dimanche 14 juin 2015

Le malade, méprisé ou abandonné est mon frère

Frère PHILIPPE PATAYODI
Afrique
« Il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ses frères ». Donner sa vie ! C’est ainsi je me suis senti appelé à donner ma vie pour les plus pauvres, les malades et les démunis. Ma vie en communauté hospitalière pour cette cause commune fut et demeure mon désir le plus profond de mon don total à Dieu pour suivre le Christ compatissant et miséricordieux aux services de mes frères pauvres et malades.

Mon cheminement dans cette famille hospitalière est une expérience riche de points positifs et négatifs à chaque étape de ma formation qui m’enrichissent pour ma vie quotidienne. Conscient que sans Dieu je ne peux rien, chaque matin je m’enrichis par la célébration eucharistique où je me nourris de la parole de Dieu, du corps et du sang du Christ qui me vivifient toute la journée dans mes rapports avec mes frères et sœurs. Cet amour et ce désir constants de la présence de Dieu dans ma vie m’envoient vers mes frères pour les écouter, partager leurs peines et leurs joies; pour recevoir et accepter tout le monde sans discrimination de langue, de culture, de nationalité, de race. Cela m’envoie aussi à compatir avec mes frères malades et délaissés qui n’ont personne pour s’occuper d’eux.

Mon expérience hospitalière dans cette communauté de scolasticat se résume par ma disponibilité de cœur à accepter tout le monde tel qu’il est, sans mépris pour sa faiblesse, car pour moi toute personne peut être pauvre, malade, méprisée ou abandonnée à un moment ou l’autre de sa vie. Le malade, le méprisé ou l’abandonné le plus proche est mon frère, le collaborateur avec qui je vis. En méditant sur la vie de notre père saint Jean de Dieu, je me trouve embrasé par la miséricorde de Dieu qui me motive à donner à mon entourage le meilleur de moi-même. Ma relation claire et sincère avec nos collaborateurs s’exprime par l’écoute et les encouragements : telle est mon hospitalité comme frère de St Jean de Dieu. Dans les petits services rendus, ils voient une particularité qui les marque et parfois ils me l’expriment. Ceci est l’une des actions de l’Esprit de Dieu, car par moi-même je ne peux rien faire qui puisse marquer positivement quelqu’un, à cause de ma faiblesse humaine. Conscient de cette faiblesse, je m’abandonne chaque jour dans l’Amour du Père par la constante recherche à vivre ma journée dans sa Lumière. L’esprit d’hospitalité me conduit vers tout le monde grâce à une relation simple et humaine, en particulier vers les collègues de l’école, vers les malades à visiter, grâce à mes prières et aussi avec mon argent de poche que j’utilise pour aider le plus démunis que je croise dans ma vie.

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