lundi 30 novembre 2015

Se décentrer de soi même pour se centrer sur l'autre

Frère ANTHONY
NGUYEN NGOC HOANG
Vietnam
Je m’appelle Anthony, et au moment d’écrire ce témoignage j’ai trente ans. J’ai six frères.

Ma vocation à la vie religieuse et à l’Ordre Hospitalier des Frères de Saint Jean de Dieu a été inattendue. Une de mes tantes est religieuse ; elle désirait et priait pour que je sois touché par le désir de me consacrer dans la vie religieuse. Elle a donc été particulièrement heureuse d’apprendre ma décision d’entrer dans l’Ordre.

Pendant ma formation initiale, j’ai découvert que ce que me disait ma tante était vrai. Au début, le néophyte est fort centré sur lui-même et sur ce qu’il désire réaliser. Mais au fur et à mesure que l’on acquiert une certaine maturité, que l’on prie davantage et que l’on se met à l’écoute du Seigneur, en présence de Dieu dans sa vie et dans la création, on s’engage à s’en remettre au dessein de Dieu sur sa vie. Nous savons que le Seigneur est venu pour ʺnous donner la vie et nous la donner en surabondanceʺ. Cela fait huit ans maintenant que je suis un Frère de Saint Jean de Dieu et j’ai l’impression que Dieu m’a donné une grâce spéciale pour aimer et pratiquer l’hospitalité. Je me sens heureux et épanoui dans cette vocation en faisant du bien à des gens pauvres et malades. 

Mon objectif est de mener une vie qui réponde à la grâce que Dieu m’a accordée.

dimanche 29 novembre 2015

Accueillir des le début de la vie

SERVICE DE GYNÉCOLOGIE
ET OBSTÉTRIQUE DEI ST. VEIT
Autriche
Au début d’un de mes derniers tours de garde pendant un week-end dans le service de gynécologie et obstétrique de l’Hôpital des frères de Saint Jean de Dieu de Saint Veit /Glan, l’équipe de nuit m’a informé qu’une réfugiée en provenance d’Asie avait accouché pendant la nuit sans aucune complication.

Cette femme ne parlait ni allemand ni anglais et donc une communication verbale avec elle était pour ainsi dire impossible, car personne dans l’hôpital ne parlait sa langue. La sage-femme chargée de suivre cette patiente l’a fait avec, comme seules armes, l’empathie, la délicatesse et la sensibilité.

Pendant la journée, un responsable du centre d’accueil où la famille de cette patiente avait été logée, accompagnait le papa et les autres enfants, deux fillettes de trois et de cinq ans. Le papa était fort soulagé en constatant que son épouse et le nouveau-né étaient en bonne santé. Les fillettes étaient pleine de curiosité pour voir le nouveau-né. 

Le mari parlait anglais et une communication verbale était enfin possible. Nous avons donc pu donner toutes les informations et recommandations nécessaires. 

Après toutes ces explications, nous avons trouvé un endroit approprié pour permettre à cette famille d’accueillir et célébrer dignement la venue de ce nouvel enfant. Et dans ce but, toute l’équipe de garde, la sage-femme, son assistante, une étudiante et l’assistante sociale ont organisé une petite fête pour cette famille et tous ont apporté des douceurs et des jouets. Se sentir bien accueillie et soutenue, la détente de cette famille devenait palpable. Et pour nous ce fut une grande joie que de voir leur sourire reconnaissant.

samedi 28 novembre 2015

Travailler pour le bien des plus vunlnérables

JAVIER CRISTO COLMENARES
Colombie
J’ai connu l’Ordre quand j’étais tout petit. Je me souviens des frères quand ils venaient demander l’aumône chez mes grands-parents ou quand ils accompagnaient mon père au travail. Leur exemple m’a fait comprendre ce que cela signifie d’appartenir à la Famille saint Jean de Dieu. Je travaille pour l’Ordre depuis 22 ans. Au service de neurochirurgie d’abord, puis au département de pédiatrie et aujourd’hui au service de néonatologie où j’ai été collaborateur avant de devenir directeur il y a 10 ans. Dès le début, j’ai éprouvé quelque chose de spécial à l’égard des frères. C’est grâce à eux si j’ai pu réaliser mon projet de vie sur le plan personnel, spirituel et professionnel, si j’ai pu donner libre cours à ma vocation de médecin et de la vivre, en tant que laïc engagé, sous le signe de la devise de notre fondateur: « faire le bien, bien fait ».  

Je me souviens avec gratitude de tous les frères de la communauté et de leur soutien inconditionnel. Ils ont partagé avec moi non seulement les moments de bonheur, mais également les épreuves qui font partie de la vie.  

ILS RESTENT TOUJOURS ENGAGES AVEC LE TRAVAIL QUE NOUS REALISONS POUR LE BIEN DES PLUS VULNERABLES ET DE LEURS PROCHES.

vendredi 27 novembre 2015

Se former pour l'Hospitalié

Frère JOSEPH YOKOUMBEDI
Afrique
C’était dans les années 2008 et 2009 que j’ai rencontré pour la première fois Frère Ignace Nabédé à Kara lors de son stage scolaire à l’évêché. A ce moment-là, j’étais à l’université de Kara. Frère Ignace mʹa parlé de Saint Jean de Dieu et mʹa remis le numéro de téléphone de frère Jean de Dieu Agba, le maître du postulat. Jour après jour on était en communication, ce qui ma permis de faire ma première expérience. Ma deuxième expérience fut l’invitation à Tanguiéta au Benin par frère Jean de Dieu. Après une période de six mois, je suis revenu pour commencer la formation proprement dite du pré-postulat de 2010-2012. Puis je suis entré au noviciat en 2013. Sous la conduite du frère Etienne Sène, de 2012-2014, j’ai fait ma première profession de vœux temporaires, ce qui me fait dire aujourd’hui que Dieu est grand.

Etant donné que la formation est continuelle, me voici ici pour le scolasticat à Nairobi au Kenya

jeudi 26 novembre 2015

L’expérience du partage

AITZIBER CANTERA
Y VICTOR ROS
Espagne
Vivre avec mon époux une expérience de mission en Bolivie avec les Frères de saint Jean de Dieu a été le plus beau cadeau que le Seigneur nous ait offert. Une telle expérience a marqué une ligne de partage entre l’avant et l’après de notre relation. En fait, elle a déjà laissé sa trace dans la mesure où nous avons totalement changé notre projet de vie.  

Ce sont surtout les enfants qui ont rendu cette expérience unique et inoubliable. Le matin nous étions impatients de les revoir avec leur allégresse, leur affection et leur gratitude quoi que nous fassions. Ces enfants nous ont appris que la communication n’a pas de limites. Nous nous entendions toujours mieux jour après jour : il nous a suffi de nous mettre à leur disposition sans vouloir leur imposer notre manière de communiquer. 

Nous avons vécu beaucoup d’émotions et de sentiments, en même temps que nous avons reçu des leçons de vie. Notre témoignage se résume en un seul mot : partage. Nous avons connu des personnes merveilleuses ; avec elles nous avons formé un groupe très uni au sein duquel nous réfléchissions sur notre vie. Grâce aux Frères, nous avons pu vivre l’hospitalité dans l’une de leurs œuvres et surtout, nous avons pu le faire en couple. Nous ne remercierons jamais assez les Frères de nous avoir offert cette possibilité.

MERCI, SEIGNEUR, de nous avoir appelés à participer à ton projet d’amour, de nous avoir permis de voir ta présence dans les personnes extraordinaires que tu as mises sur notre chemin. Et merci à ces personnes d’avoir partagé leur vie et leur joie avec nous. Ne cessons jamais d’ajouter sel et lumière à la vie !

mercredi 25 novembre 2015

L'hospitalité nécessite des compétences

DANIELA MATTANA
Lombardie-Vénétie
Presque trois ans se sont écoulés depuis que j’ai commencé à collaborer avec l’Ordre hospitalier de saint Jean de Dieu, ou mieux, depuis que j’ai reçu « le don » de pouvoir enrichir mon expérience professionnelle avec la valeur de l’hospitalité.  

Car cette exigence d’injecter des valeurs dans le travail, et la possibilité de le faire grâce aux Frères, est un véritable don, quel que soit le rôle de chacun : service au patient, gestion, organisation des ressources humaines, comme c’est mon cas. 

L’hospitalité requiert de l’engagement, des parcours d’orientation et de développement des compétences, y compris sur le plan des comportements : orientation au service et au résultat, compréhension interpersonnelle, travail en équipe.  

Dès le début, j’ai saisi le caractère pragmatique de l’hospitalité et j’ai compris qu’il faut s’engager pour la rendre « visible » et pour qu’elle soit reconnue par les destinataires de nos services. 
  
J’ai eu la possibilité de recruter des jeunes formés au management de structures sanitaires dans l’une des meilleures écoles de gestion d’entreprise en Europe, et de suivre leur parcours d’insertion dans notre œuvre. Ce dernier était axé sur le lien entre gestion, hospitalité et culture d’entreprise.   
Je crois que l’hospitalité, tout comme l’engrais, aide la plante à grandir, à se renforcer et à donner d’excellents fruits.

Le défi que nous devons relever consiste à unir la formation à l’hospitalité à la formation spécialisée, le binôme gagnant pour assurer développement et pérennisation des compétences.

mardi 24 novembre 2015

Donner c'est recevoir

MIKE GIBSON
Allemagne
L'hospitalité est une relation réciproque – chaque moment consacré à aider quelqu'un nous est rendu, parfois de manière très inattendue.

J'avais déjà donné des cours de conversation anglaise pendant plusieurs années, mais je ne m'attendais pas à ce qu'on me demande un jour si je serais disposé à proposer un cours d'anglais dans un centre pour handicapés mentaux, celui de Gremsdorf. J'avais des réserves, mais il s'agissait en fait d'un défi auquel je ne pouvais pas me soustraire- je devais accepter ! Après les premiers cours, quelqu'un a proposé d'organiser un voyage en Angleterre. C'était un défi encore plus grand, pour ne pas dire "le rêve impossible !". Nous avons transformé ce rêve en réalité grâce à de nombreuses bonnes volontés. Nous avons heureusement pu nouer des contacts avec une organisation catholique de Londres, Les fils de la Divine providence. Ils ont fourni le transport et l'hébergement ainsi que les repas et nous ont invités à visiter leur centre de jour pour personnes handicapées. C'était un geste très généreux. Nous nous sommes réjouis de pouvoir leur rendre l'hospitalité l'année suivante, lorsqu'ils ont accepté notre invitation à venir à Gremsdorf. Le séjour à Londres a été riche en expériences. Nous avons rencontré les résidents du centre de jour, visité la cathédrale Saint Paul au moment où une répétition de la chorale se déroulait dans la crypte, et lors d'une excursion à Kew Gardens nous avons eu l'occasion inattendue d'apercevoir la Reine et le Prince Phillip, venus planter des arbres pour commémorer le 250e anniversaire de ces jardins. Tout le groupe a évidemment vécu ces événements dans une grande joie. Et pour moi, en tant que bénévole, pouvoir participer à cette joie a été une expérience vraiment enrichissante.

lundi 23 novembre 2015

S'en remettre entre les mains de Dieu

Frère RUDOLF KNOPP
Allemagne
Avoir une vocation signifie avoir été appelé. En d’autres mots, cela signifie que quelqu’un m’a appelé et attend une réponse de ma part. Avoir été appelé à l’hospitalité a signifié pour moi que Dieu m’invitait à son service en me faisant don du charisme de l’hospitalité. Mes frères m’ont élu conseiller général avec pour tâche d’animer  et de développer la mission de notre Ordre avec les autres membres du gouvernement général. À ce titre, je sens que j’ai le devoir de manifester le charisme de l’hospitalité à tous ceux qui croisent ma route et de jeter les jalons pour garantir le futur de notre institution. Notre époque est marquée par de profondes mutations au sein de la société et de l’Église. En outre, la crise mondiale qui sévit actuellement ne permet pour ainsi dire pas de fixer le cap à la Famille hospitalière de saint Jean de Dieu. Lorsque je doute et ne sais trop que faire ni comment le faire, je me rassérène en me disant que je ne suis que le messager de l’hospitalité, son envoyé. Je ne peux qu’en être l’interprète, conscient de ne pas en être l’auteur. Saint Jean XXIII conseille de ne pas se prendre trop au sérieux. Tout en n’étant pas trop philosophe par nature, c’est ce que je demande dans mes prières pour pouvoir vivre ma vocation d’hospitalité au quotidien. Bien que ce soit plus facile à dire qu’à faire, je reste convaincu qu’il me faut tout  remettre entre les mains de Dieu et Lui faire totalement confiance.  

dimanche 22 novembre 2015

'Donnez-leur également votre cœur"

CAROLINA MONTEIRA
Timor Oriental
Je suis venue comme volontaire en qualité d’infirmière pour travailler dans le service de psychiatrie que les Frères de Saint Jean de Dieu ont ouvert à Laclubar au Timor oriental. 

Je me demandais en arrivant ce que je pourrais bien faire dans un endroit aussi éloigné de tout. J’ai été très chaleureusement accueillie et je ne me suis jamais sentie seule. Ma résolution au départ était de faire tout ce que je pouvais comme infirmière en étant toutefois bien consciente que je ne disposerais pas de toutes les ressources auxquelles j’étais habituée au Portugal. Je dois reconnaître qu’au départ, cela me semblait étrange d’avoir Dieu toujours présent dans les conversations quotidiennes. Rien d’étonnant, me direz-vous, lorsque l' on vit avec des personnes qui ont consacré leur vie à Dieu. Sur le plan personnel, j’étais inspirée par Mère Térésa qui a dit : "À tous ceux qui souffrent et sont malheureux offrez un sourire joyeux – ne vous contentez pas de leur donner vos soins, donnez-leur également votre cœur ”. J’ai essayé d’en faire ma devise. Comme infirmière je me suis sentie gratifiée par l’immense confiance que les gens me témoignaient en me narrant leur histoire, ou lorsqu
’ils me faisaient un geste d’affection ou me donnaient un sourire ou en montrant tout simplement des signes de guérison. Être une infirmière dans un tel contexte offre de nombreuses satisfactions. J’ai le sentiment d’être vraiment utile, que ma présence fait toute la différence et que les gens sont vraiment reconnaissants et heureux que je sois là. Bien sûr, les difficultés ne manquent pas, mais je fais tout ce que je peux pour donner le meilleur de moi-même comme infirmière.

samedi 21 novembre 2015

Pour s'approcher des autres il faut savoir se dépouiller de ce qui nous encombre

Postulant BARTOSZ  KNIEFEL
Allemagne
Le postulat dans le charisme d'hospitalité est une école d'amour miséricordieux. Au début de mon ministère, dans le service de soins palliatifs de l'hôpital, j'ai entendu un patient parler au personnel et ses paroles me sont restées en mémoire. Il disait: "Vous ne nous comprenez pas, nous, les malades, parce que vous n'êtes pas à notre place". Cela m'a marqué et j'ai immédiatement commencé à réfléchir à ce que je pourrais faire pour comprendre leur douleur et être en mesure de les réconforter, vu qu'il est impossible d'aider quelqu'un si on ne le comprend pas. Saint Jean de Dieu est venu à mon aide; il compare le ministère de la miséricorde à la mort de saint Bartolomé.

Tout à coup, je me suis rendu compte que, pour mener à bien mon ministère et m'y consacrer pleinement, j'allais devoir me dépouiller du vieil homme et des liens matérialistes qui m’entravaient. Il faut se dépouiller des désirs du monde, nourrir des intentions pures et s'oublier soi-même. Il faut être nus et libres de tout ce qui nous rend esclaves. Nus comme Jésus Christ, dépouillé de ses vêtements. Dépouillés de tout, exactement comme un homme qui souffre pendant les derniers instants de sa vie. Il faut s'approcher des malades avec un esprit d'amour ardent dans le cœur. S'approcher de ceux à qui la maladie a tout pris, avec seulement Dieu dans le cœur, Maintenant, j'ai compris que pour être proche de ceux qui n'ont rien, il faut avoir renoncé à tout. Cependant, quand le cœur est ailleurs, quand l'esprit est concentré sur la satisfaction des propres désirs, il est impossible de servir pleinement son prochain. Nous, frères hospitaliers, devons devenir "comme malades" pour le monde, pour avoir la possibilité de leur parler la même langue. Ainsi, comme saint Pierre, nous pourrons dire aux personnes que nous rencontrons: "De l'argent et de l'or, je n'en ai pas, mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus Christ..." - je te donne ma vie, mon temps, mes mains et mes pieds. Je deviens malade seulement pour toi, pour être une expression d'amour, un serviteur dans les mains miséricordieuses de Dieu.

vendredi 20 novembre 2015

L'hospitalité est le miroir de notre identité

Soeur ANA
DOMENE ALCARAZ
Espagne
En tant que sœur hospitalière, ma vie se nourrit d’hospitalité, source de force et de miséricorde qui jaillit sans cesse du Cœur ouvert de Jésus, Bon Samaritain.

Cette hospitalité élargit mes horizons et accroît mon dévouement. Elle me permet d’être moi-même et de répondre à la vocation de service à laquelle j’ai été appelée.

L’hospitalité est enracinée dans mon for intérieur, où le silence devient rencontre. Elle m’ouvre les yeux et me permet de voir le Seigneur dans les pauvres et les malades ; elle me montre la force insoupçonnable de la vie là où d’autres ne voient que maladie, handicap et, de ce fait, dépersonnalisation.
   
Je vis l’hospitalité comme une valeur qui accueille, affranchit et guérit, parce qu’il y a de la place pour tous dans un cœur qui ouvre portes et fenêtres, qui laisse entrer le vent qui emporte tout ce qui rétrécit l’âme et l’empêche de contempler sans cesse le visage de Dieu dans ceux avec qui nous partageons notre vie.

Les racines de mon hospitalité sont fortes et profondes, elles plongent dans un terrain fertile irrigué par le dévouement de ceux qui m’ont précédé et qui ont découvert en saint Jean de Dieu, saint Benoît Menni, Mª Josefa Recio et  Mª Angustia Jiménez un exemple à suivre, un exemple que nous suivons et dont nous espérons que d’autres continueront à le faire. 

L’hospitalité n’est pas une robe de fête, ni une tenue de travail : elle est le miroir de notre identité. Le Seigneur le sait et je le prie afin qu’Il m’aide à voir, à écouter, à sentir. Car ce n’est qu’ainsi que je pourrai répondre à son appel, faire de ma vie un don et l’offrir aux autres. Je compte sur son soutien et sa fidélité et j’ai confiance en sa miséricorde.     

jeudi 19 novembre 2015

Traiter son prochain comme nous aimerions être traité

INGRID HANEL
Allemagne
Je m'appelle Ingrid et je suis employée dans l'administration d'une maison de retraite médicalisée. Je suis en contact tous les jours avec nos résidents, leurs familles et nos collaborateurs.

Pour moi, l'hospitalité signifie traiter mon prochain comme j'aimerais être traitée moi-même.

J'essaie donc d'être toujours aimable et disponible, et d'être à l'écoute des petits et grands problèmes des autres.

Nos résidents sont souvent très reconnaissants lorsque je leur rends un petit service ou leur adresse un simple sourire le matin, prends quelques instants pour les écouter ou trouve les mots pour les réconforter. Je suis parfois récompensée par une petite douceur, ce qui me réjouit et me fait du bien. Je me suis vraiment attachée à certains de nos résidents.

De plus, je suis engagée dans les activités destinées aux collaborateurs de notre centre, pour favoriser le bien-être du personnel et des personnes prises en charge.

C'est ainsi que je vis l'hospitalité dans ma vie professionnelle.

mercredi 18 novembre 2015

Vivre sa collaboration avec les frères comme une même vocation

CLAUDIA PERDOMO LEÓN
Colombie
Je m’appelle Claudia Perdomo León. Je collabore avec l’Ordre hospitalier de saint Jean de Dieu depuis 17 ans. A la clinique de Notre-Dame de la Paix, où je suis entrée comme stagiaire, j’ai commencé à connaître l’esprit et la philosophie de saint Jean de Dieu. A la fin de mes études d’administration hospitalière, j’ai été embauchée en avril 1997 comme coordinatrice du département des statistiques et des archives, une responsabilité que je partage avec le département de la logistique et de la manutention. J’ai été motivée par l’exemple des frères qui vivent l’hospitalité comme des témoins fidèles du charisme de l’Ordre ; leur exemple est une incitation à partager la vocation de servir et d’évangéliser les malades et les plus démunis en fidélité au charisme. Je saisis l’occasion de l’année des vocations pour souligner l’importance que revêt à mes yeux la vocation hospitalière que les frères et les collaborateurs laïcs partagent. Nous nous sentons tous intégrés, engagés et imprégnés des valeurs de la communauté hospitalière.

Mon diplôme d’administration d’entreprise est un outil précieux pour répondre efficacement au projet d’hospitalité et pour exercer ma mission de répondre aux besoins des malades avec respect, chaleur et soins de qualité. Je suis heureuse de ma vocation et fière de collaborer avec l’Ordre. Je remercie le Seigneur de m’avoir fait connaître saint Jean de Dieu et de m’avoir ainsi permis de devenir membre de la Famille hospitalière.

mardi 17 novembre 2015

Trouver la force de sa vocation dans la prière

Frère JOSEPH
CAO VIET CUONG
Vietnam
Mon nom est Joseph. Ce n’est pas la première fois que je m’assieds pour réfléchir sur ma vocation et en décrire le parcours. Je l’ai fait avec les Franciscains lorsque j’ai passé trois ans avec eux. Après un temps de discernement, on est arrivé à la conclusion qu’il valait mieux les quitter et rentrer chez moi. Ce que je voulais vraiment c’était servir les malades et j’ai donc entrepris des études d’infirmier. Bien que la vie d’un étudiant fût agréable, je continuais à entendre cet appel à la vie consacrée. Je suis tombé un jour sur un bulletin de propagande pour l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu. Ce qui m’a le plus frappé dans ce document était que les Frères consacraient leur vie au service des malades. J’ai donc décidé d’entrer chez eux. J’estime que le charisme de l’hospitalité est un grand don du Seigneur pour le bien de ceux qui sont malades ou atteints d’un handicap. Bien que je sois encore au début de ma formation dans l’Ordre, j’ai l’occasion de me rendre de temps en temps dans des lieux d’accueil des Franciscains pour soigner ceux qui y sont hébergés. Je me sens en paix et heureux du choix que j’ai fait et la manière dont je le vis. 
Je prie le Seigneur de me donner le courage de rester fidèle et zélé dans cette vocation que j’ai choisie pour mieux répondre aux attentes des malades.

lundi 16 novembre 2015

Traiter ceux qui nous sont confiés en égaux

STEPHAN ZINSMEISTER
Allemagne
Lorsqu'on est obligé de raisonner aussi en termes économiques, il n'est pas toujours facile de ne pas perdre de vue l'hospitalité. Je suis administrateur d'une maison de retraite médicalisée et c'est un défi pour moi de mettre l'accent sur l'hospitalité, de lui donner la priorité malgré les pressions économiques.

Une expérience-clé pour moi fut le pèlerinage des frères de saint Jean de Dieu à Grenade en 2009, auquel j'ai eu la chance de participer. Impressionné par cette ville captivante, j'ai cheminé sur les traces de saint Jean de Dieu et, en visitant les lieux où il a œuvré
 en faveur des plus pauvres des pauvres, j'ai réalisé à quel point il avait toujours relégué ses besoins personnels au second plan. Le souvenir de ce pèlerinage m'aide à garder en mémoire les principes de saint Jean de Dieu et j'en suis très reconnaissant.

Dans mon travail quotidien de gestion de la maison de retraite médicalisée Saint Augustin de Neuburg, l'hospitalité signifie pour moi avant tout un contact quotidien chaleureux avec les résidents. C'est pour moi un aspect fondamental.

Car il est important pour moi aussi d'être accueilli avec gentillesse et bienveillance, par exemple lors d'une visite chez le médecin. Je m'efforce donc de consacrer suffisamment de temps pour être à l'écoute de nos résidents. Il est essentiel pour moi que les résidents aient le sentiment d’être traités en égaux.

dimanche 15 novembre 2015

L'essentiel est de prendre en compte "l'Etre Humain"

HEIDEMARIE HACKL
Autriche
L'hospitalité, c'est : J'invite quelqu'un, lui souhaite la bienvenue, l'accueille, le mets à l'aise, lui offre à boire et à manger. Ça, je peux le faire avec une personne que je connais.

Mais que puis-je faire si je ne connais pas "l'hôte" ? S'il vient chez moi, chargé de douleur et de préoccupations, cherche quelqu'un à qui parler, avec qui partager ses soucis ?

Dans ces cas-là, il est important d'y consacrer le temps nécessaire, D'ÉCOUTER; de lui donner le sentiment qu'il n'est pas seul, que ses soucis et son chagrin sont pris au sérieux.

Je pense qu'il est essentiel que chaque personne soit prise au sérieux, que nous prenions le temps de parler et d'écouter - même si dans notre travail quotidien nous avons souvent beaucoup d'autres tâches, "plus importantes", qui nous attendent.

Nous serons récompensés lorsque ces personnes nous diront MERCI ! Nous retrouvons parfois d'anciens patients qui ont plutôt mal vécu leur dernière hospitalisation chez nous, qui disent que "rien n'est plus comme avant", mais nous remercient à la fin de la conversation. en nous disant "Merci de m'avoir laissé exprimer ce que j'avais sur le coeur ! Merci de m'avoir écouté !"

Écouter est un élément très important de l'hospitalité. Il n'est pas toujours indispensable d'apporter une solution "parfaite".

Suivons l'exemple de saint Jean de Dieu ! Nous ne devons pas seulement offrir le meilleur traitement médical possible, mais aussi nous occuper de l'être humain et être un modèle pour nos collaborateurs.

samedi 14 novembre 2015

Par l'hospitalité nous rendons le Christ vivant au milieu du monde

INES ACOSTA GÓMEZ
Andalousie
J’ai toujours mené une vie très proche de l’église. Animée par la foi, j’étais à la recherche du bonheur par le biais des différents charismes que le Seigneur nous propose. J’ai pu expérimenter la présence de Dieu dans la prière, le travail, le service. Cependant, c’est l’hospitalité incarnée par les Frères de saint Jean de Dieu qui m’a permis de comprendre plus pleinement le sens de sa Parole. 
  
Dans une église qui semble se fermer au monde et à ses besoins, les frères ont toujours une porte ouverte sur une manière profonde et simple de vivre et de manifester la foi chrétienne : accueillir, étreindre et aider les plus démunis.
    
Leur approche humaine, notamment à l’égard des malades, à été un point de repère qui m’a fait croire en une église plus proche, en un Christ vivant, incarnation de l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous.

L’hospitalité m’a davantage liée à l’église ; elle m’aide à me mettre au service du Seigneur à travers l’accueil, le service et notre petite église domestique. Nous ne pouvons pas offrir grand-chose, si ce n’est une parole, une caresse ou un sourire.   

vendredi 13 novembre 2015

A la suite du Christ compatissant et miséricordieux

Frère HUGUES  ASSOU TATOA
Afrique
L’histoire de ma marche à la suite de notre Père Saint Jean de Dieu, commence un jour alors que j’étais dans ma quatrième année à l’école primaire dans le petit village où je suis né il y a déjà 32 ans. Je voulais d’abord devenir enfant de chœur, convaincu que c’était le chemin vers le séminaire pour devenir prêtre. Mais avant de le devenir il fallait d’abord faire la catéchèse et la première communion. Après mon BEPC, je rentre au Collège St Albert le Grand d’Atakpamé dirigé par les Frères du Sacré-Cœur. Là, je découvre pour la première fois les religieux au service des jeunes et je deviens membre du groupe vocationnel du collège, ce qui m’ouvrit la porte pour découvrir la richesse de la vie religieuse. Devenu Aspirant des Frères du Sacré-Cœur, j’ai le privilège de rencontrer périodiquement le responsable de la pastorale des vocations pour partager avec lui aussi bien mes difficultés que mes aspirations. C’est grâce à ce vieux Frère canadien, infirmier, que je découvre mon appel au service de mes frères malades. Plus rien ne m’intéressait que de devenir une personne consacrée au Seigneur et adonnée au monde des souffrants. Attiré par le monde de la santé, j’abandonnai les Frères du Sacré-Cœur qui me proposaient d’entamer le processus d’entrée au postulat. Je m’inscrivis à la Faculté de Médecine à l’Université de Lomé où quelques mois plus tard je fus rattrapé par mon premier désir, celui de rentrer dans une congrégation. Je rencontre alors les Frères de Saint Jean de Dieu du Noviciat, en l’occurrence Frère Léon M’BENGUE, maître des novices, qui m’assura que l’Ordre était voué au service des malades. Quelle joie, après cette première rencontre ! J’étais heureux d’avoir trouvé l’endroit où je voulais vraiment passer ma vie. En août 2004, j’ai entamé mon cheminement. Aujourd’hui, après mes études de spiritualité et la formation infirmière, j’exerce avec joie mon apostolat au chevet des malades dans un pavillon de l’hôpital des Frères à Afagnan. 

Seul religieux dans ce pavillon, il m’est toujours étonnant de réaliser que les malades et les accompagnants remarquent très vite ma façon d’accueillir, de parler ou de réaliser un soin.  Ceci constitue pour moi le plus beau témoignage de ma vocation hospitalière sur les pas de notre Père Saint Jean de Dieu. J’ai enfin compris que pour incarner le Christ compatissant et miséricordieux auprès de mes frères malades, il me faut d’abord prier, ensuite être patient en tout et surtout disponible pour écouter et toujours traiter l’autre - le malade, l’accompagnant -en respectant sa dignité de fils de Dieu aimé et voulu par Dieu comme moi-même. 

Aujourd’hui, ma joie c’est servir mes frères malades, et ma prière : que le Seigneur par l’intercession de sa Mère, la très sainte Vierge Marie, continue à me fortifier dans cette marche vers la charité parfaite.                                                                                                 

jeudi 12 novembre 2015

« Unis nous pouvons mieux servir notre prochain ».

MARÍA MERCEDES
CUEVAS DE PEDREROS
Colombie
Je m’appelle María Mercedes Cuevas de Pedreros. J’étais bénévole de l’Ordre hospitalier de saint Jean de Dieu dans la Province colombienne depuis 12 ans quand j’ai rejoint le service de bénévolat de la clinique Saint Raphaël de Bogota. Au fil des ans, j’ai commencé à connaître l’esprit et les valeurs de l’Ordre qui m’ont poussée à suivre l’exemple des frères qui vivent l’hospitalité comme des témoins fidèles du charisme. Leur vocation et leur dévouement sont à l’origine de ma décision de me mettre au service des malades et des nécessiteux. Participer à cette mission de service en faveur des malades et des pauvres à la clinique Saint Raphaël de Chia, puis à la clinique de Notre-Dame de la Paix a été et est très enrichissante. Je remercie le Seigneur de m’avoir donné cette vocation à la gratuité que je traduis par mon témoignage hospitalier et qui m’a permis de partager la mission avec les frères, les collaborateurs et les autres bénévoles. Je prie Dieu afin que l’année des vocations de l’Ordre soit une occasion pour renforcer l’hospitalité de saint Jean de Dieu. 

Je suis heureuse de ma vocation et de mon service qui m’ont fait grandir sur le plan humain et spirituel. Avoir connu notre saint Fondateur et être membre de la famille hospitalière est un don de Dieu, car « unis nous pouvons mieux servir notre prochain ».

mercredi 11 novembre 2015

L'amour est comme une graine planté dans le coeur de chaque homme

Frère LEODEGAR KLINGER
Allemagne
L'hospitalité pour moi:
Nous pensons avec une profonde admiration aux chrétiens qui se sont consacrés avec un entier dévouement au service des pauvres et des malades, des nécessiteux et des mourants, comme par exemple saint Jean de Dieu, le bienheureux frère Eustache Kugler, sainte Mère Teresa de Calcutta et beaucoup d'autres hommes et femmes. 

Dieu est amour, un amour inépuisable:
L'essence du véritable amour est le don. Dieu Trinité est l'exemple de l'amour qui se donne. L'homme est né de cet amour de Dieu qui se donne.

Notre Dieu Créateur plante son amour comme une graine dans le cœur de chaque homme. Il confie cette graine à la liberté et à la responsabilité de chacun. Grâce à l'interaction avec un Dieu d'amour qui se donne, l'amour insufflé dans le cœur de l'homme s'épanouit, mûrit, se réalise et se donne.
Dans son encyclique „Deus Caritas est“, le Pape Benoît XVI aborde longuement le rôle de l'amour dans le service aux personnes qui souffrent: “en plus de la préparation professionnelle, il est nécessaire pour ces personnes d'avoir aussi et surtout une 'formation du coeur'.“ ( 31a).

Le service de l'hospitalité exige de nos jours une formation professionnelle hautement qualifiée. Mais à ce service envers ceux qui souffrent doit s'ajouter l'amour. Cet amour ne peut pas être simplement "créé" par l'homme. Dieu seul est la source où l'homme peut puiser l'amour pour le donner à son tour. Et vu que l'amour ne peut jamais être imposé à la liberté de l'autre, il ne peut être accepté qu'en pleine liberté. Le service de l'amour du prochain devient ainsi culte divin.

Notre Fondateur, saint Jean de Dieu, ressentait le besoin de participer tous les jours à la Sainte Messe pour puiser et se régénérer à la source inépuisable de l'amour de Dieu, Un et Trine. C'est ainsi qu'il a assuré quotidiennement son service au chevet des malades.

mardi 10 novembre 2015

Voir dans les yeux de ceux qui souffrent le visage de Jésus

JESÚS MORILLO-VELARDE
Espagne
Pour moi hospitalité signifie accueillir les pauvres, quels que soient leurs besoins, avec joie et spontanéité, car ce que nous faisons pour les autres remplit notre vie et lui donne un sens.

Cela vaut pour le monde du handicap où il faut faire preuve de professionnalisme et de responsabilité, de bonté et de délicatesse, ou pour celui de la santé, où il faut assurer une prise en charge holistique et considérer non seulement les soins médicaux, mais aussi les aspects psychologiques, sociaux et spirituels du malade et de sa famille. Cela vaut également pour les cas relevant du monde socio-sanitaire, où il s’agit d’accueillir, d’aider, de subvenir aux besoins élémentaires de la personne – un toit et des repas – et d’offrir le soutien nécessaire pour permettre une   réinsertion sociale. 

Pour moi hospitalité signifie suivre l’exemple de saint Jean de Dieu, accueillir, écouter et me consacrer aux autres, car je vois dans leurs yeux le visage de Jésus.

lundi 9 novembre 2015

Dieu a un dessein sur nous

Frère JULIO G. MARTÍNEZ
Amérique du sud  septentrionale
Sans savoir qu’il s’agissait d’hospitalité, je pense que je l’ai toujours pratiquée depuis ma plus tendre enfance car, dès que je possédais quelque chose, je le partageais avec mes petits frères ou mes cousins.

En août 1986, j’ai été hospitalisé à la Clinique Saint Jean de Dieu et je me souviens avec émotion de la sollicitude du Frère Santos Angulo et de celle de Sœur Ana Maria ainsi que de celle de Sœur Matilde. Évidemment, après avoir découvert la biographie de saint Jean de Dieu j’ai compris ce que recouvrait le terme d’hospitalité et mon esprit et mon corps affaiblis ont repris courage. Ma vie avait une nouvelle espérance.
  
Je suis certain que Dieu avait un dessein pour moi, celui de me faire entrer dans la Famille hospitalière en janvier 1990. J’ai eu l’occasion d’être embauché dans le service administratif du secrétariat chargé des consultations. Ce poste me permet de pratiquer l’hospitalité en travaillant en étroite collaboration avec les frères, les sœurs et les collaborateurs. Notre but à tous est toujours le même : offrir le meilleur service au malade et en particulier aux personnes les plus vulnérables.

De nombreuses années ont passé depuis ce 1er janvier 1990. J’ai assisté à de nombreux progrès sur le plan des techniques, de la bureautique et des communications. On peut avoir l’impression que la valeur de l’hospitalité se perd, mais heureusement il existe encore des personnes merveilleuses pour qui l’hospitalité telle que l’a rêvée saint Jean de Dieu est une réalité qu’elles vivent au quotidien. Quoi qu’il en soit, je m’efforcerai de pratiquer l’hospitalité dans le poste que j’occupe, même si, à cause d’une santé fragile, cela se limite à quelques mots de réconfort.

dimanche 8 novembre 2015

Chaque jour nos sommes appelé à apporter de nouveaux fruits

MARIA TERESA M.
GONZALEZ MENANO COSTA
Portugal
2014 a marqué le quinzième anniversaire de mon engagement en tant que bénévole à la clinique psychiatrique Saint Joseph de Lisbonne. Il s'agit d'une maison de santé des Sœurs du Sacré Cœur de Jésus. Leur charisme y est fortement perçu et cela m’a marquée dès le début.

Il y a longtemps, j'ai eu la grâce de découvrir qu'il est difficile de trouver dans ce monde quelque chose de plus puissant que le cœur d'un bénévole, parce qu'il est habité par le Cœur de Jésus, qui s'est donné Lui-même pour chacun d'entre nous et s'identifie surtout avec ceux qui souffrent et ceux qui leur apportent soins et assistance.

La personne atteinte d'une maladie psychique ou d'un handicap est la raison d'être de cette maison de santé et donc aussi de ce service que j'ai le privilège d'effectuer, ce dont je suis profondément reconnaissante.

Chaque semaine, mon cœur sort renforcé par l'exemple des Sœurs Hospitalières, qui m'ont appris que, pour être heureux, il ne suffit pas de donner, mais qu'il faut se donner soi-même.
Chaque semaine un frère malade m'apprend à mieux aimer.

Chaque semaine l'arbre planté dans mon cœur le premier jour de mon arrivée dans ce centre grandit et porte de nouveaux fruits qui enrichissent considérablement ma vie.

Celui qui aime est plein d'attentions. Le bénévole hospitalier essaie surtout de suivre les traces du Bon Samaritain, en aidant ceux qui souffrent : regarder (avec des yeux pour voir), s'approcher (sans préjugés), écouter (attentivement), tendre la main (de manière désintéressée) et communiquer avec ce langage de l'amour universel qu'est le sourire. 

samedi 7 novembre 2015

Le respect passe par de petits gestes simples

CHRISTIANE KRALOVEC
Autriche
Pour moi, l’hospitalité est liée à la spontanéité et à la flexibilité. Il s’agit d’accueillir l’autre, peu importe où, quand ou comment, mais ce qui compte c’est de le faire avec le cœur grand ouvert. Ceci peut exiger devoir mettre de côté ses propres idées et convictions. L’hospitalité exige que l’on soit capable de capter les besoins et les attentes de l’autre et d’y répondre en recherchant exclusivement son bien. Ceci demande du temps pour l’écoute, tout d’abord, mais également la capacité de rester en silence et, pourquoi pas, celle de cuisiner le plat préféré de l’hôte...

Dans mon travail à l’hospice, outre le haut niveau de professionnalisme je perçois sans cesse cet esprit d’hospitalité. Le mot hospice provient du latin hospitium, qui indique un lieu d’hospitalité. Répondre aux désirs de nos hôtes de manière très concrète, en sortant des chemins battus, est source de grande joie. Il faut avoir le courage de penser de manière créative. 

Nous avions un patient qui aimait boire un vrai et bon expresso après le repas de midi. Le café que servait l’hospice ne répondait pas à ses critères. Heureusement, nous avons découvert que la salle réservée aux médecins avait un distributeur qui servait un café expresso exactement comme il aimait en boire. Et nous lui en avons préparé un, chaque jour après le déjeuner, servi bien entendu dans une tasse pour expresso. Ce petit geste lui a donné un énorme plaisir pour ses derniers jours de vie. Il nous arrive aussi de dresser un lit de camp pour permettre aux couples de rester ensemble et nous nous occupons entre-temps des enfants et jouons avec eux.

Ce sont des petits gestes qui ne font pas partie du cadre classique de la prise en charge dans une clinique. Ils ne veulent certes pas se substituer aux activités médicales professionnelles, mais ils s’y ajoutent et manifestent notre respect et notre estime pour ce que souhaite le patient. En d’autres mots, c’est une expression de solidarité.

vendredi 6 novembre 2015

Tous ce que nous offrons nous le recevons en retour

REGINA SÁNCHEZ DE ZAPATA
Honduras
Il y a 12 ans, une de mes amies qui collaborait avec la paroisse de San Pedro Sula m’a invitée à travailler pour l’Ordre comme bénévole. J’ai commencé à connaître saint Jean de Dieu et son amour pour les plus démunis. J’ai participé à des réunions, des retraites, des rencontres de planification en vue de la création du groupe d’Amies de saint Jean de Dieu. 

J’étais très enthousiaste de ce travail, car j’étais convaincue que c’était là un projet de Dieu. Dans son amour infini, Dieu est présent dans tout ce que faisons, pourvu que nous nous laissions guider par Lui et non pas par notre moi trompeur. La connaissance de saint Jean de Dieu a marqué un tournant dans ma manière de voir mon prochain. Comment ne pas aimer cette Institution où Dieu m’a envoyée pour connaître de près la souffrance de ceux qui ont perdu leur santé mentale. Là, j’ai appris quels sont les aspects les plus importants de notre relation avec les malades quand j’ai dû assister une personne très proche de moi. Là, j’ai pu constater que les malades sont traités avec amour et reçoivent des soins de qualité. Le bénévolat et la participation au groupe des Amies de saint Jean de Dieu m’ont permis de m’épanouir et de renforcer ma conviction que tout ce que nous offrons aux plus nécessiteux nous le recevons en retour. Connaître l’Ordre et travailler dans l’œuvre Saint Jean de Dieu m’a beaucoup enrichie comme personne et comme chrétienne et a donné un sens à ma vie.

jeudi 5 novembre 2015

Etre prêt à tout quitter pour Dieu

Frère ANTHONY DINH DUC TOAN
Vietnam
Mon nom est Anthony. Avant d’entrer dans l’Ordre, j’ai fait des études d’ingénieur et j’avais un emploi à temps à durée indéterminée ; je gagnais un bon salaire. Je me suis intéressé à l’Ordre Hospitalier des Frères de Saint Jean de Dieu et me suis informé sur ce qu’il fallait faire pour pouvoir y appartenir. Les frères m’ont conseillé de réfléchir, de prier et de parler avec une personne en qui j’avais grande confiance avant de renoncer à mon emploi pour entrer dans l’Ordre. Après avoir refléchi et examiné la question sous tous ses angles pendant trois années, j’ai opté pour répondre à ma vocation d’hospitalité et entrer dans l’Ordre. Certains de mes amis et connaissances regrettent ma décision y compris le directeur de la société pour laquelle je travaillais ainsi que mes collègues de travail. Pour ma part, je n’ai pas regretté ma décision et, après une période de formation, je suis proche du moment où je ferai ma profession solennelle dans l’Ordre pour accomplir sa mission. Je prie le Seigneur de m’accorder la grâce de demeurer fidèle à ma vocation.

mercredi 4 novembre 2015

On ne peut rien sans l'aide du Seigneur

Frère FIDELE SANHONGOU
Afrique
Fidèle Sanhongou est né le 24 avril en 1991 à Tchanhoun Cossi au Bénin, dans une famille polygame de trois femmes de quatorze enfants : six enfants pour la première femme, quatre enfants pour la deuxième et quatre pour le troisième. Ma famille est composée de deux grandes sœurs, de mon petit frère, et moi je suis le troisième enfant de ma maman. J’ai débuté l’école en 1996, j’ai eu le baccalauréat en 2010. En effet, en 2007 j’ai voulu aller au séminaire mais mes parents s’y étaient opposés. En 2008,le responsable de notre groupe vocationnel me fit connaître deux com
munautés ː les frères de la Petite Famille qui œuvrent dans le domaine de l’enseignement et les frères de Saint Jean de Dieu. J’ai fait ma première expérience dans l’Ordre avec le Frère Nicolas qui était le maître des postulants. Je suis tombé amoureux de l’Ordre et de la communauté dès le premier accueil qui m’a été réservé. Au début, j’avais du mal à supporter les malades et les morts, et en plus mes parents s’opposaient toujours à mon choix. Je ressentais parfois des doutes sur mon choix. Après mon baccalauréat et après des accompagnements, je décidai de faire une expérience avec les frères. Après cette expérience, j’ai décidé de rester et de continuer. Je crois que c’est mon chemin puisque je demande toujours au Seigneur de me révéler, de me montrer le chemin que je dois prendre pour arriver à Lui, et je crois que je ne peux rien sans Lui.

mardi 3 novembre 2015

Prendre soin des autres c'est s'épanouir soi-même

BERTHA SUSANA
CANTOR DE SANDOVAL
Colombie
Je suis heureux d’appartenir à la Famille de saint Jean de Dieu en ma qualité de bénévole au service des personnes qui souffrent. Celles-ci font désormais partie de ma vie et je les considère comme une bénédiction de Dieu. Depuis 14 ans je suis liée à l’Ordre hospitalier de saint Jean de Dieu, Province colombienne. A la clinique San Rafael de Bogota j’ai appris à connaître l’esprit et les valeurs de l’Ordre. Ce sont ces valeurs et l’exemple des frères qui vivent l’hospitalité comme des témoins fidèles du charisme, qui m’ont poussée à partager leur noble mission. Leur vocation et leur dévouement ont renforcé ma décision de consacrer ma vie au service des malades et des nécessiteux. 

J’ai travaillé à la clinique San Juan de Dios de Chía et aujourd’hui je suis bénévole à la clinique Notre-Dame de la Paix à La Paz. Je remercie le Seigneur qui m’a permis de partager avec les frères, les collaborateurs et les autres bénévoles l’engagement de solidarité et de charité, en suivant l’esprit de saint Jean de Dieu, de saint Jean Grande et de saint Benoît Menni. Je suis heureuse de ma vocation car elle m’a permis de m’épanouir du point de vue humain et spirituel et comme bénévole de l’Ordre. 

Je prie le Seigneur afin que l’année des vocations de l’Ordre puisse servir d’incitation pour renforcer l’hospitalité de saint Jean de Dieu.

lundi 2 novembre 2015

L'hôte et l'hôte ne font qu'un dans un accueil réciproque

WALLI MAIER
Allemagne
À la fin des années 1980, un prêtre que je connaissais est parvenu à faire venir des étudiants de Cracovie pour un séjour à Cham, en Bavière. Nous avons bien sûr aussi visité Ratisbonne. J'ai fait à cette occasion la connaissance de cinq jeunes chrétiens épanouis et passionnés de musique.

Un an plus tard, avec ce même prêtre et quelques jeunes, nous sommes allés en bus en Pologne. À l'époque, il fallait encore un visa et les contrôles des papiers et des bagages étaient longs et sévères aux frontières avec la Tchécoslovaquie et la Pologne. Après les retrouvailles au presbytère, nous avons été accueillis dans différentes familles. L'hospitalité que nous avons vécue dès notre arrivée, puis dans les familles, nous a émus et reste un souvenir indélébile. Certaines d'entre elles avaient libéré des chambres et délogé des membres de la famille pour que nous ayons plus de place et nous sentir à l'aise. Chaque famille nous a accueillis au mieux et mis les petits plats dans les grands : des plats parfois inhabituels, toujours abondants, dont nous étions invités à nous resservir. Nous avons appris que les familles avaient rassemblé leurs bons pour la viande (encore courants à l'époque) de 1 ou 2 mois ou en avaient emprunté à la famille et aux voisins pour pouvoir nous recevoir ainsi. Elles avaient aussi vidé leurs réserves de fruits en conserves pour que nous puissions boire du jus de fruits et pas seulement de l'eau. Nous avions presque honte d'accepter tout cela, même si c'était l'expression de leur grande estime envers nous, leurs invités venus de Bavière.

Je me rappelle en particulier un épisode qui s'est déroulé à notre arrivée. Nous avions bien sûr apporté des "cadeaux" à nos amis polonais (vêtements, articles de toilette, fruits exotiques). Dans l'une des familles, alors que nous étions encore en train de nous saluer et de nous embrasser, un enfant avait déjà englouti deux bananes ! 

dimanche 1 novembre 2015

Rendre l'estime de soi à ceux que l'on soigne

ELISENDA AIXALÀ PELEGRÍ
Espagne
Je suis arrivée au centre médical Saint Jean de Dieu d’Almacelles par hasard, pour faire un stage après mes études d’infirmière. J’étais impressionnée par la qualité du travail multidisciplinaire de l’équipe médicale et par les pathologies des patients. J’ai appris que le malade mental est un être très vulnérable, souvent méprisé par la société et cela m’a séduit à tel point que j’ai décidé de changer de cap et de me consacrer à ces patients. Je travaille avec eux depuis six ans et je suis heureuse de pouvoir les accueillir à un moment où ils sont particulièrement fragiles, de faire en sorte qu’ils me fassent confiance, de les aider à conquérir l’estime de soi, à se sentir membres d’une communauté. 
Je consacre une partie de mon temps à des activités qui visent à faire connaître notre œuvre et à sensibiliser les jeunes au respect des personnes souffrant de maladies mentales, afin qu’ils changent leur perspective et se débarrassent de leurs préjugés.  

Voilà comment je vis une partie de ma vie, comment je m’efforce d’intégrer les valeurs de l’Ordre dans mon travail et en dehors de celui-ci. Et j’espère pouvoir le faire encore longtemps.