LOURDES BERNARDA ROMERO TAPIAS Colombie |
Le personnel de l’unité de soins intensifs étant au chômage, je travaillais au laboratoire de pathologie. En dépit d’un bon salaire, j’était très frustrée : pendant les 60 nuits d’hospitalisation de mon père, j’avais assisté au décès de beaucoup de patients, aux difficultés des familles qui, faute de matériel médical, étaient obligées d’apporter des seringues. J’avais également assisté au traitement des patients par le personnel de la clinique indifférent et à la lenteur de leur rétablissement. Quand ils venaient de loin, ils ne pouvaient pas être transportés et n’avaient pas un lieu pour dormir, faute de moyens économiques. En cas de décès, personne n’apportait réconfort et consolation. Le personnel administratif appartenait à différentes confessions. La chapelle était fermée ; j’ai encouru des frais pour les célébrations, les transports et l’accompagnement. J’ai dû faire les démarches pour avoir un aumônier ad honorem qui assurait la prière communautaire pendant l’eucharistie et priait pour la prospérité de l’institution.
Enfin, l’Ordre hospitalier de saint Jean de Dieu arrive le 19 décembre 2006 et apporte le bonheur. Mon laboratoire ayant été transféré à Bogota, j’aidais la communauté de frères pendant l’eucharistie et je participais au comité de pastorale, grâce au diplôme obtenu au Selare. J’étais attirée par ce que faisaient les frères. Une deuxième communauté arrive et met en place le bureau de pastorale. J’obtiens un diplôme de sciences religieuses et je découvre ma passion pour les documents de l’Ordre. Avec la troisième communauté, j’assimile les notions de service transversal, de stratégies pour identifier les opportunités, d’approche des bienfaiteurs, d’aide aux projets de nature sociale, de leadership et de formation sur les principes et les valeurs, de travail en équipe, d’humanisation. Ma vie change de visage. Aujourd’hui, je sais ce que signifie aimer, consacrer mon énergie, mes aspirations et mes rêves à l’institution qui m’a aidée à retrouver mon nord.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire