ROBERTO GARCÍA SÁENZ DEL BURGO Espagne |
Il est très difficile de définir l’hospitalité. J’avais entendu utiliser ce terme surtout par rapport à certains passages de la Bible. Cela ne veut pas dire que je ne vivais pas l’hospitalité, mais je ne l’appelais pas de cette manière.
Je connaissais tout juste le nom de saint Jean de Dieu pour l’avoir lu dans le calendrier, le 8 mars. C’est quand j’ai commencé à travailler à l’hôpital de Santa Águeda et à participer aux rencontres organisées par les frères, les collaborateurs et les bénévoles que j’ai eu envie d’en savoir plus sur la personne de Juan Ciudad. Ainsi, ai-je découvert que cet homme n’était pas un ascète, loin de là, et qu’il était tout à fait possible d’imiter sa vie.
L’hospitalité entendue comme une attitude qui change ta vie est la plus grande leçon qu’il m’ait donnée. Sa réaction après la prédication de Jean d’Avila, le jour de la fête de saint Sébastien, m’amène souvent à m’interroger sur ma manière d’accueillir les paroles de ceux qui m’entourent.
Jean de Dieu, ayant vécu dans sa propre chair cette hospitalité qui consiste à accueillir dans son propre corps les blessures de l’incompréhension et du rejet de l’étranger, a vu sa vie se transformer. C’est ainsi qu’il a pu venir en aide aux malades et aux pauvres de la Grenade de son temps.
Il n’attachait aucune importance à l’élite de la société qui l’entourait ou au fait d’être considéré comme un fou. Cette attitude constitue pour moi un véritable aiguillon. Je me laisse interpeller par les malades souffrant de maladies mentales, je les appelle par leur nom. A l’instar d’une femme enceinte dont le corps et l’âme se transforment, je me laisse transformer par l’hospitalité et l’accueil d’autrui, pour devenir ainsi prophète d’espérance dans un monde plus juste, plus saint, plus humain, plus digne de Dieu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire