samedi 28 février 2015

Accompagner jusqu'au bout

Chacun souhaite pouvoir mourir dans la dignité et la sérénité. Personne n'a envie de finir ses jours dans un service de soins intensifs, un monde stérile, anonyme, avec ses machines, tuyaux, bruits et alarmes, symboles de la "médecine technique".
Lorsque le médecin dit: ”Nous ne pouvons malheureusement plus rien faire”, les proches ont souvent l'impression que le sol se dérobe sous leurs pieds. Ils ne parviennent pas à l'accepter, remettent beaucoup en cause et ce qui semblait important devient brusquement insignifiant.
En fin de vie, ce sont les petites choses et gestes qui comptent.



DOMINIC EDINGER, 
SABINE THUMSER,
MARINA STANGLMEIER
Allemagne

Il n'y a pas que le patient, mais aussi ses proches, qui souffrent tout autant, qui ont besoin de notre attention. S'ils le souhaitent, ils peuvent accompagner leur être cher jusqu'à la fin.Les membres de la famille sont toujours les bienvenus dans le service, ils peuvent y passer la nuit s'ils le demandent. Nous faisons en sorte qu'ils puissent s'asseoir confortablement au chevet du malade. Nous leur préparons parfois une tasse de café ou de thé; même cela peut apporter un peu de normalité ou de réconfort dans l'environnement clinique.
S'ils souhaitent rester seul avec le mourant, nous l'acceptons bien sûr, mais nous sommes toujours disponibles pour parler avec eux ou simplement les écouter. Les mots manquent souvent, nous partageons alors leur douleur en silence. Nous organisons un entretien avec un agent de pastorale s'ils le souhaitent.
Après le décès du patient, nous faisons en sorte que les proches en deuil puissent prendre congé de leur être cher dans une atmosphère sereine.
Nous ne pouvons pas faire disparaître la solitude et la douleur, mais nous voulons que la famille se sente accompagnée, nous sente proche d'elle dans sa douleur.

vendredi 27 février 2015

Rééduquer les enfants handicapés: mission de l'hospitalité

RENIER APOLONIO Philippines
Comment suis-je devenu un membre de l’Ordre ? Lorsque je faisais mes études de physiothérapie, je voulais faire mon stage dans un service de pédiatrie. Je voulais être exposé à toutes sortes de cas. Malheureusement je n’en ai pas eu la possibilité. Toutefois, un de mes amis m’a demandé si cela m’intéresserait de travailler dans un centre pour enfants et j’ai répondu que oui.  Il m’a dit qu’il me donnerait toutes les références nécessaires dès que j’aurais passé mes derniers examens. J’étais plein d’enthousiasme et encore davantage lorsque j’ai réussi mes études. Je l’ai tout de suite informé que j’étais maintenant un physiothérapeute dûment diplômé. Il m’a alors accompagné au “Centre Saint Richard Pampuri “ où je travaille encore maintenant.  

Je suis particulièrement heureux que mon principal objectif se soit réalisé. Je suis heureux de travailler avec les frères, mes collaborateurs, et les enfants que je traite tous les jours. Lorsque j’étais aux études, je n’avais jamais rencontré des cas de maladies cérébrales ni des retards du développement moteur. J’ai l’impression que Dieu m’a appelé pour servir ces enfants innocents à ʺBahay San Rafaelʺ.  Je remercie les Frères de m’avoir donné cette possibilité. Je me sens heureux et j’aime ce travail d’aider ces enfants à développer au maximum toutes leurs capacités. Mon travail professionnel entre pleinement dans l’hospitalité que l’Ordre offre à toutes les personnes qui sont dans le besoin.

jeudi 26 février 2015

Adapter ses actions aux besoins de la société

Gloria NANCY SALAZAR JIMENEZ Colombie
Je remercie l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu et la clinique Saint Raphaël qui m’ont accueillie il y a 22 ans au sein de la famille hospitalière et m’ont appris la vocation au service.

L’intervention sociale s’adapte toujours aux besoins historiques. C’est pourquoi j’ai voulu associer mon travail à la mission hospitalière que saint Jean de Dieu nous a léguée. Celle-ci se traduit par la prise en charge des nécessiteux  et de la population la plus vulnérable, à savoir les enfants, les jeunes, les femmes chefs de famille, les personnes âgées, qui vivent souvent dans des quartiers marginalisés, qui n’ont pas de chances et ne sont pas en mesure de satisfaire leurs besoins élémentaires, tels la nourriture, la santé, l’éducation, le logement, les loisirs.
   
Animée par l’esprit de Dieu et grâce au soutien des Frères, des bienfaiteurs et des collaborateurs unis dans la mission, nous sommes parvenus à transformer cette réalité, à améliorer la qualité de vie des ménages au moyen des programmes sociaux des œuvres Saint Jean Grande et Saint Benoît Menni, à savoir : “Juntos para construir un mejor vivir” (Ensemble pour construire une vie meilleure) en faveur des plus démunis (attribution et réhabilitation de logements) ;  “Construyendo caminos” (Construire le chemin), en faveur des enfants et des jeunes sans ressources économiques pour l’éducation primaire, secondaire et technique (Plan padrino, Plan parrain), pour la sécurité alimentaire (cantines pour les enfants et les jeunes), pour l’aide aux personnes âgées (“Semillas de Grandeza” - Semences de grandeur), pour la formation technique (“Generación de Ingresos” – Génération de revenus), ludothèque et pastorale. Ces programmes sont mis en œuvre dans le respect de la dignité de chaque personne et en vue d’une prise en charge holistique. Une telle approche est la manifestation de la présence vivante de saint Jean de Dieu.

mercredi 25 février 2015

« l'Hospitalité-Eucharistie, un sacrement pour aujourd'hui »


Frère CHRISTIAN CLAVE France
« l'Hospitalité-Eucharistie, un sacrement pour aujourd'hui »

Sur le fronton de la chapelle de l’œuvre hospitalière de la fondation Saint Jean de Dieu de la rue de Javel à Paris, il y a une imposante sculpture en pierre d’un pélican nourrissant ses petits. 

J’aime bien être accueilli par cette sculpture quand j’entre dans la chapelle par la grande porte, elle me parle de l’Eucharistie et de l’hospitalité. Chacun sait que le pélican alimente ses petits avec la nourriture qu’il prélève avec son bec de la poche membraneuse, située à sa mandibule inférieure. On dit même qu’en cas de nécessité, il nourrit ses petits avec sa propre chair. Pour cette raison, la tradition chrétienne a commencé, à partir du Moyen Age, à utiliser le pélican comme symbole eucharistique. Saint Augustin écrit à ce propos que cet oiseau présente des similitudes avec la chair du Christ, dont le sang vivifie les croyants. Le Christ présent dans l’Eucharistie est appelé  le « pieux pélican » « pie pellicano », dans l’hymne « Adoro te devote », attribué à Saint Thomas d’Aquin dont nous connaissons bien une partie, le « Tantum ergo ». Ce pélican est représenté avec cinq de ses petits. Après leur avoir donné naissance, il les accueille, les protège, les soigne, les nourrit. Il me rappelle que l’hospitalité est une expérience existentielle ; elle implique la réciprocité dans la gratuité. 

Le mot « hôte » est à double sens ; il désigne à la fois le maître de maison et son invité. Dans l’Eucharistie, Jésus nous dit : « Ceci est mon corps », ceci est toute ma personne, présente essentiellement dans mon corps. De la parole qui suit, nous apprenons quel est le propre de cette personne : « qui est livré pour vous ». Cette personne est « être pour les autres ». Elle est au plus profond d’elle-même un être qui se partage. Il s’ensuit que ce qui nous est donné n’est pas le morceau d’un corps, n’est pas une chose, mais c’est Jésus lui-même qui se communique à nous dans son amour qui a traversé la croix. Le Christ « pie pellicano » se donne à nous pour nous nourrir, nous faire vivre de sa vie. Il s’invite en nous et nous invite en lui…. Dans l’hospitalité, dans l’Eucharistie il n’y a ni hôte, ni invité…. C’est ensemble que nous devenons « être pour les autres ». Ce pélican me rappelle symboliquement l’idéal, à moi d’en vivre et d’en témoigner, avec la grâce de Dieu.



mardi 24 février 2015

Manifester l'amour de Dieu

Frère RAMIEL GUINANDAR Philippines
Je suis un frère scolastique aux Philippines et je fais des études pour devenir assistant social. 

Les Philippines ont récemment été dévastées par un ouragan appelé Yolanda qui a tué un grand nombre de personnes. Je suis allé dans un village frappé par cet ouragan pour aider les gens à se remettre debout. Cela a été une expérience bouleversante et je me demandais comment ces gens avaient pu survivre. Lorsqu’en descendant de l’avion j’ai vu la situation terrible dans laquelle se trouvaient ces personnes j’ai demandé à Dieu pourquoi une telle catastrophe avait pu avoir lieu. Bien sûr, je n’ai pas eu de réponse à cette question que tant de gens posent depuis des siècles. Toutefois, je me suis rendu compte que Dieu pouvait manifester son amour et sa compassion par mes efforts pour venir en aide et consoler certains de ces sinistrés. 

En travaillant avec eux, je pensais souvent aux paroles de mon fondateur, saint Jean de Dieu : ʺSi nous réfléchissions à l’ampleur de la miséricorde divine, nous ne cesserions jamais de faire tout le bien dont nous sommes capables ʺ. Lorsque je réfléchis à la relation que j’ai avec Dieu, je suis profondément touché par la miséricorde dont le Seigneur a fait preuve à mon endroit et en particulier en m’appelant à le servir dans l’Ordre. Je me suis dit que c’était mon tour maintenant de manifester à ces pauvres gens la miséricorde de Dieu en les traitant avec bonté et en leur apportant tout le réconfort dont j’étais capable. 

Pendant toute cette période de reconstruction, mon cœur était plein de joie parce que, grâce à des gestes d’hospitalité, j’avais pu leur donner du courage et de l’espoir en leur manifestant l’amour de Dieu.

lundi 23 février 2015

Dieu est présent dans les frères et sœurs qui souffrent

Frère EMMANUEL LUWANGA Afrique
Ma vocation à la vie religieuse remonte à mon adolescence. Un prêtre missionnaire de la Congrégation des missionnaires d’Afrique était un ami de la famille et venait régulièrement nous voir. Il nous donnait, à nous et à nos voisins des catéchèses sur la bible et il nous expliquait également ce que cela signifiait être un prêtre ou un religieux ou religieuse. C’est grâce à ses discours que j’ai découvert le désir de servir Dieu.

Ma vocation de frère hospitalier remonte à 2004 quand j’ai découvert l’existence de l’Ordre. Une équipe de promoteurs des vocations de plusieurs instituts est venue dans mon lycée pour promouvoir la vocation au sacerdoce ou à la vie religieuse. Parmi eux il y avait le Frère John Bangsi OH, qui était le responsable de la pastorale des vocations au Malawi. J’ai été fort frappé par ce que le Frère John a dit des Frères de Saint Jean de Dieu et de leur mission. J’ai pris ses coordonnées pour avoir d’autres informations et je suis resté en contact avec lui jusqu’à la fin du lycée, en 2006. J’ai alors demandé à entrer dans l’Ordre. Après plusieurs visites à la communauté de Mzuzu – Malawi, je suis entré au postulat en 2008 et ensuite au noviciat en 2010.

Depuis que je suis entré dans l’Ordre, j’ai toujours apprécié l’hospitalité dont nous faisons preuve entre nous, les frères, et vis-à-vis des membres de la société. J’ai toujours perçu la présence de Dieu dans la personne de mes frères et sœurs qui souffrent et je me réjouis de pouvoir leur rendre de petits services. La formation et l’expérience acquises au postulat, noviciat et scolasticat ont été très enrichissantes, ne cessent de l’être et continuent à m’inspirer dans mon cheminement vocationnel.

dimanche 22 février 2015

L'Hospitalité: un jardin thérapeuthique

MARIA CONCEPCIÓN SANTOS Espagne
Pour moi l’hospitalité constitue un espace essentiel de mon projet personnel. Il y a quelque temps, à l’occasion d’une rencontre sur la vocation, ayant constaté qu’une vie de travail correspond à un très grand nombre d’heures, j’ai compris que je devais choisir soigneusement mon activité future.
  
La lecture du livre des prophètes m’a beaucoup aidée : je me sentais comme le serviteur dont parle Isaïe au chapitre 49, appelée et reconnue dès les entrailles de ma mère, animée par un amour profond pour Dieu. Une histoire de salut écrite pour moi et c’est ainsi que j’ai vécu ma première expérience de soins. 
    
J’ai découvert en moi la passion de soigner et l’hospitalité de saint Jean de Dieu m’allait comme un gant. Mon travail, à l’instar de celui d’un bon jardinier, consiste à soigner ce jardin thérapeutique : choisir les meilleures semences, arroser, donner de l’engrais, tailler et attendre que les malades et leurs familles recueillent les fruits de mon jardin. 

C’est ici où je peux partager les valeurs avec lesquelles j’ai grandi. Un projet de vie ouvert, en devenir, comme l’histoire du peuple d’Israël. Un projet novateur centré sur la personne, qui accueille et accepte la semence de chacun. Un projet cohérent, responsable et ouvert aux signes des temps. Un projet soucieux de la santé biologique, biographique et spirituelle pour offrir des soins de qualité en respectant la personne humaine, selon le style de saint Jean de Dieu.  

samedi 21 février 2015

Le frère, exemple d'hospitalité


JOHN  MARK  LANGUEZ 
Philippines

J’ai appris à connaître l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu en 1995 par l’intermédiaire de mon cousin qui était un postulant à l’époque. Il ne cessait de m’envoyer des brochures et des documents sur saint Jean de Dieu et l’Ordre. 

Après avoir travaillé dans ma paroisse pendant un an, je suis entré dans l’Ordre à l’âge de 17 ans et j’ai prononcé mes premiers vœux en l’an 2000 et avec la grâce de Dieu j’ai fait ma profession solennelle en 2005. 

Les Frères m’ont confié des responsabilités dans le dispensaire et l’école spécialisée pour enfants handicapés. Ces tâches n’étaient pas faciles car elles demandent beaucoup de dévouement et de persévérance. J’ai dû faire face au stress mais, grâce à la prière et au soutien des frères de la communauté, j’ai tenu bon. Servir des personnes lourdement handicapées ou gravement malades n’est pas une sinécure et cela exige un cœur compatissant. En tant que Frère, j’ai le devoir de donner l’exemple et de vivre l’hospitalité comme la concevait notre fondateur Malgré un travail pénible et fatigant, je suis toujours heureux de pouvoir servir ces maladies. Je conserve dans mon cœur la devise des Frères : ʺ.Frères, faites-vous du bien en faisant du bien à autruiʺ.

vendredi 20 février 2015

L'hospitalité,c'est offrir son cœur aux autres

ALESSIO ABBATI Italie
L’hospitalité est la traduction pratique du commandement de Dieu « aime ton prochain comme toi-même ».  

Accueillir quelqu’un chez soi et en prendre soin n’est qu’une infime partie de l’amour que nous devrions tous avoir appris en regardant les clous qui ont transpercé la chair divine de Jésus.

Etre bénévole et offrir son service est à la fois une grande opportunité et un grand honneur. Ce qu’on reçoit est deux fois plus important que ce que l’on donne et on apprend beaucoup plus en donnant qu’en écoutant.

L’hospitalité ne saurait être expliquée dans un texte de 250 mots ou par un geste de bénévolat.

Hospitalité signifie être toujours prêt à offrir son cœur aux autres, commencer chaque nouvelle journée avec l’envie d’améliorer le monde par un sourire et d’aimer pour donner un sens à son existence.  
     
Quand on est hospitalier à l’égard du monde on vit dans l’harmonie et on se sent davantage relié à tout ce qui nous entoure.

L’hospitalité n’est ni une mission, ni une obligation. C’est quelques chose qui habite tous, c’est inné en tout être humain. Il suffit de lui donner libre cours pour permettre à la paix qui est en nous de construire des ponts et rassembler les peuples sous un seul et unique drapeau : le drapeau arc-en-ciel.

jeudi 19 février 2015

Le bien des patients par le soin donner aux repas


CRISTIAN CORNEJO
Chili

Je travaille comme chef de cuisine à la clinique. Mon souci principal est d’assurer chaque jour aux patients une alimentation à la fois bonne et équilibrée. La nourriture est à mes yeux un moyen de communication avec les patients. Avec mon équipe, nous veillons à ce que la nourriture procure à nos patients une sensation agréable. Chaque jour je conçois un menu varié, en puisant également dans la tradition d’autres pays. Il m’incombe également de faire des courses, tant pour la cuisine que pour d’autres service de la clinique. 
  
Je coordonne le menu hebdomadaire et mensuel en ayant toujours à l’esprit l’exigence d’assurer aux patients l’apport nutritionnel nécessaire. Je veille à ce que les repas soient correctement distribués dans les différents pavillons. 

Je collabore à la collecte de dons alimentaires.

Grâce à la formation continue, je suis en mesure de fournir un service de bonne qualité et de répondre ainsi aux exigences présentes et futures de nos patients.  

mercredi 18 février 2015

La Providence divine guide nos choix

Frère GERARD  MORTERA,
Philippines


L’histoire de ma vocation a commencé en 1970 lorsque, le 31 juillet ma mère a donné naissance à un garçon en bonne santé. 

Mes parents étaient très heureux de voir leurs prières d’avoir un fils exaucées. Ils m’ont donné le nom du patron des femmes enceintes. Ils étaient fiers de leur petit garçon car, finalement, la famille était au complet. J’ai été envoyé à l’école à l’âge de 5 ans et maman ne cessait de me répéter que je méritais ce qu’il y avait de meilleur. Ils m’ont d’abord inscrit dans une école Montessori et ensuite dans une école catholique à Paco où j’ai appris tout ce dont j’avais besoin. Mes parents étaient toujours présents pour m’encourager. J’ai même rencontré des religieuses près de chez moi qui se sont avérées l’instrument choisi par Dieu pour m’orienter dans ma vocation. C’est grâce à elles que j’ai été attiré par la vie religieuse et après mon bac j’ai demandé d’entrer au grand séminaire pour devenir prêtre. La vie du prêtre n’était vraiment pas faite pour moi. 

J’ai vraiment perçu que la Providence veillait sur moi lorsqu’une religieuse m’a orienté vers les Frères de Saint Jean de Dieu. Mon cheminement dans la vie religieuse n’a pas été toujours facile. J’ai dû apprendre à accepter mes limites mais j’ai toujours perçu la présence de Dieu à mes côtés. Je suis heureux d’avoir opté pour la vie religieuse dans l’hospitalité et j’en rends grâce à Dieu. 

mardi 17 février 2015

Aider son prochain au delà de sa profession

FABIANA VALLIDO LIMA Brésil
J’ai grandi à Sao Paolo, au sein d’une famille catholique.

Grâce à l’enseignement chrétien, j’ai appris à aider mon prochain. Mes parents ont toujours travaillé pour aider les plus nécessiteux.
  
Quant à ma formation professionnelle, je suis médecin psychiatre dès 1995. J’ai connu l’Ordre Hospitalier il y a 16 ans, quand j’ai commencé à travailler à la clinique Saint Jean de Dieu à 
Sao Paulo.

Aujourd’hui, j’ai 44 ans et je suis médecin chef à la clinique Saint Jean de Dieu.

Mes relations avec le personnel, les patients et les frères sont très profondes et vont bien au-delà des aspects professionnels.


lundi 16 février 2015

L'Hospitalité avec cœur et compétence

Frère MICHAEL BLAŽANOVIĆ Autriche
L'hospitalité ne peut être vécue qu'avec cœur et compétence!

On ne voit bien qu'avec le cœur - l'essentiel est invisible pour les yeux.

Dans mon service au centre pour handicapés de Kainbach, il me faut du cœur, de l'empathie et du professionnalisme. Le travail avec ceux qui nous sont confiés, comme j'aime les appeler, me remplit de joie et de reconnaissance. Lors qu’à la fin de mon service les résidents me demandent "Michi, tu seras là demain aussi?", je le ressens comme de l'hospitalité envers moi. Cette simple question me renforce et m'aide à vivre à nouveau l'hospitalité le lendemain. C'est pour moi très enrichissant de pouvoir procurer joie et réconfort, en coopération avec l'équipe d'encadrement. Les réactions de nos résidents nous permettent de comprendre si nous parvenons unir hospitalité et professionnalisme.

Je m'occupe d'un résident sourd. La communication en langue des signes a été un défi pour moi au début. Mais le contact intense avec lui a tellement éveillé mon intérêt qu'à la fin de ma formation, j'ai même décidé de rédiger mon travail final sur la langue des signes. Je voudrais aussi me perfectionner dans ce domaine à l'avenir. Vivre l'hospitalité ici et maintenant, et témoigner, voilà pour moi l'héritage et la mission du fondateur de notre Ordre, saint Jean de Dieu.

Je veux être là pour les autres, comme Dieu l'est pour moi. Il m'accompagne, vient à ma rencontre dans la liturgie, mais aussi dans le quotidien, et m'invite à m'adresser à lui comme "Abba-Père".

dimanche 15 février 2015

Découvrir Dieu dans ce qui est faible

ANDREW  McPHEE Australie
Jean de Dieu, en suivant l’exemple de Jésus, nous invite à entrer dans l’hospitalité de Dieu. Ce n’est que lorsqu’on accepte Dieu comme son hôte que l’on peut devenir pleinement humain et être en paix. Ma mère, Pauline McPhee, aide-soignante dans l’hôpital des frères m’a fait connaître, lorsque j’étais encore enfant, ce qu’était l’hospitalité selon le style de saint Jean de Dieu. Plus tard j’ai travaillé dans la curie provinciale de la Province d’Océanie, à Sydney en Australie. Ce poste m’a offert de nombreuses opportunités et m’a permis de participer à des assemblées de frères et de collaborateurs de l’Asie du Sud-Est en Corée et au chapitre général de 2006. 

Mais ce qui est encore plus important pour moi, c’est d’avoir l’occasion de rencontrer parfois les destinataires des services de l’Ordre. J’ai découvert que l’hospitalité comme la pratiquait saint Jean de Dieu s’adressait tout d’abord aux défavorisés de la société, les sans-abri, les malades qui avaient perdu la raison, les handicapés … 

Jean les accueillait sans préjugés et leur offrait assistance et réconfort. Quand je rencontre ces personnes, je me sens enrichi et invité à aller vers l’essentiel. Le fait de découvrir Dieu dans ce qui est faible et non dans ce qui est fort, dans ce qui semble un échec et non une réussite, est un grand paradoxe. Lorsque les œuvres des frères en Nouvelle Zélande et en Australie ont fusionné pour constituer la PJP St John of God Health Care, je suis devenu directeur de la mission. L’exemple des frères m’a enseigné ce que signifie être hospitalier et a éclairé ce que doit être mon rôle : demeurer ancré dans le charisme de l’hospitalité conformément au style de saint Jean de Dieu.

samedi 14 février 2015

Faire le Bien en se faisant du bien

CARLOS CASTRO Mexique
Je suis très heureux de travailler dans cet hôpital, dont le trait marquant est la qualité humaine des Frères et des collaborateurs, qu’ils soient médecins ou infirmiers. Ici l’ambiance est très cordiale et amicale. 

Mon travail est très enrichissants dans la mesure où je peux mettre en pratique bien des vertus, notamment la charité envers les patients que Jean de Dieu nous a léguée : « en faisant le bien aux autres, nous nous faisons du bien ». 

Je sais gré à mes professeurs et à mes supérieurs qui me forment, m’évaluent et me soutiennent, y compris sur le plan personnel. Je les admire beaucoup et j’espère pouvoir encore m’enrichir de leur enseignement. 

L’approche des malades mentaux est loin d’être simple. Il nous faut beaucoup de patience et surtout la capacité de travailler en équipe.  

vendredi 13 février 2015

Vivre à partir de ce que l'on est

Mª PILA  
 HUARTE ARTIGAS
Espagne
Il est très difficile de résumer en quelques lignes la valeur de l’hospitalité.  

Il y a dix ans, je ne sais pas si par hasard, à cause de ma foi, pour faire des expériences, pour me former ou peut-être un peu pour toutes ces raisons, j’ai décidé de faire partie de l’Ordre hospitalier de saint Jean de Dieu. Et puisque je voulais mieux connaître l’institut pour lequel je travaillais, j’ai approfondi la connaissance de ses valeurs. 
  
Coordonner la direction du bénévolat représente à la fois un défi et un privilège, car cette expérience m’a formée et a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Mes rapports avec les patients et leurs familles me permettent d’échanger des paroles, des gestes de solidarité, des joies, des tristesses, bref, une gamme infinie de sentiments qui m’ont fait grandir comme personne et m’ont aidée à surmonter mes peurs et mes doutes. L’accompagnement des bénévoles, le travail côte à côte avec mes camarades m’ont renforcée et m’ont enseigné à faire face à des situations difficiles sans jamais me décourager.      
Pendant ces années j’ai connu des hauts et des bas, mais j’ai toujours été fermement décidée à suivre la voie que Jean de Dieu a tracé. 

L’hospitalité fait partie de moi. Elle m’aide à vivre avec moi-même ; elle m’enseigne à écouter les autres et à respecter leur identité, quelles que soient nos relations ; elle me donne le courage de regarder en moi-même et m’enseigne jour après jour à vivre avec mes défauts et mes vertus. 
  
Jean de Dieu n’a pas ménagé ses efforts pour aider son prochain. Il nous a laissé un grand enseignement : vivre à partir de ce que l’on est.  

jeudi 12 février 2015

Découverte de la vocation hospitalière

Frère CYRILLE Afrique
Je suis issu d’une famille chrétienne ; mon père est un catéchiste du village et a travaillé longtemps avec les missionnaires Oblats de Marie. Je m’étais engagé dans certains groupes qui existaient au sein de la paroisse tels : servants de Messes, les jeunes de lumière et le groupe des vocations. C’est de là que le désir de me consacrer au Seigneur m’est arrivé, voyant comment ses missionnaires travaillaient à l’hôpital, le service qu’ils rendaient à la population surtout l’attention particulière qu’ils accordaient aux plus pauvres, aux orphelins et aux malades. 

Parlant de mon expérience hospitalière, c’était en 2002 que j’ai eu l’occasion de rencontrer l’une des sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus à l’occasion d’une célébration eucharistique pour la Journée mondiale des vocations. Quelques jours plus tard, je suis allé à sa rencontre. Le but de ma rencontre était de savoir s’il n’existait une branche masculine de leur congrégation. C’est de là que la révérende sœur m’avait parlé de l’Ordre hospitalier de Saint Jean Dieu. Elle me remit un dépliant élaboré par la Délégation Générale, à l’époque, du Togo- Bénin.

Trois mois plus tard, elle m’a recommandé d’écrire une lettre de demande adressée au responsable des vocations au Cameroun. Le choix du Cameroun s’expliquait du fait que les sœurs marquent leur présence dans ce pays et cela me faciliterait l’envoi des courriers. Ainsi s’ouvrit pour moi une autre expérience de vie : travaillant pendant une année au centre d’hébergement des enfants et personnes avec handicaps des sœurs de Mère Theresa de Calcutta. Certes, c’était pour moi, une très belle expérience voyant comment ses religieuses se dévouaient au service de tous ceux  qui étaient internés dans leur centre.

C’est en 2004 que le révérend frère chargé des vocations du Cameroun m’a répondu tout en m’envoyant une  prise en charge. Soutenu par la révérende sœur, je décide de partir au Cameroun le 4 Octobre 2004. Je fus accueilli par la communauté de Nguti. J’étais dans un milieu inconnu où la vie me sembla difficile d’abord pour la communication - ne connaissant pas les langues du milieu - ensuite la vie avec des inconnus, tout cela constituait pour moi un nouveau départ. Après six mois d’expérience tant communautaire et qu’apostolique, je découvrais petit à petit l’origine, la vie et l'apostolat des frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu.  

En juin 2005, c’est la maison de formation des novices qui m’a accueilli : début de l’expérience de la vie religieuse hospitalière. Toutes les étapes de formation, m’ont permis de me rendre compte  de la noble mission qu’avait notre fondateur. L’engagement des collaborateurs aux côtés des frères  au service des malades a été pour moi une riche expérience dans toutes nos communautés où j’ai été affecté. A présent, je me réjouis du choix fait et je confirme que c’est le oui inconditionnel qui demeurera jusqu’à la fin de ma vie.

mercredi 11 février 2015

Le nécessiteux aux centre de nos intérêts

Frère TOMMY  ASEI  Papousie Nouvelle guinée
Lorsque j’ai rédigé ce témoignage, j’étais un novice de la Délégation provinciale de Papouasie Nouvelle-Guinée, en formation au noviciat de la Délégation provinciale des Philippines. Arrivé à Manille, je me suis tout de suite rendu à Amadeo et j’ai été frappé de constater à quel point la société aux Philippines est nettement plus développée que celle de Mélanésie de mon propre pays. Toutefois, j’ai tout aussitôt remarqué que la vie des gens pauvres ici ressemble fort à celle des pauvres de chez nous et que le niveau de développement d’un pays n’y change rien.

Le charisme de l’hospitalité s’épanouit partout où les gens sont démunis. J’ai rapidement acquis une expérience apostolique aux côtés de frères philippins. Ils m’ont enseigné beaucoup en insistant que pour être fidèle à notre charisme, nous devons toujours mettre le nécessiteux au centre de nos intérêts. 

A Amadeo, à côté du noviciat, il y a un orphelinat qui accueille des enfants lourdement handicapés tant sur le plan physique que mental. J’ai aimé travailler avec ces enfants et j’ai essayé de me comporter comme un grand frère pour eux. Je suis fort attiré par le service auprès des handicapés car l’Ordre dans ma province d’origine, gère des centres et des écoles pour handicapés tant en Océanie qu’en Papouasie Nouvelle-Guinée. L’hospitalité dont nous faisons preuve à l’égard des handicapés se répercute également sur leurs proches et leurs amis. Nous les soutenons et les aidons à faire face aux difficultés que représente une personne handicapée dans une famille.

mardi 10 février 2015

Offrir ce qu'il y a de mieux

JOHN MCMANUS Irlande
Maman m’appela au téléphone : « J’ai entendu que le corps de ballet Kirov arrive à Dublin, veux-tu que je prenne des billets ?» 
« Finalement tu me le demandes ! »

Trois semaines plus tard, je reçois un coup de coude dans les côtes de la part de maman pendant qu’assis, raide comme un piquet, je baillais pendant le premier acte du Lac des cygnes : « lorsque tu vois ce qu’il y a de mieux » me dit-elle, « tu sais immédiatement que c’est quelque chose de tout à fait spécial ! »

Et donc j’ai vraiment commencé à m’intéresser à la représentation et maman avait raison, ce qui se déroulait devant mes yeux était vraiment « ce qu’il y a de mieux et donc, très spécial ! »  Il est vrai que je ne peux affirmer avoir assisté à de nombreuses représentations de ballet depuis !

Quinze ans plus tard, je faisais le tour du Centre Saint Jean de Dieu au Malawi avec son directeur, le Frère Aidan Clohessy. Je n’étais au Malawi que depuis une semaine et je savais que c’était un des pays les plus pauvres du monde avec des soins de santé fort primitifs. Mais ici, je me trouvais dans une structure de tout premier ordre où chacun était traité avec respect et dignité quelles que soient ses convictions, sa religion ou sa  situation personnelle.

Ce fut une authentique révélation et les mots de maman me revinrent subitement en tête : « Quand tu vois ce qu’il y a de mieux, tu sais que c’est tout à fait spécial ! »

Tout le monde reconnaît que le centre de Mzuzu au Malawi est l’un des meilleurs qui existe en Afrique sub-saharienne…pour moi voilà ce qu’est l’hospitalité au XXIème siècle.

lundi 9 février 2015

Se mettre au service des autres avec amour

ANTONIO PERILLA MUÑOZ Colombie
J’avais 16 ans quand les Frères de la clinique de Chía sont venus dans mon lycée et m’ont fait connaître la vie de saint Jean de Dieu et la mission qu’il a réalisée. 

Jean de Dieu a marqué ma vie. J’ai fait mes études d’infirmier à l’Institut Saint Raphaël de l’Ordre, où le Père Perulan a continué mon initiation sur la voie suivie par Jean de Dieu au service des plus démunis. 

A la fin de mes études, en 1981, j’ai commencé à travailler à la clinique de La Ceja où j’ai été un des premiers aides-soignants de cette institution.

Grâce à ce que j’ai appris dans ma famille, aux expériences précédentes et aux programmes de pastorale de la clinique, j’ai compris que la vie n’acquiert tout son sens que lorsque l’on se met au service des autres avec amour.

Je m’efforce toujours de traiter les patients, surtout les malades mentaux, avec hospitalité, chaleur et humanité et de faire en sorte qu’ils sentent qu’ils méritent notre amour et nos soins et qu’ils valent la peine qu’on leur consacre notre vie. 

Je remercie le Seigneur de m’avoir fait connaître la mission de saint Jean de Dieu et de pouvoir la partager avec les Frères et les collaborateurs. Ces 33 années vécues avec eux ont été riches et fructueuses car je sais que j’ai FAIT LE BIEN BIEN FAIT comme le recommandait saint Jean de Dieu.

dimanche 8 février 2015

L'Hospitalité, dans la smiplicité des rapports

Frère STANISLAUS  MURRAY Australie
Je m’appelle Stanislaus Murray et je suis un frère de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu dans la Province d’Océanie depuis 1952. J’habite à Sydney en Australie. Je suis un octogénaire maintenant.

Avant d’entrer dans l’Ordre, j’étais un électricien spécialisé dans l’entretien des voitures. J’ai toujours été doué pour le travail manuel et la maintenance des bâtiments. 

Quand j’ai atteint l’âge où je ne pouvais plus assumer un apostolat hospitalier à plein temps, j’ai commencé à visiter des maisons d’un projet appelé « Casa Venegas ». C’est un service organisé par la province qui offre des logements et supervise leur entretien pour d’anciens patients en psychiatrie. 

J’ai commencé à me rendre régulièrement dans les différentes structures et me suis chargé de toute une série de petits travaux de maintenance comme par exemple changer des ampoules, réparer des portes ou des meubles. Ce n’est pas le travail en soi qui est important mais les contacts informels avec les résidents. Le personnel responsable de ces foyers de vie m’encourageait vivement à parler avec les résidents pendant et après que je faisais mon travail de maintenance. 

Lorsque feu Frère Fabian Hynes est rentré dans sa province d’origine après de nombreuses années de service à la pharmacie du Vatican, il m’a accompagné dans mes visites. Sa manière d’exprimer l’hospitalité à laquelle il avait voué toute sa vie était de cuisiner des repas qu’il avait l’habitude d’apporter à certains de nos résidents qui n’étaient pas de très bons cuisiniers. Et donc, pendant que moi-même je manifestais par des gestes concrets mon vœu d’hospitalité, j’avais auprès de moi l’exemple d’un autre frère merveilleusement hospitalier à sa manière.

samedi 7 février 2015

Partager les mêmes valeurs pour le bien de ceux que nous accueillions

LOURDES SIALER TIRADO Pérou-Lima
Travailler comme assistante sociale dans cette œuvre a été une expérience complètement différente parce qu’elle m’a permis de grandir et de me développer sur le plan professionnel, et pas seulement. Ce travail m’a également introduite dans une nouvelle famille et j’y ai forgé des amitiés précieuses. Le climat qui règne dans les divers services est particulièrement positif. Les collègues avec lesquels j’ai travaillé pendant ces 25 ans dans les services ambulatoires se sont toujours montrés ouverts et accueillants. Découvrir le monde des handicapés, établir des liens professionnels certes, mais également cultiver des amitiés sincères et développer un sentiment d’appartenance  par rapport à l’œuvre a constitué un long cheminement. Ce dernier a été possible parce que nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes pratiques d’hospitalité qui mettent toujours le patient au centre de notre attention.

Comment vous décrire la joie ressentie lorsque, grâce à un travail pluridisciplinaire, nous constatons qu’un de nos enfants progresse dans sa rééducation ! La proximité des frères nous a soutenus sur le plan psychologique et émotionnel. 

Depuis trois ans, je m’occupe de ressources humaines avec une responsabilité particulière pour le bien-être des employés. Cette expérience a été totalement différente et j’ai dû faire face à d’autres problèmes. J’ai dû apprendre à répondre aux attentes des collaborateurs. Avec l’appui et l’approbation  de la direction, j’ai organisé des initiatives pour mieux transmettre le charisme de saint Jean de Dieu afin que nos collaborateurs vivent une expérience d’hospitalité conformément au style de notre fondateur dans leur agir quotidien et pour que notre travail devienne notre prière la plus belle.

vendredi 6 février 2015

Un appel au service des plusdémunis

Frère DIEGO GONZÁLEZ GARCÍA
Ma vie s’est forgée au sein d’une communauté de jeunes de la paroisse de mon village. C’est là où j’ai reçu ma formation chrétienne et ma confirmation. Je sentais que Dieu m’appelait  pour faire quelque chose, mais je ne savais pas encore quoi. Un jour un ami me parla des frères de saint Jean de Dieu. Ses paroles suscitèrent mon intérêt et, pour en savoir plus, je lus attentivement une revue que les frères lui avaient donnée. Aussitôt après, je suis allé voir le promoteur des vocations. 

Après avoir vécu pendant un certain temps avec les frères, ayant pris conscience que le service rendu aux malades mentaux me satisfaisait beaucoup et que la vie des frères m’attirait, je décidai d’entrer dans l’Ordre. Je priai longuement le Seigneur afin qu’il m’aide à vaincre mes peurs et à trouver le courage de quitter mon travail et ma famille. 
   
Après 30 ans de consécration à Dieu, en dépit des hauts et des bas que j’ai connus, je le remercie pour le don de l’hospitalité et pour l’œuvre qu’il a accomplie en moi. Il m’a rendu disponible à me dévouer dans la joie au service des plus démunis: les malades, les personnes âgées, les enfants.

jeudi 5 février 2015

Tous enfants d'un même Père

Frère PHILIP TEINGO
Papousie Nouvelle Guinée
Je m’appelle Philip Teingo et suis un frère de Papouasie Nouvelle-Guinée. Je suis entré dans l’Ordre en 1986. J’ai été attiré par l’Ordre parce que son charisme, l’hospitalité, est une valeur profondément respectée par mes parents et les membres de ma famille et de mon clan.

L’hospitalité est un aspect très important de la culture mélanésienne. Nous faisons tout d’abord preuve d’hospitalité envers les personnes de notre région. Nous le faisons chaque fois que nous en rencontrons une, même si c’est très loin de chez nous. Nous disons que nous ne somme ‘que d’un seul parler’ ce qui veut dire que nous partageons le même langage et la même culture. Un membre du clan peut faire appel à nous pour quoi que ce soit dont il a besoin : nourriture, abri, argent, vêtements, secours pour payer les frais scolaires ou de transport.

La première fois que j’ai parlé avec des frères de saint Jean de Dieu, ils m’ont dit que pour les membres de l’Ordre, tout être humain est membre de son clan parce que nous sommes tous les enfants d’un même père, Dieu. 

J’ai pu constater qu’en Papouasie Nouvelle-Guinée l’Ordre s’est tout d’abord montré hospitalier envers des enfants handicapés au centre Cheshire à Port Moresby, la capitale du pays. L’Ordre a ensuite répondu à l’appel de la population Kamea qui habite dans une région montagneuse et éloignée de tout, surtout dans un petit village qui s’appelle Kamina. L’Ordre y a établi un dispensaire et c’est là que j’ai commencé ma formation dans l’hospitalité selon saint Jean de Dieu.

mercredi 4 février 2015

L'hospitalité est plus qu'un simple accueil

Frère BORIS KEGDIGOMA Afrique
Tout être humain possède en lui le don de l’hospitalité. Mais cette hospitalité devient authentique lorsque exprimée, quand elle répond aux exigences de chaque culture et surtout quand elle donne de la vie. 

Dans l’histoire de ma vocation, je peux avouer que j’ai connu les frères à travers la lecture. Dans le processus de discernement et d’orientation, ce fut mon directeur vocationnel qui m’avait fait lire un article parlant de la vie des Frères de St Jean de Dieu. C’est par cet article que j’ai appris que des religieux se dévouaient au service des autres tout en leur réservant une hospitalité bien différente de ce que je pensais être l’hospitalité. Pour moi, l’hospitalité se résumait  au simple accueil de l’hôte.

Je me souviens encore de ces malades qui nous ont souvent remerciés pour l’attention portée à leur regard. Je me disais souvent que nous n’avions rien fait. Mais plusieurs malades m’ont fait comprendre que le temps que nous passions avec eux leur faisait du grand bien. Je comprenais ainsi par leur témoignage que les dimensions de l’hospitalité étaient plus immenses que le simple accueil réservé. Donner simplement quelques minutes de son temps à l’autre, au bien portant ou à la personne souffrante a un sens et c’est le fondement de l’hospitalité. Je dirai que ce sont  les conclusions que j’ai pu tirer de mon expérience sur l’hospitalité. 

Je dirais qu’à chaque fois que j’ai l’opportunité de donner de mon temps à l’autre, je suis le grand bénéficiaire car j’ai souvent ressenti une joie intérieure que je ne peux exprimer.

Je pense que c’est ce que je peux partager de mon expérience sur l’hospitalité. Je pense surtout 
j’aurais encore plus à apprendre après la formation initiale.

mardi 3 février 2015

Améliorer la qualité de vie

CLAUDIA  LEBUY Chili
Je travaille dans un sanatorium, où j’ai la responsabilité de coordonner et de superviser l’équipe de maintenance et d’informatique, chargée des services téléphoniques, de la page web et du courrier électronique, entre autres.  En outre, avec le  groupe folklorique conjoint des salariés et des bénévoles  j’ai participé à de nombreuses activités, dont les visites canoniques et les célébrations des fêtes nationales et de Noël. Je coordonne la catéchèse spéciale. 

Je m’efforce de m’acquitter au mieux des tâches qui me sont confiées ; je suis au service des enfants car, chaque chose ben faite, améliore leur qualité de vie. Il m’est arrivé de devoir tout quitter pour prendre un café avec l’un d’entre eux, car pour moi l’hospitalité est la pierre angulaire de mon agir et de mon être.

Grâce au sanatorium j’ai pu faire du bien, et cela me rend heureuse. Il y aura toujours des souffrances et des problèmes, des incompréhensions et même des ruptures des relations interpersonnelles. Toutefois tout cela peut être surmonté quand on sort de soi-même en comprenant que tous doivent tendre vers un objectif commun, en l’occurrence les enfants. Personnellement je ne demande rien en échange.

lundi 2 février 2015

Une tradition sacerdotale hospitalière

Frère Peter Kal Papouasie Nouvelle-Guinée
Je m’appelle Peter Kal et je suis un Frère de saint Jean de Dieu de Papouasie Nouvelle-Guinée.

 J' étudie au grand séminaire de Port Moresby pour devenir prêtre hospitalier. Je suis né au Mont Hagen, la chaîne montagneuse occidentale. Après avoir quitté l’école, j’ai travaillé comme employé à la paroisse de Rebiamul et c’est là que j’ai entendu parler de l’Ordre et de ses services.

J’ai été accepté comme postulant en 1992 et après avoir fait ma première profession j’ai reçu une formation d’agent de santé. Ce diplôme m’a permis d’intégrer la tradition culturelle mélanésienne d’hospitalité au charisme d’hospitalité que nous a légué notre fondateur saint Jean de Dieu. L’Ordre m’a ensuite demandé d’acquérir une formation spécifique sur la vie religieuse pour devenir formateur.

Pour moi, cela a été une grande chance de pouvoir montrer aux jeunes en formation que notre hospitalité traditionnelle en Papouasie Nouvelle-Guinée pouvait devenir encore meilleure si, en suivant l’enseignement de saint Jean de Dieu, nous considérons comme étant notre frère quiconque croise notre route.

En 2012, j’ai continué mes études pour devenir prêtre. Je me sens privilégié d’avoir été appelé à être un frère-prêtre. Si tout va à bon port, je serai le premier ressortissant de mon pays à devenir un frère-prêtre de saint Jean de Dieu. Je suis bien conscient qu’on attendra de moi que je manifeste par mes gestes et mon comportement la miséricorde et la bonté de Dieu qui nous demande d’être attentifs aux besoins d’autrui. Ceci se situe dans le droit fil de la tradition sacerdotale hospitalière.

dimanche 1 février 2015

56 ans au service de l'hospitalité

Frère ANTONIO BLANCO- Espagne
En regardant rétrospectivement mon vécu, je vois la présence de Dieu comme un fil conducteur et un moteur de ces 56 ans au service de l’hospitalité.  Dieu est le protagoniste de mon itinéraire, mon soutien, ma force propulsive; c’est Lui qui guide mon chemin et donne un sens à ma vie de frère consacré dans l’hospitalité. 

Je me souviens du jour où sans savoir trop bien pourquoi j’ai quitté mon village pour entrer au Collège apostolique des Frères de saint Jean de Dieu à Palencia. Cette décision a balisé le parcours de toute mon existence.

A partir de là, plusieurs  étapes ont marqué ma vie : mon envoi en Bolivie, le contact avec une autre culture, d’autres personnes, d’autres besoins. Cette expérience a bousculé mes certitudes et a changé ma vision de la vie et ma manière de vivre ma consécration.

Mon retour en Espagne marque une longue étape de passages d’une œuvre apostolique à l’autre, avec différentes responsabilités au niveau des communautés et de la gestion. 
  
La troisième étape fut mon face-à-face avec la maladie et aujourd’hui je la gère ouvert comme toujours à faire la volonté de Dieu en luttant avec passion pour retrouver la santé. Cette étape me permet de vivre la fragilité au service de l’hospitalité dans une autre perspective: être un agent d’humanisation et créer des espaces de dialogue et d’évangélisation..