Frère KARL WIENCH Allemagne |
Hier, alors que je terminais mon service à l'hospice et étais sur le point de rentrer chez moi, le téléphone a sonné. Comme j'étais seul à l'infirmerie, j'ai décroché. C'était, comme souvent à cette heure-là (les bureaux étaient déjà fermés) une dame qui souhaitait trouver une place à l'hospice pour son oncle gravement malade. Nous recevons souvent ce type d'appels; il ne s'agit pas simplement de demandes d'hospitalisation chez nous, mais aussi la possibilité pour les familles de parler de toute la douleur qu'elles vivent lorsqu'elles accompagnent un malade en phase terminale. Je sais que pouvoir exprimer ses soucis apporte un peu de réconfort, et j'ai donc consacré le temps nécessaire à cette conversation, à cette famille et donc à l'oncle malade. Je l'ai fait parce ce que j'en avais la possibilité, parce que je voulais éviter d'expédier rapidement les choses, d'obliger la dame à expliquer à nouveau la situation à un collègue après le changement d'équipe ou d'être transférée d'un interlocuteur à l'autre; je lui ai donc offert un petit moment d'hospitalité. De tels gestes peuvent prendre différentes formes en fonction des circonstances. Ils sont possibles toujours et presque partout, si on le veut.