Les ressources humaines au service de l'Hospitalité

ALVARO RIOJA

En ma qualité de responsable du département des ressources humaines, je suis chargé de l’orientation, du contrôle et de l’évaluation du personnel, ainsi que du soutien psychologiques et motivationnel, dans le respect des législations en matière d’emploi et de salaires. Bref, je m’efforce de répondre aux besoins des  salariés afin d’accroître leur productivité et d’améliorer le service aux clients.

Je m’efforce de surmonter les blocages affectifs pour mieux me rapprocher de l’autre ; je me mets à sa place pour  pouvoir l’aider. J’assigne les tâches en fonction de la personnalité de chacun ; je reconnais leurs mérites et m’efforce de les faire sentir membres de notre institution ; je leur sers de guide au-delà de l’organigramme et je travaille côte à côte avec eux afin de mieux connaître leur conditions de travail et comprendre ainsi leurs besoins.

La Pastorale des prisons

PATRICK  YEI

Je suis un frère de la délégation provinciale de Papouasie Nouvelle-Guinée. Ma vocation d’entrer dans l’Ordre Hospitalier des Frères de Saint Jean de Dieu s’est affermie lorsque j’ai vu comment les frères s’efforçaient de répondre aux besoins des plus démunis de notre société.

L’apostolat à Wewak auquel je participe le dimanche est un exemple de ce que j’affirme. Wewak est une grande ville sur la côte Nord-Est de mon pays. Il y a là une très grande prison et deux frères y vont chaque dimanche pour assurer une pastorale auprès des détenus. Nous n’avons que très rarement la présence d’un prêtre pour célébrer la messe. Nous organisons donc un service de prières pour les prisonniers. J’ai toujours le cœur serré de voir entrer des jeunes prisonniers à la chapelle sous escorte armée.

La détention a érodé leur capital d’humanité. La chapelle n’est rien d’autre qu’un abri avec un toit de tôle, sans murs. Elle contient un autel et un ambon. Nous décorons cette chapelle avec des fleurs et nous apportons des guitares pour animer les chants. Nous avons également une grande bannière avec la représentation de saint Maximilien Kolbe, patron de cet apostolat. Les prisonniers aiment entendre raconter son histoire. Parfois nous leur disons que notre fondateur aussi a passé un certain temps de sa vie enfermé à l’Hôpital Royal de Grenade, mais que cela ne l’a pas empêché de venir au secours de ses compagnons de misère qui étaient malades ou dans le besoin.

L'Amour, souffle de Dieu

BALBINA RECILLAS

En 1999, Frère Pablito m’a offert une petite statue de saint Jean de Dieu en plexiglas, tridimensionnelle, protégée par un emballage translucide en plastique que j’ai emmenée chez  moi. Je le priais tout le temps pour ma famille et pour la santé mentale de mes patients. 

Un jour, c’était en août 2000, alors que notre famille était en train de vivre une situation grave, je me suis rapprochée de cette statue et je me suis aperçue que tant le saint que l’enfant qu’il serre dans ses bras respiraient, puisque le plastic qui était en contact avec leurs nez était comme un miroir embué. Je l’ai montré à ma belle-fille, qui était venue me voir, et elle s’est exclamée : « ils respirent ! ». Plus tard, en proie à la plus vive émotion, j’ai dit à mon époux que quelque chose allait se passer avec notre fils et en fait, le soir même, il a eu un accident grave, mais il s’en est sorti sain et sauf.  

Je suis profondément reconnaissante envers l’Ordre Hospitalier et j’exhorte les malades et les collaborateurs à s’inspirer des valeurs de saint Jean de Dieu et à le prier sans cesse.   

En faisant le bien à autrui vous vous faites du bien !

Des textes qui ont du sens et de la valeur

KATHLEEN ELSLANDER

Lorsque j’ai commencé à travailler avec les Frères pour leur chapitre général extraordinaire de 1979, j’ignorais qui était saint Jean de Dieu. Depuis, je ne cesse de m’émerveiller devant les nombreuses facettes de cette personnalité hors du commun.

Cela fait maintenant 35 ans que je traduis des rencontres et des textes sur la vie, la mission et la spiritualité de cet homme extraordinaire. Ce travail a marqué toute ma vie et continue à le faire. Grâce au témoignage des Frères, je suis retournée dans ‘le sein de l’Église’ comme on disait dans le temps, et c’est une grâce pour laquelle je leur serai éternellement reconnaissante. De Jean de Dieu, ce qui m’émeut le plus est sa grande bonté, si simple et si efficace.

Deux phrases de lui m’accompagnent dans mon vécu :

- la première me guide dans ma vie professionnelle lorsque je dois négocier les rémunérations et conditions de travail des interprètes et traducteurs, ce qui n’est pas toujours facile. Il s’agit du conseil donné à Gutierre Lasso à qui Jean de Dieu demande de vendre un terrain en veillant à ce que personne n’y perde, ni l’acheteur ni les pauvres à qui cet argent est destiné. 

- La deuxième est narrée dans la biographie de Castro et se réfère au séjour de Jean de Dieu à Valladolid où Jean de Dieu récoltait des fonds pour ses pauvres mais, il était si ému par la détresse des démunis du lieu qu’il distribuait largement ces aumônes. À qui lui conseillait de garder cet argent pour son hôpital de Grenade il répondait : « Le donner ici ou là, c’est toujours faire le bien pour l’amour de Dieu qui est partout ». Chaque fois qu’on me demande une aide, cette phrase résonne dans mon cœur et dans ma tête.

L'inculturation de l'Hospitalité

NEVOL  ANELE

Mon nom est Nevol Anele. Je suis le frère responsable du centre de santé à Walamu dans une partie très rurale et à l’écart. L’Ordre y a organisé un service de soins de santé primaires et je suis très conscient de la responsabilité qui m’incombe ainsi qu’aux deux frèresqui sont avec moi : notre vie et notre travail doit manifester l’hospitalité voulue par notre fondateur.

Ce sens de responsabilité est accru du fait que c’est la première œuvre de l’Ordre dans mon pays fondé et géré exclusivement par des frères autochtones. Aucun autre frère n’a été envoyé en mission à Walamu. Ce sont des frères mélanésiens qui ont, dès le début, été responsables du développement de cet apostolat. La Province d’Océanie a tout fait pour permettre aux frères autochtones de développer l’Ordre dans leur pays dans un style spécifiquement mélanésien. Walamu en est l’exemple par excellence.

L’Ordre a deux types de ministères en Papouasie Nouvelle-Guinée : des services conseil auprès de toxicomanes ou personnes affectés par d’autres dépendances et des services de santé primaire dans les régions rurales. Au cours des dernières assemblées, les frères ont décidé de donner la priorité aux soins de santé primaire dans les lieux isolés et difficiles d’accès. Pour moi, il s’agit d’une authentique expression du charisme de saint Jean de Dieu.

Nous formons une famille

Ana VIANEY

Ma vocation hospitalière est la réponse à l’appel de Dieu. Je suis membre de la famille hospitalière depuis 16 ans. Les Frères m’ont accueillie avec chaleur et confiance. Le service que je rends à mon prochain est marqué par un amour profond pour Dieu. Avec les patients et les collaborateurs je partage mon quotidien et la mission de Jésus avec amour, engagement, fidélité, dévouement et générosité. Le charisme de l’Ordre a nourri ma vie et me donne la force nécessaire pour réaliser un service efficace inspiré par une foi profonde et  avec un cœur humble, compatissant, débordant de bonté, de joie et d’espérance.    

L’hospitalité se traduit également par le travail en équipe. Nous formons une FAMILLE avec un seul cœur et un seul esprit, une famille prête à accueillir les malades avec amour. Nous nous épaulons les uns les autres pour devenir signe et volonté de cheminer toujours unis dans la diversité des expressions.  

Je remercie le Seigneur et l’Ordre Hospitalier qui ne cessent de resserrer et d’animer les liens de fraternité qui nous unissent. Je le remercie parce qu’il nous ouvre à l’authentique communion et au don de nos services, dans le cadre d’une mission évangélisatrice qui naît du cœur et se transmet par le cœur. Travailler à la clinique Saint Jean de Dieu signifie servir, enseigner et diffuser le message du Christ, aimer nos patients avec les sentiments mêmes de Jésus.

Les marques de l'immense bonté de Dieu

ATHANASIUS

Ma recherche de vocation a commencé lorsque j’étais encore enfant. Je voulais devenir prêtre, peut-être parce que je fréquentais assidûment la paroisse et participais chaque jour à la célébration eucharistique. Quoi qu’il en soit, après une formation adéquate j’ai enseigné dans une école normale pour la formation de futurs enseignants et qui est devenue l’Université Moi. J’étais également le coordinateur des mouvements de jeunesse du diocèse. Je continuais à me poser beaucoup de questions sur ce que je voulais devenir.

C’est en retournant chez moi, à Tigania, mon village natal, que j’ai rencontré le Frère Innocent Phiri de Zambie. J’étais frappé par son habit et la manière dont il m’a parlé et invité à visiter la communauté des frères ce même jour. L’accueil fut très chaleureux et le Frère Patrick Nshdamze, le Supérieur provincial de l’époque m’a fait cadeau d’un stylo et d’un livre de prières.

Mon cheminement, avant de prendre ma décision finale, a duré plusieurs années pendant lesquelles je suis resté en contact avec le Frère Patrick et d’autres frères. Le frère Raphael m’a aidé à voir clair en moi et j’ai décidé d’entrer dans l’Ordre comme religieux-frère.

Pendant tout ce temps, j’ai prié intensément le Seigneur pour qu’il me soutienne. Les frères ont pris contact avec ma famille et je suis entré dans l’Ordre au Malawi le 14 juillet 2006.

Après le parcours habituel de la formation initiale, postulat et noviciat, j’ai été envoyé au scolasticat de Nairobi au Kenya. Ce parcours, comme vous pouvez aisément le comprendre est parsemé de défis à relever dont se familiariser avec un nouveau style de vie et faire comprendre les motivations qui m’avaient poussé à faire ce choix. L’esprit de saint Jean de Dieu continuait à me guider.

Je remercie le Seigneur de m’avoir indiqué la voie que je devais suivre car je me sens heureux d’appartenir à la Famille hospitalière de saint Jean de Dieu. J’ai pu expérimenter de nombreuses marques de l’immense bonté de Dieu au sein de cette famille et je le prie de rendre les membres de l’Ordre aussi nombreux que les grains de sable au bord de la mer. Ma gratitude envers le Seigneur est immense et je ne pourrai jamais le remercier suffisamment.

Selon le style de Saint Jean de Dieu

JOSEPH SMITH

Je suis le Frère Joseph Smith, délégué général pour la région de l’Asie pacifique et pour l’Amérique du Nord. 

J’ai visité récemment en cette qualité le centre de santé de Walamu, un village très isolé et difficile d’accès de la Papouasie Nouvelle-Guinée. La manière dont les frères y accomplissent leur ministère a consolidé ma vocation d’exercer l’hospitalité conformément au style promu par saint Jean de Dieu.

A Walamu, les jeunes frères de Papouasie Nouvelle-Guinée mènent une vie d’extrême simplicité et de service au milieu des gens du village. Ils s’occupent d’un dispensaire et soignent les 400 étudiants et professeurs d’une école de brousse. Ils offrent des soins de santé primaire aux milliers de personnes des villages environnants. Ces villages n’ont accès à aucune structure sanitaire. Il est encourageant de voir avec quelle sollicitude et respect ces frères s’occupent des enfants et des adultes qui arrivent au dispensaire. J’ai été dans de nombreuses belles églises et chapelles de l’Ordre un peu partout dans le monde, mais c’est avec une émotion toute spéciale que je pense à cette petite communauté hospitalière réunie pour la prière le soir de notre arrivée. Nous avons prié dans une petite chapelle construite avec les matériaux disponibles dans la brousse, sans fenêtres, avec un sol en terre battue, un petit cierge et des torches tenues en main pour pouvoir lire les prières.

Lorsqu’aujourd’hui nous parlons de l’hospitalité conformément au style de saint Jean de Dieu ma pensée rejoint immédiatement ces frères de Papouasie Nouvelle-Guinée et leur apostolat auprès des pauvres gens de Walamu.

Pour le bien de ceux que nous servons

ANGELA NEVILLE-EGAN

Grâce à un travail de réflexion sur la vie de saint Jean de Dieu et sur les valeurs de l’hospitalité telles que lui-même les a vécues dans son travail auprès des pauvres et des malades, j’en arrive à mieux comprendre qui je suis et la responsabilité qui est la mienne de faire en sorte que chaque jour mes rencontres et relations avec ceux qui croisent ma route soient source de vie. En effet je fais en sorte que l’esprit de saint Jean de Dieu et les valeurs de l’hospitalité qu’il m’a léguées incident sur ma manière de vivre comme responsable d’un foyer et d’une aumônerie ainsi que comme membre d’une communauté à multiple facettes.

Pour moi, vivre les valeurs de l’hospitalité est une manière d’être. Cela rejoint les valeurs de bonté, de compassion et de tendresse que mes parents se sont efforcés de me transmettre lorsque j’étais enfant quand ils me parlaient de Dieu. Ils m’expliquaient à quel point il est important de montrer de la sollicitude et de l’affection pour autrui. Les valeurs de l’hospitalité éveillent un écho au plus profond de mon être qui est enraciné en Dieu et tourné vers mon prochain. Voilà la raison d’être et le but de ma vie. 

Je dirais pour conclure que les valeurs de l’hospitalité me donnent une structure et un cadre éthique qui me guident et ne cesse de me former et reformer et me rappellent à l’essentiel en tant que responsable de l’aumônerie dans ce service de santé mentale à Cluain Mhuire. En étant consciemment attentive aux valeurs de l’hospitalité je découvre une mine très riche qui fonde et motive ce que je fais. Cela m’interpelle en même temps à aller de l’avant sur le plan théologique pour rechercher ce qui peut encore être créé pour le bien de ceux que nous servons.  

La force de l'exemple

ALICJA RYSZ

Depuis 20 ans je suis assistante sociale dans une œuvre des Frères de Saint Jean de Dieu. Au début de mon activité j’étais pleine d’enthousiasme, d’énergie et d’idéaux. 

Le centre était en train de changer. Les handicapés mentaux n’ayant souvent pas la perception de leurs besoins, on risque de commettre des erreurs ou des omissions. Aujourd’hui le centre a changé de visage : la qualité de vie des patients s’est nettement améliorée et cela est dû, entre autres, aux collaborateurs. 

Leur approche à l’égard des malades a changé grâce à la pédagogie, la formation, la motivation, la détermination de chacun d’entre eux, ainsi qu’à la force magnétique de leur exemple et de leur engagement.  Le professionnalisme à lui seul ne suffit pas à assurer des soins de qualité aux malades. 

Ces dernières années, après avoir approfondi la connaissance de la vie et du charisme de saint Jean de Dieu, j’ai le sentiment que je continue son œuvre, tant et si bien que l’objectif de mon travail est de combler le vide existentiel et la solitude qui accompagne souvent la vie des malades hospitalisés. 

J’ai vécu des moments très enrichissants lorsque les patients se sont sentis importants et que nous avons encouragé leurs initiatives et leurs idées. Les collaborateurs ont commencé à travailler en équipe, à s’épauler l’un l’autre et à faire davantage attention aux besoins des patients qu’à leurs tâches respectives. Une telle démarche exige une capacité de faire face selon le style de saint Jean de Dieu et  l’exemple des Frères.

Etre frère, une aventure à double sens

MARTIN QUARMBY

Je suis le Frère Martin Quarmby et j’appartiens à la Province d’Océanie. J’habite à Sydney, en Australie. Lorsque je réfléchis à ma vocation, c’est tout un pan de ma vie : 50 ans de profession religieuse ! 

Après mes premiers vœux, j’ai fait des études d’infirmier en psychiatrie, un domaine qui m’a donné beaucoup de satisfaction. La vulnérabilité des patients atteints de troubles psychiatriques m’a interpellé et encouragé à me comporter comme un authentique ‘frère’ à leur égard. 

Ce qui m’a rempli de joie est de voir que, grâce aussi à l’amélioration des traitements dans ce secteur, l’état de bon nombre de nos patients redevenait normal. Je sais que j’aurais pu travailler comme infirmier spécialisé en psychiatrie tout aussi bien en étant resté laïc, mais ma communauté religieuse m’a donné l’encouragement et le soutien dont j’avais besoin sur le plan personnel. 

J’ai découvert qu’être ‘frère’ pour quelqu’un est une aventure à double sens ! Ma formation professionnelle m’a également permis de travailler pendant un certain temps dans un centre de désintoxication pour des Australiens aborigènes. Ma province m’a encouragé, ainsi qu’un autre frère, à venir en aide aux petites Sœurs des Pauvres à Kalgoorlie en Australie occidentale. Elles avaient des difficultés dans la gestion de cette œuvre qui avait été créée par un prêtre missionnaire très charismatique, le Père Maurice Toop. Ces sœurs font également vœu d’hospitalité et cela a été une merveilleuse expérience de voir les différentes manières de vivre ce vœu et de constater que le charisme des uns complétait celui des autres.

Prendre soin de son mieux

WILLIAM E.A. EKERUM

Ebola n’est pas un ami. Cela fut et reste une vraie tragédie que je ne pourrai jamais oublier, bien que j’aimerais en effacer le souvenir ! Le virus a tué mes frères et sœurs ainsi que de nombreux amis.

C’était ce 20 juillet 2014, jour fatal, j’allais à l’Hôpital catholique Saint Joseph de Monrovia pour la messe du dimanche. C’est alors que j’ai appris que le Frère Patrick Nshamdze était malade. Son infirmière était Sœur Chantal. L’inscription ‘PAS DE VISITES’ accueillait quiconque s’approchait de la porte de la communauté des frères. Je lui ai parlé de loin.

J’y suis retourné le 27 juillet pour la messe, mais cette fois, le Frère Patrick avait été transféré à l’hôpital et soigné pour une crise de paludisme dont on le croyait atteint et parce qu’on estimait que cette crise durait depuis bien trop longtemps, 15 jours déjà, et il n’y avait aucun signe d’amélioration. Et enfin on a pensé qu’il avait contracté le virus de l’Ebola. Malheureusement à ce stade, beaucoup de personnes avaient eu des contacts directs avec lui. Inspiré par le charisme de saint Jean de Dieu, j’ai pris soin de lui du mieux de mes possibilités en prenant des précautions d’hygiène, comme mettre des gants. Il était près de 19h lorsque Sœur Chantal m’appelle au téléphone pour me demander de venir donner un bain au Frère Patrick car elle voulait se rendre à la prière et aurait tardé un peu. Je l’ai fait avec plaisir et ensuite je suis rentré chez moi. Ce n’est que 73 heures plus tard que j’ai appris que le Frère Patrick avait réellement été contaminé par le virus de l’Ebola.  Je ne me sentais pas à l’aise et je craignais pour ma vie d’autant plus que le Frère Patrick est décédé 5 jours plus tard.

J’ai fait mon bagage et me suis rendu à la maison des frères sur la demande du Frère George et avec le consentement du Frère Miguel pour aider les frères et les sœurs qui commençaient à manifester les premiers symptômes de contamination. Je suis resté là pendant deux jours et après je suis rentré chez moi bien que passant la journée auprès d’eux à l’hôpital. Les tests ont montré que le Frère Miguel était atteint ainsi que Sœur Chantal. Le premier devait être rapatrié en Espagne et la deuxième transférée dans l’Unité spéciale créée pour traiter les malades atteints de ce terrible virus. Deux jours plus tard on apprenait que le Frère George et d’autres encore étaient également atteints. Cela a été la période la plus terrible de toute ma vie. J’ai assisté à l’agonie de Sœur Chantal et deux jours plus tard c’était le tour du Frère George. Plusieurs collaborateurs, également atteints, ont été transférés dans cette Unité spécialisée pour le traitement de l’Ebola.

J’ai ensuite été mis en quarantaine. Le Ministère de la Santé du Libéria envoyait chaque jour un agent pour vérifier mon état. La pensée de la mort ne me quittait plus. J’ai souffert ainsi pendant 21 jours car je ne pouvais ni faire ni recevoir de visites. Heureusement et, grâce à Dieu, j’en suis sorti. Je vous remercie tous pour vos prières et votre soutien.

2015 : Ensemble, cap sur l’Année de l’Hospitalité !

Si en novembre dernier le Pape François a annoncé 2015 comme Année de la Vie Consacrée*, les Frères hospitaliers quant à eux ont déclaré, lors de leur 68ème Chapitre Général à Fatima, 2015 : Année de l’Hospitalité.

Cette initiative veut initier un temps propice à la créativité et à l’audace pour répondre de manière prophétique aux besoins d’une société mondialisée en pleine mutation où le nombre des personnes vulnérables et défavorisées ne cesse d’augmenter.

Au sein de la province française, les frères entreprendront des temps de réflexion pour affermir leur consécration religieuse à l’Hospitalité sur trois axes : la vie de foi, la vie fraternelle et la mission. 

Pour autant, cette initiative n’épargne pas les collaborateurs. Ces derniers sont appelés à passer du statut de collaborateur à celui de co-élaborateur, c'est-à-dire : de planifier également des temps forts pour réfléchir et redécouvrir le dynamisme à apporter dans la pratique de l’Hospitalité au profit des personnes vulnérables, à faire de l’Hospitalité l’identité de la fondation et à mettre en place toutes les initiatives possibles où l’Hospitalité est mise en lumière. 

Ce blog vous propose plusieurs initiatives : un témoignage par jour, une prière mensuelle, des actualités, etc. N’hésitez pas à vous inscrire dans la colonne de droite pour recevoir les mises à jour !