samedi 31 octobre 2015

La vie est dont gratuit que nous sommes invité à transmettre

Frère MICHELE MONTEMURRI
Italie
Voici comment est née ma vocation et comment j'ai découvert saint Jean de Dieu…

Ma quête dans la vie était de me découvrir moi-même. Fromm nous dit que la tâche principale de l'homme dans la vie est de se révéler à lui-même, la vie est une découverte continue de soi-même ; dès sa naissance l'homme est invité au dialogue avec Dieu, et Dieu l'a appelé à la vie ainsi qu’à la communion avec Lui. 

Après plusieurs expériences avec l’Action Catholique dans ma paroisse, je me suis interrogé sur ce que devait être ma vocation. Après différentes séances de discernement avec un père spirituel (bénédictin), j'ai commencé un cheminement plus profond pour découvrir Dieu dans ma vie. Un jour, un frère m'a donné une biographie de saint Richard Pampuri, puis de saint Jean de Dieu. Le premier a d’abord été médecin avant d’entrer dans l’Ordre, le deuxième a entrepris la grande aventure de se trouver en se mettant au service des plus démunis. 

C’est à partir de ce moment qu’a démarré mon cheminement de Frère de saint Jean de Dieu. Après de nombreuses années, je me suis consacré à Dieu comme Frère de l’Ordre et me suis mis au service des démunis. Le don que Jean de Dieu a reçu de l’Esprit Saint, autrement dit son charisme d’hospitalité, ouvre un large éventail de possibilités et couvre de nombreux domaines de la théologie à la philosophie, en passant par la sociologie et les soins de santé tout azimut.

Je suis convaincu que notre témoignage de consacrés et de personnes créées et appelées par Dieu doit interpeller les jeunes et les encourager à se mettre en recherche d’eux-mêmes pour la voie qu’ils doivent suivre. Ils pourront découvrir ainsi que la vie est un don reçu gratuitement et qu’ils sont invités à le transmettre. Les camps de service sont un temps fort pour découvrir le dessein que Dieu a pour chacun d’entre-nous. Ils permettent aux jeunes d’élargir leur horizon, d’aller vers un monde inconnu. L’expérience vécue par saint Jean de Dieu dans l’Hôpital Royal où il fut traité comme un être ayant perdu la raison, a été le lieu et l’occasion pour lui de découvrir vraiment quelle était sa vocation.  

vendredi 30 octobre 2015

L'hospitalité à travers la communication et le dialogue

MARIA PÍA TORRA
Amérique du Sud Méridionale
Mon travail consiste à servir de lien entre les médecins, le personnel administratif et les patients, ce qui me permet d’être en contact avec tous les secteurs de l’hôpital. Je leur donne des informations et je m’efforce de dissiper leurs doutes et de résoudre leurs problèmes.
  
Je suis responsable de la supervision et de la coordination des dossiers médicaux et des archives générales. Là encore, je fournis des informations concernant l’anamnèse des patients, des études ou autres documents.

La communication, le dialogue et l’échange d’idées entre le personnel et l’institution est la meilleure manière de mettre en pratique ma vocation. Cela contribue à créer un bon climat de travail, indispensable pour trouver des solutions démocratiques et efficaces aux problèmes qui se posent au quotidien et d’obtenir ainsi de meilleurs résultats.

jeudi 29 octobre 2015

Le Seigneur nous appelle et patiemment il nous attend.


Frère EMMANUELE LENGUE
Afrique
Je suis né le 22 janvier 1985 à Lomé. Après mon baptême et ma confirmation, je suis entré dans un groupe de la Légion de Marie où l’une de nos activités était la visite aux malades. Le sentiment qu’apportait nos visites aux malades, me donnait chaque fois la volonté de faire davantage.

Un soir, de retour du service, j’ai rencontré un ami qui était regardant chez les frères hospitaliers de saint Jean de Dieu. Il avait une rencontre ce soir-là avec le frère chargé des vocations. Il m’invita alors à l’accompagner. Après la rencontre, le frère me demanda si je voulais faire une expérience au sein de l’une de leur communauté. Au début, je n’ai pas accepté. Après un temps, mon ami me demanda une fois encore de l’accompagner et cette fois, le frère me proposa une visite dans l’un de leur hôpital. Après un petit temps de réflexion, j’ai décidé d’aller avec mon ami visiter cet hôpital. Arrivé, j’ai été saisi par la souffrance des malades surtout des plus pauvres. C’était ma première visite à hôpital avec plein de malades, la plupart pauvres. J’étais surpris aussi de voir comment travaillaient les frères ; leur façon de travailler et d’approcher les malades m’avaient beaucoup impressionné. De retour, le frère remarqua dans mes partages que j’avais aimé cette expérience. Il me proposa alors de faire partie de cette famille religieuse pour que moi aussi je puisse aider les malades. Ma réponse était toujours “non”. Dès que je suis rentré en famille, je n’ai pu cesser de penser à cette expérience. Après quelques mois de réflexion, j’ai décidé de parler de mon choix de devenir frère hospitalier de Saint Jean de Dieu à mes parents. Au début, ils étaient contre mon idée. Mais par la suite, ils me donnèrent leur accord et leur bénédiction. Je suis donc retourné voir le frère et lui fis part de ma décision de rentrer au couvent. Il me félicita et quelques jours après il remplit toutes les formalités et m’envoya commencer mon postulat.

mercredi 28 octobre 2015

Aller jusqu'au bout du chemin

Frère JOSÉ JOAQUIM FERNANDES
Brésil
Je suis né dans un village de l’intérieur du Portugal il y a plus de 100 ans, en 1913, dans un famille pauvre du point de vue matériel, mais riche en valeurs humaines et chrétiennes. Un jour, pendant que je faisais la cueillette des cerises, je me suis fracturé un bras…
  
A l’âge de 16 ans, j’ai accepté l’invitation d’un frère engagé dans la pastorale des vocations de l’Ordre et me suis rendu à la maison de Telhal, un hôpital psychiatrique et un centre de formation de l’Ordre. A 18 ans, j’ai fait ma profession religieuse et j’ai commencé mes études de soins d’infirmier et à travailler. A 26 ans, j’étais à la maison de Madeira, dont j’ai été supérieur de 1940 à 1946, alors que la Seconde Guerre mondiale battait encore son plein.

De retour dans le continent, j’ai continué à servir l’Ordre. J’ai rempli plusieurs fonctions, y compris celle de supérieur provincial de 1956 à 1965. A cette époque, la province portugaise a connu un grand essor. 
  
Depuis 1965, je vis au Brésil. J’ai travaillé à Rio de Janeiro et, depuis 1969, à Itaipava- Petrópolis.  
Mes 100 premières années, je les ai vécues à une époque où le secteur socio-sanitaire était sans cesse confronté à des défis. Une époque facile et difficile à la fois : facile parce que quand on fait son devoir, Dieu fait le reste ; difficile parce que là où il y a l’homme, il y a des difficultés.  
Aujourd’hui, ma mission est très limitée à cause de mon âge. Mais je veux aller jusqu’au bout du chemin avec trois certitudes qui m’ont toujours accompagnées : nous n’embrassons pas la vie religieuse pour être infirmiers, mais pour être saints ; seul Dieu vaut la peine dans notre vie ; c’est la Vierge Marie qui nous mène à Jésus. 

Je remercie les frères et les collaborateurs pour leur sollicitude à mon endroit. Je rappelle aux plus jeunes que si Dieu est notre idéal, la vie sur cette terre sera plus belle.    

mardi 27 octobre 2015

Soigner ceux qui soignent

SILVIA REYES ESCORIHUELA LAHOZ
Espagne
L’hospitalité de saint Jean de Dieu a été une découverte, un chemin révélateur qui m’a permis de m’épanouir sur le plan personnel, professionnel et de la foi. 

J’ai eu mon premier contact avec les Frères grâce à une expérience de bénévolat dans une unité de soins palliatifs pour malades atteints du SIDA, dont certains sont restés dans mon cœur. Leur regard, leurs paroles et leur affection m’ont fait comprendre la valeur du respect et de l’accueil inconditionnel. 

Plus tard, j’ai eu l’opportunité de me consacrer professionnellement à l’accompagnement des bénévoles de cette unité et d’un foyer pour SDF. Cette expérience a élargi mes horizons dans la mesure où elle m’a permis de me confronter avec des situations de grande vulnérabilité sociale. C’est ainsi que j’ai commencé à percevoir que mon travail était en train de devenir une vocation nourrie par l’esprit de Jean de Dieu. L’étude approfondie de sa vie m’a ouverte à son charisme et à ses valeurs et m’a aidée à donner un sens et une orientation précise à ma profession. 

Aujourd’hui, je travaille dans le secteur des ressources humaines dans différentes œuvres à caractère social. Je suis donc confrontée à un grand défi, celui de « soigner ceux qui soignent », et je m’y consacre corps et âme. Dans ce processus, la présence et la proximité des frères de saint Jean de Dieu est essentielle. Ils me guident, m’accompagnent et soutiennent ma foi. Leur confiance et leur fidélité au projet d’hospitalité ont resserré les liens qui m’unissent à la famille hospitalière, où je suis sûre que je pourrai continuer à m’épanouir et à mettre en pratique la passionnante « folie » de saint Jean de Dieu.  

lundi 26 octobre 2015

« L'hospitalité n'a pas de frontière »

JEAN VERGES
France
« L'hospitalité n'a pas de frontière »

Interpellés par le message de Saint Jean de Dieu et sensibles à l’appel à l’aide des frères hospitaliers du Togo, Anny, mon épouse et moi-même, ne pouvions rester insensibles. Notre amour conjugal a grandi dans la Foi et la Charité aux côtés des frères ; c’est d’ailleurs avec eux que nous avons exercé toute notre activité professionnelle à la clinique Oudinot.
  
Notre engagement, notre attachement au charisme de l’Hospitalité nous ont poussés hors de nos frontières. En effet, c'est au cours d'une rencontre à la communauté de la rue Oudinot, que naît en nous le désir de partir en mission dans les œuvres d’Afrique. Ce déclic nous a entrainés vers plusieurs missions humanitaires au Togo et au Bénin. Au fil du temps, les « Amis d’Afagnan et de Tanguiéta » voient le jour. A présent, de nombreuses personnes se joignent aux frères et à notre petit groupe pour soutenir les missions d’Afrique par leur générosité.

C’est l’exemple de Saint Jean de Dieu, ne cherchant aucune gloire et n'ayant comme objectif que de soulager et consoler, qui nous a indiqué la route : partir en mission pour former les médecins africains au bénéfice des malades. Le choc culturel est rude … mais  l’accueil et la Foi des Communautés sont chaleureux. Heureux, nous prenons conscience que nous avons reçu plus que donné.

dimanche 25 octobre 2015

l'hospitalité est langage pour le monde

ANDREA MARÍN ARCILA
Colombie
Je m’appelle Andrea Marín Arcila, enseignante bénévole à l’espace théâtral de la clinique Saint Jean de Dieu de Manizales. Depuis 2009, je travaille avec un groupe de patients qui ont eu le courage de rêver et de croire que l’art était en mesure d’abattre les murs qui se dressaient dans leur imagination.    
Si quelqu’un me demandait quel est le sens du théâtre pour les malades et pour moi-même, je répondrais par un seul mot : l’expression. Ils ont du mal à s’exprimer, mais ils arrivent à le faire en associant toutes les pensées qui se pressent dans leur tête à l’activité artistique et à la créativité. L’art leur permet de s’explorer, de s’exprimer et de parler. L’hospitalité n’est autre chose que l’accueil chaleureux et généreux des invités et des étrangers. Ce travail m’a appris à accueillir ceux qui n’avaient pas un lieu pour apprendre et, ce faisant, petit à petit j’ai gagné un tas d’amis qui jouent avec moi.

« La classe de Mademoiselle Andrea est belle et expressive. C’est très amusant. J’ai appris à être moins confus. C’est beau d’être ici. »

Le sentiment d’hospitalité qui nous unit est le désir de vouloir dire quelque chose au monde. Nous avons créé le groupe théâtral « La Brújula Mágica » (La baguette magique) pour continuer à rêver. Son langage n’est pas une cacophonie de dyslexies, ni une salade de mots : c’est un essaim de papillons qui veulent voler.

samedi 24 octobre 2015

Désirer sans cesse être fidèle à sa vocation

Frère MATTHEW TRAN DOAN PHI
Vietnam
Je m’appelle Matthew. Depuis que je suis tout petit, je rêve de devenir un frère dans un institut consacré. Lorsque j’ai terminé mon lycée, j’ai fait des études d’aide-soignant. Je pensais continuer des études pour devenir infirmier lorsqu’en surfant sur la toile je suis tombé sur une invitation qui disait textuellement : "Veux-tu te consacrer à Dieu dans le service des pauvres et des malades ?" J’ai été frappé par ce texte et, étant donné que j’avais déjà une certaine expérience dans le domaine médical et que je rêvais de devenir un religieux-frère je me suis dit que cette invitation m’était adressée directement. Le soir-même, j’ai pris contact avec un Frère de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu. Il m’a guidé et orienté, il m’a aidé à en savoir davantage tant sur l’Ordre, que sur son fondateur et son style de vie, son esprit et sa mission. Et c’est ainsi que je suis arrivé où j’en suis. C’est ainsi que je continue à me former et à vivre. Je me sens satisfait du choix que j’ai fait. Mon désir le plus sincère est de demeurer toujours fidèle à ma vocation et d’imiter l’exemple des saints frères qui m’ont précédé dans le service des pauvres et des malades.

vendredi 23 octobre 2015

Témoigner chaque jour que Jésus, aime console, pardonne et délivre

Frère FRANCISCO JAVIER VALENCIA
Andalousie
Plusieurs faits m’ont soutenu dans mon cheminement de rencontre avec le Seigneur. Tout d’abord ma famille, la formation et les expériences que j’ai vécues dans la paroisse, les contacts graduels avec les pauvres dans un quartier de périphérie, un accueil de nuit et dans des homes pour personnes âgées. 
J’ai vécu de nombreuses expériences dans l’Ordre qui m’ont rempli de bonheur, comme l’expérience missionnaire au Pérou et en Equateur pendant quinze ans où j’ai été responsable de la formation, principalement. 

Une autre expérience qui a marqué toute ma vie est d’avoir été proche de ceux qui souffrent et de voir dans chacun le visage du Christ, de vouloir être pour chacun d’eux la manifestation de l’amour miséricordieux, patient et joyeux de Jésus. Leur transmettre qu’il les aime tels qu’ils sont et qu’il croit dans ce qu’ils peuvent devenir. 

La vie en contact avec les œuvres de l’Ordre m’a permis de connaître des collaborateurs et de découvrir des réalités diverses dans de nombreux pays et lieux différents où partout on pratique l’hospitalité et on fait preuve de miséricorde envers celui ou celle qui en a besoin. 
Je constate que l’Ordre, lorsqu’il vit vraiment en contact avec Jésus est capable d’offrir santé, espérance, raison d’être à de nombreuses personnes qui vivent en proie à la maladie et à la souffrance.

Je suis rempli de gratitude et je rends grâce à Dieu pour m’avoir appelé à son service et pour percevoir que Jésus est à mes côtés et qu’Il est le fondement de mon existence. Je suis heureux de pourvoir offrir mon service dans l’Ordre. Ensemble nous y cherchons tous à transmettre avec courage et générosité la Bonne Nouvelle de l’hospitalité au plus grand nombre de personnes possible. Je rêve de pouvoir, avec mes frères et collaborateurs, donner le meilleur de moi-même pour faire percevoir la présence d’un Jésus qui console, pardonne et délivre. 

jeudi 22 octobre 2015

Etre avec un patient nous fait communier au grand amour de Dieu

MARIA ALEXANDRA F. A. TROCADO
Portugal
J'ai toujours été intriguée par le terme "vocation". J'ai toujours du mal à expliquer exactement ce que cela représente pour moi. Je sais seulement que pendant longtemps, il a signifié m'occuper de ma famille et travailler dans le monde de l'art. Construire encore et toujours un mariage et une famille heureuse selon des valeurs chrétiennes. Je me suis toujours sentie très privilégiée par la vie ; cela me mettait un peu mal à l'aise vu que je ne faisais presque rien pour les autres.

Un jour dans un groupe de prière et de cheminement chrétiens, on nous a proposé de faire du bénévolat pour pratiquer concrètement la charité. Le père Ricardo nous a lancé concrètement le défi suivant : “Des prières, nous en avons ! Maintenant, mettons les mains à la pâte !

J'avais différentes possibilités. J'avais entendu parler de la "Casa di Telhal", gérée par les Frères de saint Jean de Dieu. Vu que c'était le plus difficile pour moi et que les usagers de ce centre étaient les plus nécessiteux, j'ai eu envie de me mettre à l'épreuve pour voir si j'en étais capable. Pourquoi pas "Telhal"?

Très anxieuse, mais accompagnée par un frère et une amie, j'ai ainsi commencé cette nouvelle aventure d'hospitalité.

Cinq ans ont passé et je dois être sincère : il y a des jours où j'éprouve des difficultés pour y aller, mais Dieu fait des miracles, parce que le simple de geste de rester à côté de ces patients est un immense partage mutuel de l'Amour que Dieu nous donne et qu’il réserve à tous.

Chaque soir, je me sens plus heureuse, plus riche, plus humaine, et je ne peux que remercier ceux qui m'y ont amenée et aussi ceux qui nous accueillent dans cette "Casa di Telhal".

mercredi 21 octobre 2015

L'Hospitalité est un projet dynamique

 Frère DANIEL MARQUEZ BOCANEGRA
Colombie
Parler de mon expérience comme Frère de saint Jean de Dieu signifie rembobiner un film, vieux de 36 ans, qui a commencé avec ma participation à un groupe de jeunes dans un centre de l’Ordre à Chia, Colombie. 

La vie religieuse n’entrait nullement dans l’éventail des possibilités de vie future que je rêvais pour moi. C’est alors que j’ai reçu l’invitation du programme  “Venez et voyez” (Jn 1,39) et j’y ai découvert la vulnérabilité des personnes. J’ai touché de mes mains la souffrance et la douleur des gens au point que de mon cœur a jailli un “OUI” clair et net. J’ai changé de puce et j’ai tout quitté. J’ai décidé de suivre Jésus de Nazareth conformément au style de saint Jean de Dieu dans la voie de l’hospitalité. 

Trente ans se sont écoulés depuis que j’ai prononcé mes premiers vœux et me voilà ici, en train d’écrire que cela valait la peine de m’embarquer dans cette aventure appelée HOSPITALITÉ. Pendant toutes ces années, j’ai eu la chance de pouvoir découvrir l’universalité de mon Institut en vivant dans quatre pays différents. J’ai eu le bonheur de soigner et de servir directement ou indirectement des malades et des démunis. Pendant cette dernière année, j’ai pu prendre du temps pour fréquenter les sessions organisées par l’Institut San José de Madrid afin de me recycler et me mettre à niveau tant sur le plan spirituel que charismatique.

L’hospitalité est un projet dynamique et me pousse à persévérer dans mon écoute, accueil, accompagnement des malades, pauvres et démunis. Je veux continuer à servir avec joie, les laissés-pour-compte de notre temps en leur apportant un réconfort et en leur manifestant  par mon action et mon être que le royaume de Dieu est déjà présent ici-bas.

mardi 20 octobre 2015

S'accepter soi-même pour accepter les autres

EWA JENIEC
Pologne
J'ai eu l'occasion de connaître l'hôpital des frères de saint Jean de Dieu grâce à mon confesseur qui, je ne l'ai su que plus tard, en était l'aumônier. Suivant sa proposition, -même si je n'étais pas pleinement convaincue -, j'ai décidé de tenter l'expérience, d'abord comme candidate et ensuite comme bénévole, à l'hôpital des frères de saint Jean de Dieu à Marysin. Quelque chose a changé en moi dès mon premier contact avec les patients, parce qu'avant je n'avais jamais été particulièrement attentive aux problèmes des autres. Tout ce qui préoccupe le plus les personnes en bonne santé dans leur vie quotidienne (recherche des choses matérielles, honneurs, divertissements, etc.) n'a aucune valeur ici.
Pour celui qui est malade, le plus petit progrès pendant la rééducation devient un grand objectif, qui n'a pas de prix.

Cette nouvelle vision du monde a profondément changé ma vie. Je sens que Dieu a commencé à transformer mon cœur, ma manière de penser.

Je suis devenue plus sensible aux besoins des autres, à leurs problèmes, et j'accepte différemment moi-même, l'aide des autres.

J'acquiers confiance, humilité, patience, respect des différences.

C'est la plus grande leçon de vie que je puisse recevoir et un immense don de Dieu.

lundi 19 octobre 2015

Transmettre les valeurs de saint Jean de Dieu à tout soignant

OLGA JEANET CESPEDES CASTILLO
Colombie
Je fais partie de la Famille hospitalière de saint Jean de Dieu depuis 1983. Celle-ci m’a permis de grandir sur le plan spirituel et professionnel et d’exercer ma vocation au service dans la clinique Saint Raphaël où j’ai pu pratiquer l’hospitalité. Depuis 1994, j’enseigne en école d’infirmiers. Aussi, ai-je pu faire connaître l’histoire de l’Ordre, ses œuvres apostoliques ainsi que la vie de son fondateur. Je me considère comme un témoin de l’évangélisation et contribue ainsi à la formation d’adolescents et de frères de l’Ordre dans le domaine des sciences infirmières. 

Avec les frères j’ai vécu des moments de joie et des moments difficiles. Je me souviens en particulier que lors du départ à la retraite d’un certain nombre de collaborateurs, nous n’étions plus que trois personnes pour gérer 105 étudiants, et cela, juste au moment des diplômes et de l’entrée de nouveaux candidats. En juillet 2005, j’ai été nommée directrice, un véritable défi que j’ai relevé en priant le Seigneur de me donner la sagesse nécessaire pour pouvoir atteindre, avec les frères, notre objectif commun : « assurer la formation des étudiants et veiller au rayonnement de l’Institution ».   

Pour pouvoir atteindre cet objectif, il faut assumer ses engagements avec responsabilité et compter sur la bénédiction de Dieu, la protection de saint Jean de Dieu et de l’Archange saint Raphaël. Notre école, leader dans la formation d’infirmiers auxiliaires, va bientôt fêter ses 40 ans. Ma devise est «Aimer Dieu et l’Ordre hospitalier», ce qui signifie pour moi être heureuse de ce que je suis, de ce que je fais et de ce que je possède.

19 octobre 2015

dimanche 18 octobre 2015

Les semences de l'hospitalité sont semées en chacun de nous

Frère DOMINIC TRAN NGOC NAM
Vietnam
Quand j’ai passé mon bac, mon père m’a dit : “Tu devrais faire des études de médecine pour sauver des vies.” J’ai donc présenté ma demande à la faculté de médecine de Ho Chi Minh. Malheureusement, les documents pour l’examen d’entrée me sont parvenus trois semaines trop tard et je n’ai pas pu passer cet examen. Tandis que j’attendais la session suivante pour me présenter, j’ai participé à une compétition organisée par l’Ordre Franciscain. Il fallait faire un résumé et présenter les reliques de saint François d’une manière claire et complète. Les Franciscains m’ont invité à essayer leur style de vie mais j’ai demandé du temps pour y réfléchir avant de me décider. Les trois mois suivants j’ai beaucoup prié et lu la bible avec grande attention. Lorsque j’ai lu tout ce qui concernait saint Jean de Dieu dans les textes liturgiques pour sa fête du 8 mars, j’ai été frappé par la manière dont cet homme a découvert la volonté de Dieu sur lui en écoutant le sermon de saint Jean d’Avila. Je me suis interrogé sur ce que je savais des Frères de Saint Jean de Dieu. Je savais qu’ils avaient un hôpital à Đong Nai. J’ai pris d’autres renseignements et j’ai lu tout ce qui me tombait sous la main sur leur fondateur. Ceci m’a conduit à entrer dans l’Ordre et je peux affirmer que je suis très heureux d’avoir suivi ma vocation hospitalière.

samedi 17 octobre 2015

Quelle que soient les responsabilités, l'hospitalité concerne chaque membre des oeuvres

WOLFGANG FÜREDER
Autriche
On peut vivre l’hospitalité de multiples manières quand on est directement en contact avec les patients. Lorsque, comme moi-même, on travaille au niveau de l’administration d’une œuvre, on le perçoit moins. Dans nos bureaux, nous ne sommes pas directement en contact avec les malades ou les démunis. Toutefois, mon travail a une incidence sur les malades pris en charge, les frères et les collaborateurs, même si c’est de manière indirecte. Garder cela toujours présent à l’esprit constitue un défi pour moi. 

Lorsque je suis en contact avec les personnels de l’œuvre, je me rends compte de ma contribution quand nous parvenons à atteindre les objectifs que nous avons fixés ensemble pour le bien des malades. Les instruments que j’utilise sont avant tout mon savoir en matière d’utilisation optimale des ressources financières ainsi que la coordination des diverses œuvres dans le cadre d’une planification de grande envergure.

C’est en lisant dans mon bureau les rapports et les compte rendus des diverses œuvres que je découvre si mes efforts ont été couronnés de succès. C’est par le truchement de ce flot d’informations que je participe de manière dynamique à la vie des œuvres et que je me rends compte de l’impact de mon travail de bureau qui, en général, est jugé ennuyeux. 

Pour moi l’hospitalité englobe également ma manière d’entrer en relation avec mes collègues, car notre manière de nous comporter peut devenir un témoignage pour ceux qui nous observent de l’extérieur. Le projet voulu par saint Jean de Dieu et la foi sont les piliers sur lesquels se base mon travail et pour qu’il se développe avec succès.

vendredi 16 octobre 2015

Où sont Amuor et Charité Dieu est Présent

PAQUI INFANTE
Espagne
Ma vie au sein de la famille saint Jean de Dieu a commencé il y a 25 ans, plus de la moitié de ma vie, le 23 janvier 1989. Dès ce moment-là, je ne cesse de me nourrir des valeurs que saint Jean de Dieu nous transmet chaque jour, notamment l’hospitalité. Un an auparavant, dans le cadre d’une vicissitude personnelle, j’avais eu l’occasion d’intérioriser et d’expérimenter cette valeur, mais je ne l’ai pleinement reconnue que grâce à notre saint Patron.

Quand j’avais 21 ans, je venais de commencer ma nouvelle vie avec celui qui est aujourd’hui mon mari. Un bébé fit irruption dans notre vie. Il était né dans des circonstances malheureuses : sa mère était morte en couches et il avait été confié à ses grands-parents.

Devant de telles situations, il est très difficile de passer outre. J’allais le voir chaque jour à l’heure du bain, puis nous avons commencé à l’emmener chez nous pendant les week end. Et quand le dimanche soir nous devions le ramener chez ses grands-parents, nous avions le cœur brisé.

Il était content chez eux, mais les soins d’un couple de plus de 70 ans, à la santé chancelante, malgré leur amour pour ce petit bébé, n’étaient pas les mieux appropriés pour lui. Il avait besoin de la joie, de l’énergie et des stimuli que seules des personnes jeunes peuvent offrir. C’est ainsi qu’après mûre réflexion mon mari et moi avons décidé de l’accueillir définitivement dans notre foyer.

Tout comme saint Jean de Dieu, nous avons été la cible de critiques en tous genres : les gens disaient que nous étions fous, que nous nous exposions à de gros problèmes… Mais nous ne leur avons pas prêté attention et notre bébé fait désormais partie de notre famille. Là où sont la charité et l’amour Dieu est présent.

jeudi 15 octobre 2015

Pour servir les autres il faut cultiver l'intimité avec le Christ

Frère DOMINIQUE ADOKOU
Afrique
Dominique ADOKOU né à Vogan (Togo), baptisé le 22 Avril 2001 en l’Eglise paroissiale Saint Ferdinand de Vogan et confirmé le 02 juin 2002 dans ladite Eglise. Parlant de ma vocation, je voudrais toutefois mentionner le début de ma conversion. En effet, ayant commencé le catéchisme, j’étais animé d’une joie et d’un courage pour aller au catéchisme les soirs prévus et à la messe le dimanche. C’est ainsi que j’ai cultivé peu à peu l’amitié avec le Christ. 

C’est lors d’une célébration de la Journée mondiale des Vocations sur ma paroisse en 2004 que naquit en moi le sentiment de me consacrer à Dieu, grâce à la présentation faite par deux frères de Saint Jean de Dieu venant d’Afagnan. Ce désir de me consacrer à Dieu ne se développa qu’après le BEPC, lorsqu’une sœur religieuse franciscaine que je visitais de temps en temps me demanda ce que je ferai après. Je lui répondis que je voulais consacrer ma vie a Dieu sans savoir réellement ce que cela voulait dire. Elle m’orienta par coïncidence vers les frères qui sont à Afagnan. Ce fut le début de mon temps de “regardant”, une période délicate pour moi, car c’est à cette période que j’eus cette motivation suivante qui demeure en moi jusqu’en ce jour : «Cultiver l’intimité avec le Christ en servant avec simplicité et joie toutes les personnes souffrantes, les frères et sœurs nécessiteux». Cette motivation murie, devient plus authentique de jour au jour par les expériences faites au Postulat, au Noviciat et elle continuera durant toutes les étapes de la formation par la grâce de Dieu et sous l’action du Saint Esprit.

mercredi 14 octobre 2015

Jean de Dieu nous enseigne l'ouverture et la fraternité

JORGE A. CARDONA ZAPATA
Colombie
L’image de saint Jean de Dieu portant sur l’épaule un homme évanoui, les yeux pleins de souffrance causée par les adversités du destin, est restée gravée dans mon esprit. C’est l’image de l’amour pour les personnes les plus vulnérables, les plus démunies. 

Un amour semblable à celui du Christ, mort sur la croix pour sauver les hommes du péché. Un amour qu’il a transmis à tous ceux qui sont prêts à servir les plus pauvres. Avec le charisme de l’hospitalité, Jean de Dieu nous a enseigné l’ouverture et la fraternité. Cette hospitalité se manifeste en venant en aide aux personnes délaissées, en les réconfortant avec des mots d’encouragement et en créant des liens de confiance et de fraternité.

Au fil du temps, j’ai compris les comportements des malades, voire même leurs pensées. Leur volonté n’y est pour rien, c’est pourquoi je prends sur moi leurs souffrances et je leur ouvre mon cœur pour pouvoir les aider avec amour. 

Il m’a donc été facile de m’enrichir humainement et spirituellement dans cette maison où je suis heureux de constater que ces malheureux trouvent toujours un espace, un refuge, un espoir de guérison grâce à l’esprit de saint Jean de Dieu qui y règne.

mardi 13 octobre 2015

Vivre l'hospitalité c'est accueillir l'autre tel qu'il est

DORA SCHMIDT
Allemagne
Vivre l'hospitalité signifie pour moi accueillir l'autre en l'acceptant et en l'appréciant tel qu'il est.

Je travaille dans une maison de retraite. Cela signifie être capable de comprendre ce que ressentent des personnes se trouvant dans des situations très différentes, avoir une vision globale de la "vie de tous les jours" ainsi qu'une bonne dose d'humour et d'enthousiasme pour les petites choses de la vie. Les personnes et les situations sont très diverses. Les visites régulières pour les soins me permettent d'entrer en contact direct avec les résidents et de percevoir leurs besoins individuels. Il ne s'agit pas seulement de contrôler leur état de santé, mais aussi de parler, d'instaurer un véritable dialogue. Le résident joue un rôle essentiel dans cette communication, car c'est lui qui connaît le mieux ses besoins et ses désirs. Bien sûr, il faut laisser également suffisamment de place aux problèmes et préoccupations. Être "dépendant" signifie souvent une lourde perte d'autonomie. Rien n'est plus comme avant. On dépend d'une aide extérieure pour beaucoup des petits gestes de la vie quotidienne. 
Lorsque nous recevons de nouvelles demandes, qu'elles concernent un séjour de longue ou de courte durée ou une assistance de jour, j'essaie d'établir le niveau d'assistance nécessaire avec la personne concernée et ses proches. Le temps d'attente avant d'obtenir une place chez nous est parfois de plusieurs mois. Je fournis donc également des informations sur d'autres solutions possibles. Le personnel est le cœur de l'institution et la clé d'une bonne assistance. Mon objectif est donc de maintenir une équipe compétente et efficace dans tous les services. Cela signifie pour moi apprécier et respecter les mérites de chaque membre du personnel - jour après jour!.

lundi 12 octobre 2015

L'hospitalité nécessite une prise en charge hollistique

ADRIANA TASSARA
Amérique du sud méridionale
Je travaille comme psychologue dans le domaine du handicap. Je suis responsable de deux services très différents l’un de l’autre. Le service n° 3 prend en charge les patients atteints de handicap mental grave associé à des troubles de comportement sérieux. Le service n° 6 est réservé  au handicap psychique léger associé à des troubles de comportement et des difficultés d’interaction sociale ; les patients accueillis dans ce service se caractérisent par  un haut niveau de participation aux activités que nous organisons. 

Nous travaillons également avec les familles de nos patients si l’équipe thérapeutique le juge nécessaire ou, plus rarement, si celles-ci nous le demandent. Souvent, pendant nos entretiens avec les familles, des problèmes apparaissent qui sont très difficiles à traiter : des conflits non résolus, l’âge avancé des parents, la peur de l’avenir… que deviendront–ils ? Ces problèmes entraînent frustration, colère, méconnaissance des limites liées au handicap, sentiments qu’on a « honte » d’admettre, culpabilité...

dimanche 11 octobre 2015

Faire l'expérience de Dieu auprès de ceux qui souffrent

Frère ALBERTO MENDES
Portugal
Ma vocation pour le monde hospitalier est née pendant que j'étais encore au séminaire. Je voulais devenir prêtre, mais tout a changé lorsque j’ai participé à un camp hospitalier : Dieu m'a séduit à travers les personnes malades. Et moi je me suis laissé séduire par le monde de l'hospitalité où j'ai le sentiment de me réaliser pleinement, en construisant mon bonheur et celui des autres. Je suis toujours prêtre, mais d'une manière très différente, car ma consécration à Dieu se réalise dans le sacerdoce, aux côtés de personnes qui souffrent et en tant que frère prêtre. J'essaie de faire en sorte que chaque minute de ma vie soit un don pour les nécessiteux, qui souvent se sentent à la dérive.

Avec les jeunes, je cherche à témoigner du dévouement qui donne un sens à ma vie, en vivant avec eux l'hospitalité, par des petits gestes de charité, en contribuant à rendre possible pour eux l'expérience de Dieu dans le contact avec le monde de la souffrance. Il est très beau de se rendre compte que nous recevons plus que nous ne donnons. Dans nos activités avec les personnes malades, nous sentons que le dévouement total, la gratuité, sans rien attendre en retour, deviennent toujours une grande récompense, visible dans les expressions ou les gestes des personnes qui reçoivent nos soins.

Comme frère de saint Jean de Dieu, mon bonheur passe toujours par le défi constant de répondre chaque jour à l'appel que Dieu me lance par le biais des personnes qui m'entourent, spécialement celles qui souffrent le plus dans notre monde et me demandent d'oser me dévouer sans limites dans le monde formidable de l’hospitalité !

samedi 10 octobre 2015

Servir les autres dans un abandon total de sa personne à Dieu

Frère PETER NGUYEN DUC
Vietnam
Je m’appelle Peter et je suis en deuxième année de noviciat. J’ai terminé mon lycée avec de très bonnes notes et j’ai ensuite fait des études de comptable et d’informatique. Je pensais épouser quelqu’un dont je serais passionnément amoureux. J’appartenais à un groupe qui allait visiter les personnes dans le besoin dans les zones rurales. Cela a éveillé en moi un très grand sentiment d’hospitalité envers ceux qui vivent dans des situations défavorisées et qui n’ont pas même accès au nécessaire. Je me suis senti d’une certaine manière responsable et dans l’obligation de les aider. 

Toutefois, ma réponse restait au niveau émotionnel. Je n’avais aucune intention de me consacrer à Dieu pour mieux les servir. 

Le souci des autres m’était sans cesse présent et je m’en suis ouvert au curé de la paroisse et à un de mes cousins. Je me rendais compte que je devais faire un choix entre l’amour dans le mariage et l‘appel de Dieu à me mettre au service du prochain. J’en avais attrapé des maux de tête et souffrais d’insomnie. Finalement, après de longues réflexions et avoir beaucoup prié, j’ai pris la décision de répondre à ma vocation de Frère dans l’hospitalité et d’oublier mes projets de mariage. Je veux consacrer ma vie au service des pauvres et des malades comme Frère de Saint Jean de Dieu. Depuis, je remercie sans cesse le Seigneur de m’avoir guidé et conduit à prendre cette décision, à savoir : me consacrer au service de ses enfants, mes frères et mes sœurs.

vendredi 9 octobre 2015

L'hospitalité c'est être l'hôte de l'hôte

GÜNTHER MINTEN
Allemagne
Parler d'hospitalité signifie pour moi parler des différentes formes d'hospitalité. Lors de mes voyages professionnels dans divers pays, j'ai connu les manifestations d'hospitalité les plus variées. Je n'aborderai évidemment pas ici les grands événements, l'hospitalité organisée.

Je voudrais raconter une expérience d'hospitalité spontanée et imprévisible. Je devais séjourner environ 6 semaines en Iran pour y installer du matériel de fabrication de tapis.

On m'avait adjoint un collaborateur iranien. Nous nous entendions bien et avons rapidement commencé à parler de football. La télévision iranienne diffuse souvent des matches du championnat d'Allemagne. Il m'a invité spontanément chez lui. Sa famille était une famille iranienne typique, avec quatre générations vivant sous le même toit et partageant la cuisine, l’unique source pour l'eau. Il y avait en outre des chambres à coucher et salles de séjour pour chaque génération, et des ateliers de tissage et de filature de tapis.

J'ai été accueilli chaleureusement dans une grande famille iranienne.

Ce qui m'a frappé immédiatement, c'est qu'on ne ressentait aucun stress dans cette maison. Chacun devait respecter certaines règles. En Iran, l'âge est considéré avec respect et un invité est toujours l'invité de tous. Les anciens tissaient des foulards en soie sur un métier fabriqué à la main et les jeunes des tapis dans une pièce voisine. Tout était fait à la main. Les femmes dirigeaient la maison et la cuisine. Les hommes et les garçons étaient séparés des femmes lors des repas. Ce qui m'a le plus frappé était le naturel dans les rapports au sein de la famille. J'ai cependant évité de parler de politique et de religion.

J'ai souvent rendu visite à cette famille pendant mon séjour et j'ai toujours été accueilli chaleureusement. Ces contacts m'ont permis de mieux connaître leur culture, élément essentiel pour mieux les comprendre.

J'ai appris beaucoup de choses positives pendant cette période et me suis parfois demandé si notre mode de vie est vraiment le meilleur.

Dans toute hospitalité, il faut un invité capable d'apprécier la gentillesse de son hôte.

jeudi 8 octobre 2015

Frères et collaborateurs sont coresponsables des valeurs de saint Jean de Dieu

RINA MOMTEVERDE
Lombardie-Vénétie
Chez les Frères de saint Jean de Dieu, j’ai trouvé ma famille spirituelle et le chemin de ma vocation.   
Je travaille avec eux depuis 27 ans et depuis 25 ans je m’occupe du centre pastoral de la Province de Lombardie-Vénétie.  

Ce travail est un rêve de jeunesse devenu réalité. 

Les relations fraternelles et amicales avec les Frères ont favorisé mon sentiment d’appartenance à l’Ordre. Ils m’ont accueilli comme un membre de leur famille et je me suis senti chez moi, ils ont partagé avec moi leurs valeurs, documents, objectifs, efforts… Cela ne fait qu’accroître la coresponsabilité, la cohésion autour de la valeur de l’hospitalité, autour d’un projet qui est celui de servir les nécessiteux comme l’ont fait Jésus et nos Saints.

Un deuxième élément important est le fait d’avoir rencontré des religieux passionnés par leur charisme, ouverts au renouvellement et à la promotion humaine et spirituelle des personnes accueillies et des collaborateurs.
  
Un troisième élément est la formation que les Frères offrent à tous les collaborateurs, quelles que soient leurs fonctions. Cela leur permet d’acquérir une identité nouvelle et une manière différente d’agir dans l’univers de la santé. 
   
Merci de tout cœur pour avoir fait de nous les instruments de la réalisation du projet de Dieu sur tous ceux qui ont la chance de rencontrer un frère de saint Jean de Dieu.

mercredi 7 octobre 2015

L'Hospitalité Chrétienne est d’accueillir tout le monde

MARIA GLAWOGGER
Autriche
1944-1945, Sittersdorf. Les Allemands avaient envoyé des hommes armés dans la région occupée par les partisans en Carinthie. Les agressions étaient à l’ordre du jour. Les partisans se battaient, se cachaient et tentaient de s’enfuir. À cette époque, les gens qui étaient prêts à partager le peu qu’ils avaient avec leur prochain n’étaient pas nombreux. Ma grand-mère  était de leur nombre. Elle a toujours caché des partisans dans sa maison et leur a donné à manger et des habits. Elle savait très bien les risques qu’elle prenait, mais elle a néanmoins toujours continué à agir selon ses convictions et principes inspirés par la foi chrétienne.

Offrir à manger et vêtir qui en a besoin est un signe de l’hospitalité chrétienne 

1989, Saint Oswald-Plankenwarth. Une journée estivale en juillet. Il y a foule à la gare. On attend un groupe d’enfants en provenance de Roumanie et qui, grâce à la Caritas peuvent passer un temps de vacances dans la région de Styrie. Mes parents ont tout de suite accepté d’accueillir un de ces enfants. 

Le train arrive en gare, et à bord se trouve Ibi, une fillette de neuf ans qui passera trois semaines avec nous. Pour elle, c’est une première pour beaucoup de choses. Tout d’abord, se sentir en sécurité, manger une glace, dormir dans un lit douillet pour n’en citer que quelques-unes. Trois semaines de sérénité pour une petite fille vivant dans un pays sous régime totalitaire où la violation des droits humains était continuelle.

Trois semaines de sérénité – un signe d’hospitalité chrétienne

2014, Centre de l’Ordre hospitalier à Kritzendorf. Je m’appelle Maria Glawogger et je dirige cette maison pour personnes âgées. Une des responsabilités qui m’incombe ainsi qu’aux collaborateurs qui travaillent dans mon équipe, est de veiller à ce que tous nos hôtes, quelles que soient leur nationalité, leurs convictions religieuses ou leur maladie, soient bien traités et qu’ils se sentent bien. 

Chaque personne est la bienvenue, voilà l’hospitalité chrétienne.




mardi 6 octobre 2015

La proximité avec Dieu et avec les malades transforme au plus profond nos vies

ROLANDO SALVADOR LÓPEZ ARGÜELLO
Honduras
Connaître saint Jean de Dieu a été très important dans ma vie. La psychiatrie a toujours été considérée comme la branche « athée » de la médecine, y compris par les manuels thérapeutiques qui nous exhortent à ne pas laisser transparaître nos valeurs morales et éthiques dans nos relations avec les patients. Connaître saint Jean de Dieu m’a fait comprendre qu’avant d’être psychiatre, je dois être un bon chrétien et que le fait de me taire et de ne pas dénoncer le mal me rend complice de ce mal. Dans ma profession, j’ai appris à regarder mes patients avec tendresse et je m’efforce de les comprendre et de les aider chaque jour davantage. 
  
Je vois Jésus dans chaque malade et cela me pousse à devenir toujours meilleur et à envisager les patients comme des personnes malades et non pas comme des maladies. Dans ma vie personnelle, je suis devenu meilleur, je me suis rapproché de Dieu, je suis un père meilleur, capable d’écouter mon enfant avec attention. Je suis devenu un père qui s’efforce jour après jour d’être meilleur. Un époux plus patient, plus collaboratif, plus aimant. Un fils meilleur, plus respectueux et prévenant envers sa mère et qui s’efforce de lui être plus proche. Un homme plus spirituel, qui espère pouvoir progresser dans la foi. Bref, un homme meilleur qui reconnaît ses défauts et ses limites, un homme qui s’efforce toujours – comme l’a fait saint Jean de Dieu – d’approfondir sa relation avec Dieu et avec son prochain. Cette collaboration avec l’Ordre hospitalier a transformé ma vie.

lundi 5 octobre 2015

Avec le Seigneur, tout est possible

Frère ABRAHAM ADAVON
Afrique
Né dans une famille païenne, je suis le premier à fréquenter l’école catholique des missionnaires comboniens de mon village. Avec la catéchèse obligatoire chaque matin, j’ai été baptisé et fait ma première communion au cours moyen premier degré, puis un an plus tard j’ai été confirmé. Enfant de choeur et aide-catéchiste sur ma paroisse, je fis partie aussi du groupe des Vocations.

Enseignements, rencontres, partages sont prévus chaque deuxième samedi du mois où les instituts, congrégations etc… passent présenter leur charisme et leur mission à la suite du Christ et l’Eglise. Par le biais du frère Timothée AHUKOU qui participait à chaque réunion mensuelle de la paroisse, j’ai pu découvrir la vie de Saint Jean de Dieu. Le frère invitait ceux qui voulaient mieux connaître ce Saint à des rencontres au sein de l’Hôpital d’Afagnan avec l’aumônier. Son regret pour ses péchés, son sacrifice, et son amour pour le prochain en les servant par des gestes simples, son dévouement au Seigneur pour sauver les âmes et son don de lui-même à l’Eglise sont vraiment séduisants. Un oui de tout cœur à Dieu et un grand sourire pour tous ! En 2003, le frère Nicolas N’SALE m’a envoyé pour une expérience de regardant et de contact avec les malades qui sont les maîtres de Saint Jean de Dieu, les services des frères auprès de malades durant toute la journée, la vie communautaire et de prière, la joie de la consécration de leur vie au service de leurs frères humains. L’attention des frères pour la peine et la joie sont à admirer et cela m’a beaucoup motivé. Après mon baccalauréat en 2008 et quelques expériences dans la communauté de Tanguiéta, je suis admis en 2010 au postulat où j’ai fait deux ans, puis deux autres années au noviciat. Admis pour les vœux temporaires, j’ai professé le 1er mai 2014. « Seigneur,de moi-même je n’espère pas aller loin. Mais avec toi, tout est possible » St Ignace de Loyola.

Tout est grâce. Que mon cœur puisse être la crèche que Notre-Dame choisira toujours pour son nouveau-né !

dimanche 4 octobre 2015

L'Hospitalité est esprit de famille

JOSE VARGHESE
Inde
Mon nom est Jose Varghese. Je travaille depuis dix ans comme coordinateur d’un des services de l’Hôpital de Saint Jean de Dieu. J’ai commencé à la fin de 2003. 

Je voudrais remercier les frères de m’avoir accepté comme membre de leur équipe. Je me sens fier de travailler pour les frères à l’Hôpital Saint Jean de Dieu de Kattappana. Après mon lycée, je cherchais du travail et j’ai commencé dans une société de distribution de boissons non alcoolisées mais ce travail ne me satisfaisait pas. C’est à ce moment que mon épouse a été hospitalisée dans notre hôpital pour des douleurs d’estomac et j’étais avec elle. Mon père nous avait également accompagnés et c’est lui qui m’a donné l’idée de contacter la direction de l’hôpital pour voir s’il y avait une possibilité d’être embauché. 

À cette époque, c’était le Frère George Kizhakkekara qui en était le directeur. Après m’avoir écouté, il m’a dit qu’il me donnerait des nouvelles à une date ultérieure. Un mois plus tard, j’ai reçu un appel du directeur qui m’a offert un emploi. Travailler avec les frères et leurs collaborateurs est une expérience heureuse et gratifiante. J’ai l’impression de travailler en famille. Je serai éternellement reconnaissant pour la bonté et le soutien dont les membres de l’Hôpital de Saint Jean de Dieu ont fait preuve à mon endroit au fil des années.


samedi 3 octobre 2015

Etre Bénévole Hospitalier c'est aimer sans réserve

MARIA LUÍSA CÂMARA LEME
Portugal
Je suis bénévole à temps plein de puis 1997, mais bénévole hospitalière seulement depuis mai 2010, et je le regrette beaucoup : malheureusement, l'empreinte de la maladie mentale a aussi pesé dans ma décision.

Je suis venue essayer à l'invitation d'une amie et j'ai été séduite. J'aime être bénévole hospitalière : j'ai trouvé ici un petit coin de paradis.

Les personnes que j'aide sont tellement pures, sincères, amicales... que tout ce que je peux faire pour elles est très peu face à une telle grandeur d'âme.

Être bénévole hospitalière est pour moi une manière de vivre : être simple, rester attentive à l'appel silencieux de l'autre ; me lever tôt, mais heureuse, parce que je passerai la journée avec des amis.
Cela signifie avoir un sourire prêt à accueillir. Jouer un peu le rôle d'une maman.

Aider, écouter, rire, prendre dans ses bras... comprendre, accepter, respecter chacun, tel qu'il est. Semer la joie et faire en sorte qu'aujourd'hui soit différent d'hier.

Être volontaire hospitalière signifie aimer sans réserve.

vendredi 2 octobre 2015

Agir toujours avec amour

ANDREY PEÑA DUQUE
Colombie
L’hospitalité est ce que l’on offre au patient pour rendre plus agréable son séjour à l’hôpital. Les patients, qui sont parfois maltraités à cause de leur pathologie, cherchent un peu de tendresse, de chaleur humaine, quelqu’un
qui comprenne et réponde à leurs besoins. Ma mission en tant que collaborateur de l’Ordre est de respecter les malades et de leur rendre leur dignité.

Il ne faut jamais perdre de vue le type de population que nous prenons en charge. Nous devons être prêts à répondre à leurs exigences, si petites soient-elles, et nous devons le faire avec amour quel que soit notre travail, malgré notre fatigue. Ces malades ont besoin de nous et nous devons les aider à vivre dans de bonnes conditions physiques et mentales. 

L’héritage de saint Jean de Dieu constitue pour moi un phare dans mon quotidien d’auxiliaire d’ergothérapie. Il me pousse à réfléchir et à donner le meilleur de moi-même pour venir en aide aux malades, ne serait-ce que par un petit sourire qui ne manque jamais de susciter leur reconnaissance. Je me sens réalisé dans l’exercice de ma profession parce que je me montre accueillant envers les malades et que je m’efforce de répondre à tous leurs besoins. L’ergothérapie leur permet de canaliser leurs tristesses et leurs angoisses, ce qui représente un facteur thérapeutique important. 

Par conviction personnelle, et aussi parce que je sais avoir été appelé à servir les patients de la clinique, je ne cesserai jamais de les aider comme je l’ai fait jusqu’à présent.

jeudi 1 octobre 2015

La chambre d'un malade est une terre sainte

SONIA MORENO GUINEA
Andalousie
Résumer ma vocation d’hospitalité en quelques mots n’est pas simple. Je conçois l’hospitalité comme accueil total et inconditionnel de l’autre, d’autant plus que la plupart du temps il est en train de vivre une situation de douleur et de souffrance.

En tant qu’agent de la pastorale, je dois renouveler chaque jour mon engagement dans l’hospitalité afin de pouvoir m’approcher du malade et de ses proches avec respect, sans préjugés et sans a priori, sachant que je dois laisser chez moi mes problèmes personnels, si importants soient-ils. Je dois oublier mes inquiétudes, mes peurs et mes propres souffrances pour concentrer mon attention sur la personne, pour lui offrir ma proximité et mon accueil. 

A chaque fois que j’entre dans la chambre d’un malade, les paroles que Dieu adresse à Moïse devant le buisson ardent me reviennent à l’esprit : « Retire tes sandales de tes pieds car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » (Exode 3, 2). Oui, la chambre d’un malade est la terre la plus sainte qui soit, la terre où m’attend Jésus, incarné dans l’homme qui souffre, dans sa famille qui a vu ses projets détruits par la maladie et qui se prépare, dans la plupart des cas, à dire adieu à un être cher.