mercredi 25 février 2015

« l'Hospitalité-Eucharistie, un sacrement pour aujourd'hui »


Frère CHRISTIAN CLAVE France
« l'Hospitalité-Eucharistie, un sacrement pour aujourd'hui »

Sur le fronton de la chapelle de l’œuvre hospitalière de la fondation Saint Jean de Dieu de la rue de Javel à Paris, il y a une imposante sculpture en pierre d’un pélican nourrissant ses petits. 

J’aime bien être accueilli par cette sculpture quand j’entre dans la chapelle par la grande porte, elle me parle de l’Eucharistie et de l’hospitalité. Chacun sait que le pélican alimente ses petits avec la nourriture qu’il prélève avec son bec de la poche membraneuse, située à sa mandibule inférieure. On dit même qu’en cas de nécessité, il nourrit ses petits avec sa propre chair. Pour cette raison, la tradition chrétienne a commencé, à partir du Moyen Age, à utiliser le pélican comme symbole eucharistique. Saint Augustin écrit à ce propos que cet oiseau présente des similitudes avec la chair du Christ, dont le sang vivifie les croyants. Le Christ présent dans l’Eucharistie est appelé  le « pieux pélican » « pie pellicano », dans l’hymne « Adoro te devote », attribué à Saint Thomas d’Aquin dont nous connaissons bien une partie, le « Tantum ergo ». Ce pélican est représenté avec cinq de ses petits. Après leur avoir donné naissance, il les accueille, les protège, les soigne, les nourrit. Il me rappelle que l’hospitalité est une expérience existentielle ; elle implique la réciprocité dans la gratuité. 

Le mot « hôte » est à double sens ; il désigne à la fois le maître de maison et son invité. Dans l’Eucharistie, Jésus nous dit : « Ceci est mon corps », ceci est toute ma personne, présente essentiellement dans mon corps. De la parole qui suit, nous apprenons quel est le propre de cette personne : « qui est livré pour vous ». Cette personne est « être pour les autres ». Elle est au plus profond d’elle-même un être qui se partage. Il s’ensuit que ce qui nous est donné n’est pas le morceau d’un corps, n’est pas une chose, mais c’est Jésus lui-même qui se communique à nous dans son amour qui a traversé la croix. Le Christ « pie pellicano » se donne à nous pour nous nourrir, nous faire vivre de sa vie. Il s’invite en nous et nous invite en lui…. Dans l’hospitalité, dans l’Eucharistie il n’y a ni hôte, ni invité…. C’est ensemble que nous devenons « être pour les autres ». Ce pélican me rappelle symboliquement l’idéal, à moi d’en vivre et d’en témoigner, avec la grâce de Dieu.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire