KATHLEEN ELSLANDER |
Lorsque j’ai commencé à travailler avec les Frères pour leur chapitre général extraordinaire de 1979, j’ignorais qui était saint Jean de Dieu. Depuis, je ne cesse de m’émerveiller devant les nombreuses facettes de cette personnalité hors du commun.
Cela fait maintenant 35 ans que je traduis des rencontres et des textes sur la vie, la mission et la spiritualité de cet homme extraordinaire. Ce travail a marqué toute ma vie et continue à le faire. Grâce au témoignage des Frères, je suis retournée dans ‘le sein de l’Église’ comme on disait dans le temps, et c’est une grâce pour laquelle je leur serai éternellement reconnaissante. De Jean de Dieu, ce qui m’émeut le plus est sa grande bonté, si simple et si efficace.
Deux phrases de lui m’accompagnent dans mon vécu :
- la première me guide dans ma vie professionnelle lorsque je dois négocier les rémunérations et conditions de travail des interprètes et traducteurs, ce qui n’est pas toujours facile. Il s’agit du conseil donné à Gutierre Lasso à qui Jean de Dieu demande de vendre un terrain en veillant à ce que personne n’y perde, ni l’acheteur ni les pauvres à qui cet argent est destiné.
- La deuxième est narrée dans la biographie de Castro et se réfère au séjour de Jean de Dieu à Valladolid où Jean de Dieu récoltait des fonds pour ses pauvres mais, il était si ému par la détresse des démunis du lieu qu’il distribuait largement ces aumônes. À qui lui conseillait de garder cet argent pour son hôpital de Grenade il répondait : « Le donner ici ou là, c’est toujours faire le bien pour l’amour de Dieu qui est partout ». Chaque fois qu’on me demande une aide, cette phrase résonne dans mon cœur et dans ma tête.