une vie aussi confortable et heureuse que possible malgré leurs souffrances.

jeudi 11 juin 2015

l'hospitalité en toute simplicité

ALEXANDRA WALLBRUN
Allemagne
Je voudrais vous raconter une très belle soirée barbecue chez moi.
Mon mari, mes trois enfants et moi-même avions invité cinq religieux à ce barbecue.

Nous étions très nerveux, nous espérions que tout se passerait bien, que nous trouverions des sujets de conversation, que le temps serait de la partie et que l'ambiance serait bonne.
Le moment venu, nos invités arrivent. L'accueil est très cordial et décontracté.

Mon mari s'occupe ensuite du barbecue. Il commence à pleuvoir; je débarrasse dehors et dresse la table à l'intérieur.

Comme toujours, les enfants sont turbulents, très vifs et bavards. Nous trouvons immédiatement des sujets de conversation. Attirés par l'atmosphère détendue, nos voisins se joignent à nous. La pluie s'arrête d'un coup et le soleil brille à nouveau.

Ma fille aînée décide alors d'organiser une visite guidée du village et de l'église; la voilà partie avec deux de nos religieux. Après le repas, la visite se poursuit à bicyclette dans le village.
Pendant ce temps, nous sommes installés confortablement sur la terrasse, écoutons de la musique et chantons; même les plus petits sont enthousiastes.

Plus tard, tout le monde s'active. Certains s'essayent au trampoline, au badminton ou au waveboard; d'autres s'amusent à créer des bulles de savon, à peindre des cailloux,... bref on  fait un peu de tout.
Comme on le fait dans une grande famille.

La -longue- soirée se termine avec des conversations intéressantes et joyeuses à la lumière des bougies.

Un bel exemple d'hospitalité vécue

mercredi 10 juin 2015

A la suite de "l'homme qui sut aimé"

Frère VIDAL J. QUIROS PULGARIN
Colombie
J’ai fait ma première profession le 26 avril 1962 à  Ibaté Cundinamarca, et la profession solennelle le 26 avril 1968 à la Clinique Notre-Dame de la Paz - Bogotá D.C.  J’ai célébré solennellement mon jubilé d’or en 2012. 

Je me suis préparé aux différentes étapes de ma vie de religieux en suivant l’esprit et le charisme de cet “Homme qui sut aimer”, en ne négligeant jamais ma formation permanente. J’ai toujours consacré du temps à la prière, moteur de ma vie spirituelle. Je me suis efforcé d’approfondir la spiritualité de mon Ordre bien-aimé, sans négliger, bien sûr, la vie fraternelle en communauté. Où que je me trouve, j’ai exercé l’hospitalité en servant chaque jour mieux les malades, leurs proches, les collaborateurs, les bénévoles ainsi que tous ceux qui, mus par l’Esprit Saint, se mettent au service de l’humanisation et de l’évangélisation conformément aux indications de l’Église. Je me suis consacré dans le but très précis de réaliser le commandement du Christ : “Soigner et guérir les malades” (Matthieu 10,7-8). 
La réflexion, la formation, l’expérience de la parole, l’accompagnement de mes directeurs spirituels ainsi que la pratique des sacrements bien célébrés, en particulier celui de l’Eucharistie, ont été et, je l’espère, continueront à être les balises qui m’ont conduit jusqu’à ce jour. 

Je rends grâce à Dieu de me sentir épanoui dans ma vocation. Je m’empresse auprès des malades et je participe avec enthousiasme à l’équipe de Pastorale socio-sanitaire. Dans toutes les maisons où j’ai séjourné, j’ai travaillé en étroite collaboration avec les bénévoles.

mardi 9 juin 2015

L'Ecoute est au centre de notre relation

JINSUK YU
Corée du Sud
Je travaille dans une maison de retraite pour personnes âgées à Gwangju, en Corée du Sud. Cela fait 8 ans maintenant que j’ai commencé et que je suis devenue un membre de la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu. Lorsque j’ai débuté, j’étais chargée du programme des visites à domicile créé pour aider les personnes âgées qui vivent seules et ont des difficultés physiques ou financières. La majorité d’entre elles habitaient dans des logements vraiment délabrés. Ces vieillards habitent seuls et sont dépendants des autres membres de leur famille qui vivent au loin. Lorsque je me trouvais devant ces situations, je m’angoissais et me demandais ce que je pouvais bien faire pour les secourir. Je ne cessais de me poser la question : “Comment puis-j
e les aider dans cette situation de misère ?”  J’ai découvert que le plus important n’est pas de se montrer actif et de faire des choses, mais de leur permettre de me raconter leur vie. Il me suffisait de les écouter avec un esprit ouvert. Je devais faire preuve d’hospitalité par rapport à toutes ces expériences de vie dont ils me parlaient et qui leur étaient si chères. Je devais adopter la même capacité d’écoute envers les personnes âgées du Centre. Elles appréciaient mon écoute et en étaient heureuses. Je découvre chaque jour davantage que les divers programmes mis en place et les secours financiers ne sont pas toujours le plus urgent ni le plus important pour les personnes âgées ; elles ont surtout besoin de rencontrer des personnes prêtes à vraiment les écouter.

lundi 8 juin 2015

L'hospitalité est au cœur de l'Evangile


Frère MALACHY BRANNIGAN
Province d'Europe Occidentale
Pour moi, l’hospitalité est au cœur de l’évangile. C’est une question d’acceptation totale de l’autre. Créés à l’image de Dieu, ce que nous faisons à autrui, c’est à Dieu même que nous le faisons. Etre hospitalier signifie se donner totalement sans se soucier des conséquences que l’on pourrait subir. C’est une question d’attention, de sollicitude, de tendresse et d’acceptation. L’hospitalité ne connaît pas de frontières et sa sollicitude étreint tout un chacun sans distinction de croyance, de couleur, de genre ou de race. Chaque fois que je rencontre une personne, je suis totalement attentif à l’autre, parce que dans cette rencontre Dieu lui-même est présent.

A « Olallo House » où je travaille depuis quatre ans, je rencontre des graves blessés de la vie au point que beaucoup d’entre eux ont été des clochards pendant pas mal d’années. Lorsqu’ils arrivent à Olallo House, ils sont particulièrement vulnérables : sans un sou, sales, souvent drogués, séparés de leur famille, ayant tout perdu, même parfois leur citoyenneté. C’est dans de telles circonstances que pratiquer l’hospitalité peut devenir un authentique défi. Toutefois, l’hospitalité est victorieuse lorsqu’on fait de son mieux pour vivre le message évangélique de Jésus Christ en soulignant toujours la dignité et la valeur de chaque être humain.

dimanche 7 juin 2015

Etre fier d'appartenir à la famille hospitalière

MARCELA AGUILAR MENDOZA
Mexique
Mon histoire commence en faisant partie de la cinquième génération de psychologues cliniques et de liaison, une expérience qui m’a permis d’acquérir toute une gamme d’outils précieux pour mon travail. Là, j’ai connu la philosophie de l’Ordre Hospitalier : « faites du bien à autrui et vous vous ferez du bien ! » Je travaille dans cet hôpital depuis 2005. Il serait impossible de résumer en quelques mots les émotions que j’y ai vécues, les moments de joie, la formation, l’épanouissement personnel, professionnel et spirituel. 

Je remercie le Seigneur de m’avoir indiqué ce chemin, cet hôpital, ces personnes avec lesquelles j’ai tout partagé : mon mariage, la naissance de mes enfants, la mort de mon père… J’ai trouvé des amis, des personnes merveilleuses et sensibles qui m’ont beaucoup appris.

Je suis et je serai toujours fière d’appartenir à la famille hospitalière que je porte dans mon cœur.

samedi 6 juin 2015

Retrouver l'estime de soi

EUN-KYUNG PARK
Corée du Sud
Je suis infirmière et travaille dans le pavillon ‘Grenade’ avec des patients alcooliques. L’Ordre a mis en place un programme de traitements pour patients alcooliques et pour leurs proches à Gwangju depuis 1990. Son but est de conduire ces malades à mener une vie libérée de la dépendance de l’alcool, en reconnaissant que pour eux l’alcool constitue un problème et à l’accepter comme tel. Le service est organisé dans l’esprit d’hospitalité de saint Jean de Dieu. 

Je voudrais vous faire part de certaines expressions utilisées par nos patients qui sont en voie de guérison: “J’apprécie vraiment tout ce que vous avez fait et faites. Vous m’avez sauvé de l’abîme du désespoir et de l’impuissance dans lequel je gisais depuis si longtemps. Grâce à votre aide, je me sens renaître.” “Quand tous mes amis et même mes proches me traitaient comme un ivrogne invétéré, ici à Grenade, les frères et le personnel m‘ont respecté et traité comme un être humain ayant des droits”.  “Mes proches étaient préoccupés de constater l’environnement familial et ouvert qui règne à  ‘Grenade’ quand j’ai décidé de m’inscrire dans ce programme, mais moi, je percevais que le climat qui y régnait, me rendait responsable de mes actes et m’a permis de retrouver une certaine estime de moi”.  “J’ai pu cesser de boire et rencontrer le Seigneur avec l’aide et l’engagement des frères et du personnel grâce à leur programme qui s’inspire de celui des Alcooliques Anonymes pour retrouver une santé physique, psychologique et spirituelle”. 

Le Frère Hugh Gillan, d’Irlande, a créé un groupe de Alcooliques Anonymes à Gwangju en 1983. Je rends grâce pour l’engagement et l’enthousiasme de ce frère de saint Jean de Dieu qui est parti comme missionnaire en Corée. Je suis fier d’être un membre de la Famille hospitalière de saint Jean de Dieu.

vendredi 5 juin 2015

Donner aux autres tous ce que Dieu nous a donner comme dons

GIANNI Lombardie-Vénétie
J’aime voir les choses dans cette perspective. J’aime vivre en recherchant la paix et l’amour. Et pour atteindre cet objectif, je suis prêt à accueillir et à écouter ; à soigner avec tendresse, transmettre la bonne humeur, rassurer et « soulager » avec patience et prudence. Mais cela ne suffit pas. Encore faut-il agir avec détermination, optimisme, compétence et professionnalisme, en restant ouvert aux changements et à la formation tout au long de la vie. Ce n’est qu’ainsi que je pourrai transmettre ma positivité à mes frères qui souffrent, exulter, me réjouir en louant et remerciant le Seigneur pour ces dons. Peut-être pensez-vous que j’exagère ou que je minimise. Toujours est-il que je suis conscient que j’ai encore un long chemin à parcourir pour être pleinement en communion avec Dieu. Je reconnais mes fragilités et mes faiblesses et pour surmonter ces frustrations j’accepte humblement les limites de la nature humaine et j’ouvre mon cœur à Dieu. 
Paix à tous et faites le bien mes Frères !

jeudi 4 juin 2015

Unifier les collaborateurs à la mission des frères de Saint Jean de Dieu

SEGUNDO ROCA
Amérique du Sud méridionale
Je suis directeur général de la « Casa Nuestra Señora del Pilar » et je suis laïc, ce qui rend encore plus difficiles les défis que je dois relever. Je dirige l’œuvre avec l’aide de deux directeurs et de la communauté de frères et de sœurs. 

Une telle fonction exige l’adhésion inconditionnelle à l’hospitalité promue par l’Ordre et dont les bénéficiaires sont les patients, leur famille et les collaborateurs, dans un souci de durabilité de l’œuvre et des biens qu’elle distribue à ses membres.

Nous devons arriver à créer des synergies entre l’esprit d’organisation d’entreprise et les valeurs de l’Ordre dont les Frères sont les principaux témoins. A une époque où le concept de bienfaisance a profondément évolué, ceci permettra de faire  de l’œuvre un authentique centre de saint Jean de Dieu dans le monde contemporain.

mercredi 3 juin 2015

A l'imitation de Saint Jean de Dieu

DAI CHOI
Corée du Sud
J’ai travaillé pendant 21 ans au Centre Evergreen de Seoul, en Corée du sud. Il s’agit d’un centre de rééducation et d’insertion sociale pour des jeunes ayant des difficultés d’apprentissage. Ce centre offre une attention holistique. Depuis mon baptême, les mots du Seigneur : 'Amen, je vous le dis, ce que vous faites au moindre de mes frères, c’est à moi que vous le faites,' ont guidé mon travail pendant ces 21 années à Evergreen et constituaient le bâton sur lequel je pouvais m’appuyer lorsque j’étais fatiguée ou désespérée. 

Quand je regarde en arrière, je me souviens avec satisfaction comment j’ai pu réconforter les familles qui avaient le cœur brisé en voyant la situation défavorisée d’un de leurs proches. Je suis heureuse d’avoir pu établir de bonnes relations avec les bénévoles et les bienfaiteurs qui partagent généreusement leur temps et leur argent pour venir en aide aux usagers du Centre. Je suis heureuse d’avoir pu soutenir par moments les autres collaborateurs lorsqu’ils se sentaient découragés et fatigués. Je suis vraiment remplie de gratitude envers Dieu qui m’a conduite à  Evergreen où je peux modeler ma vie, en suivant les paroles du Seigneur,  sur celle de saint Jean de Dieu qui a consacré toute son existence au service de pauvres, des malades et des laissés-pour-compte. J’ai toujours l’impression de ne pas être suffisamment compétente pour aider ces jeunes, mais je me sens pardonnée, soutenue et réconfortée par la compréhension et la chaleur de la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu.

mardi 2 juin 2015

Rechercher le visage du Christ dans ceux que nous servons

Frère PETER MKANDAWIRE
Afrique
Toute vocation est un appel à se donner totalement à un autre. Nous, les Frères de Saint Jean de Dieu, nous sommes appelés à suivre le Christ en nous dévouant au service de nos frères et sœurs qui souffrent. La vie communautaire s’exprime de multiples manières dans la grande famille humaine. Avec tous ceux que Dieu met sur notre route, nous cheminons vers la sainteté en construisant le corps du Christ pour la plus grande gloire de Dieu. Comme religieux, nous recherchons le visage du Christ dans le visage de ceux que nous servons. Dans la prière, nous demandons de devenir nous-mêmes une manifestation du Seigneur. En ne faisant qu’un avec notre divin époux, nous nous nous efforçons de lui être agréables et, en mourant à nous-mêmes, nous espérons lui ressembler. Lorsque la vie religieuse est vécue de manière équilibrée, elle débouche sur la joie que produit l’amour donné et reçu dans un authentique esprit de famille.

Nous sommes une grande famille religieuse qui compte de nombreux frères avec des talents, des personnalités et des dons divers. Nous attendons des encouragements de nos frères aînés et admirons leur sagesse acquise par des années de prière et de service. Avec ceux de notre âge ou qui sont entrés dans l’Ordre en même temps que nous, nous renforçons les liens créés au noviciat. Nous partageons avec tous les frères une mission commune. Les plus jeunes nous apportent un surcroît d’énergie et de zèle alors que les plus âgés nous donnent l’exemple de la persévérance et de la fidélité. La vie communautaire est aussi exigeante que celle de toute famille humaine, mais avec le secours de la grâce et la force d’un amour gratuit, elle devient source de joie. Un frère raconte qu’il était plein de doutes quant à sa vocation à la vie religieuse, mais ceux-ci se sont évanouis lorsqu’au cours d’une visite il a entendu des éclats de rire provenant du noviciat. Il a compris alors qu’il pourrait vivre en communauté et que malgré les sacrifices demandés par la mission de l’Ordre il y trouverait la vraie joie.

La source des liens qui nous unit en communauté est l’amour présent dans la Très Sainte Trinité. Un tel amour élargit tout notre être et nous rend capables d’aimer dans la joie et sans vouloir posséder.

lundi 1 juin 2015

la joie des malades est la meilleur récompense que Dieu peut donner

PIEDAD YUNDA Equateur
Hospitalité signifie offrir de bon cœur un service de qualité aux personnes accueillies, se mettre à leur place, être attentif à leurs besoins et prêt à les écouter pour mieux les soutenir et les aider à résoudre leurs problèmes ; instaurer un climat de confiance réciproque, agir avec transparence, simplicité, humilité, bonté, amour, patience, tolérance ; aider les patients à retrouver l’estime de soi, la dignité humaine ; leur faire sentir qu’ils ont une valeur, qu’ils sont importants ; tout mettre en œuvre pour assurer leur bien-être, sachant que Dieu est toujours à nos côtés et sans oublier que ce sont les malades eux-mêmes qui nous apprennent à ne pas commettre d’erreurs. En d’autres termes, nous devons agir avec réflexion et responsabilité. Parce que nous partageons leur tristesse et leur joie est la meilleure récompense que Dieu puisse nous donner. 

Je prie Dieu de m’éclairer jour après jour et de m’aider à offrir mon amour aux malades, à comprendre leur malaise et à tout mettre en œuvre pour les guérir et leur rendre une vie normale.