samedi 12 septembre 2015

« L'hospitalité doit être contaminante parce qu’elle est communicante »

Communiquer n'est pas une tâche aisée dans une institution où la souffrance est notre quotidien. Comment « vendre » la maladie, la précarité, le handicap ?... Et pourtant, n’y a-t-il pas plus beau message à transmettre que celui que nous vivons à Saint Jean de Dieu ? Dans un monde où tout semble aller de travers, où les plus faibles sont trop souvent les perdants, l’exemple des Frères de Saint Jean de Dieu est plus que jamais un remède à cette morosité ambiante. Au moment d’écrire ce témoignage, on suit avec appréhension les nouvelles venant de nos Frères d’Afrique de l’Ouest, où le virus Ebola fait rage. Les informations qui nous arrivent sont désespérantes : des milliers de morts, des populations angoissées, des hôpitaux débordés, etc. Au milieu de tout cela, nous avons appris le décès des 4 Frères hospitaliers, qui nous a, dans un premier temps, tous bouleversés. Comment communiquer l’espérance quand même ceux qui sont « au front » n’y arrivent plus ? Quand on se retrouve, impuissant, dans notre confort qui ne nous semble jamais suffisant ? C’est alors que m’est revenue l’histoire de saint Jean de Dieu qui, alors qu’il agonisait sur son lit, a trouvé la force surhumaine pour se lever et aller détacher dans un jardin un malheureux qui se pendait. Saint Jean de Dieu nous dit, à travers ce geste ultime, que la vie est le don le plus précieux. Que l’amour est la seule réponse à toute puissance du mal. C’est ce que nous disent ces Frères et collaborateurs décédés en Afrique, ces saints et bienheureux de l’Ordre et tous ceux dont on ne parle pas mais qui ont suivi l’exemple de Juan Ciudad ces 450 dernières années. Face au désespoir, la communication de ces témoignages redonne force et courage. Elle fait briller une petite flamme, comme une lumière qui nous rappelle que dans toute situation, même la plus sombre, l’espérance nous permettra toujours de mettre toute notre énergie à dépasser nos limites, à vaincre le fatalisme et à nous mobiliser en nous rappelant l’exemple de tous ceux qui nous précèdent.

Communiquer sur la souffrance n’est en effet pas une tâche aisée. Mais communiquer sur cette espérance qui nous anime, là se trouve le secret d’un bon scoop ! Finalement, à Saint Jean de Dieu, j’ai appris que la plus belle des communications ne passe pas par de grands discours, mais bien à travers les regards, les sourires, les gestes de tendresses... qui n'ont plus qu'à faire le buzz pour partager au monde entier l’espérance qui nous habite !

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